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quentés sont peuplés de ces démons malfaisants.

Nombreuses sont les maisons hantées où les hommes eux-mêmes ne voudraient jamais venir pendant la nuit, et sur lesquelles on raconte des scènes effroyables aperçues pendant des promenades nocturnes, et ces histoires circulent de bouche en bouche.

Des hameaux ont été abandonnés par les habitants à la suite des mauvaises farces des Tok-Kébi, qui, chaque nuit, venaient commettre de nouveaux méfaits : secouer violemment la porte et les fenêtres d’une maison, souffler les lumières, ébranler toute la demeure ou casser la vaisselle, et cela, au dire des victimes, par une nuit calme et sereine, et sans que les voisins entendissent le moindre bruit. Parfois il prend fantaisie au démon de renverser la marmite à riz sens dessus dessous, de salir dans la nuit la vaisselle lavée la veille, de déplacer un meuble, et mille autres tours de ce genre qui font mourir de frayeur les habitants de la maison hantée.

Les feux follets sont regardés comme des Tok-Kébi. On fait à ces lutins des sacrifices spéciaux avec l’aide des sorciers.

Voici maintenant les esprits qui habitent la demeure du plancher jusqu’au faîte. C’est pourquoi, lorsqu’un Coréen achète une maison, il demande toujours à l’ancien propriétaire quels en sont les esprits, et les places qu’ils occupent pour qu’il leur fasse des offrandes à son tour.

Le Song-tjou est l’esprit gouverneur de toute la construction. Le bonheur ou la mauvaise chance de la famille dépendent de lui. Chacun s’efforce de ne pas l’offenser. On recommande sévèrement aux