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denrée ou de l’objet dont ils trafiquent, pour avoir plein succès.

Les chiffons de couleur ont été accrochés par des fiancées, quand elles quittent la maison des parents pour celle de l’époux, afin d’éviter que les esprits de la maison paternelle ne les suivent dans leur nouvelle demeure. C’est une croyance populaire, en effet, qu’au départ d’un membre de la famille, les esprits de la maison le suivent, et, si on ne les retient pas par des prières aux Son-hang-dang, ce sera bientôt la ruine de la maisonnée qui perd tout en perdant ses esprits familiers.

En accrochant des chiffons arrachés à son vêtement, la fiancée indique ainsi à l’esprit de ne pas l’accompagner plus loin, et de retourner dans son ancienne demeure.

On peut aussi venir solliciter à cet autel les autres protecteurs de la localité. On suppose, en effet, que, dans cet arbrisseau et dans ce tas de pierres, se trouvent les génies de la cité, de la montagne, de la ville, et des démons qui sont là, en permanence, pour observer le voyageur.

On voit fréquemment des femmes venir prier pour que l’esprit redonne la santé à leurs enfants malades. Elles déposent une écuelle de riz cuit sur le tas de pierres, se frottent les mains et, les portant ensuite à la face, font des génuflexions. Quand leur prière est terminée, elles remportent le riz qui doit être donné au malade.

Des sorcières sont chargées quelquefois de venir faire des exorcismes aux Son-hang-dang, en faveur d’un enfant malade : la cérémonie se complique alors de cymbales et de tam-tams.

En passant devant ces autels, le voyageur, pour