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Les autels destinés à ce culte consistent en petites baraques construites en paille, renfermant des peintures représentant un vieillard assis sur un tigre et vêtu de costumes spéciaux de mandarins. Quelquefois aussi ce sont des femmes qui sont dessinées et peintes pour représenter le Sane-Sine. Ces baraques sont établies auprès d’une source, sous un arbre touffu ou dans une caverne, et dans ce dernier cas, l’autel est regardé comme situé à une place privilégiée.

Tchone-Sine, ou esprit honorable. C’est encore un esprit tutélaire du village ou de la vallée, et chaque année les habitants se cotisent pour faire des offrandes à son autel. Il protège le village contre l’incendie, les maladies, la grêle, les autres fléaux qui sont susceptibles de diminuer sa prospérité. L’autel se trouve parfois confondu avec un autel de Sane-Sine, ou bien consiste en une petite cahute en paille contenant un portrait. Cette relique représente un homme, et c’est toujours avec un grand respect qu’on lui fait des révérences.

Le Yong-Sine ou esprit du dragon gouverne les eaux. Au culte de la nature, les Coréens ajoutent celui d’animaux réels ou fantastiques : le cheval, le rat, le sanglier (ces deux derniers nuisibles) et le dragon redouté par eux de toute antiquité. Celui-ci réside dans les eaux, dans les rivières, dans les lacs, dans les puits, et une infinité de légendes racontent les exploits de dragons fantastiques.

Ce monstre qui n’est pour les Coréens, ni poisson, ni reptile, ni oiseau, ni mammifère, mais qui est tout cela à la fois, leur inspire une grande frayeur, et les offrandes qu’ils lui font sont présentées avec un profond respect. Les enfants portent souvent des noms