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PRÆFATIO.

colligere qua annum 1226, ludovici Octavi emortualem, non eoxederent. Noluit tamen Guillelmi narratione.t nimiiun abrupti interruptas pendere, opportunumque fore duxit," si eas usque ad 1230 procurrere sineret. Unde fit ut crucesignatorum adversus Occitanos gesta plut quàm decennio, in hoc tertio producantur opere, ultra dssorum priorum fines.

Narrare aggreditur Guillelmus quidquid in Narbonensi^ Albiensi, Hutbenensi, Catureensi, Agmncnsi, dioecesibus,’ pro luenda lide catholica et pravitate hæretica cxslir|>anda crucesignatigesserunt.Contractior equidem epitome, sed qua notatu dignissima quadam, alibi non obvia, resque Ludovici utriusipue, Octavi et Noni, nonnullas, sicubioccasio datur,obiter perstringat. Hunc historicum Tolosanus Catel aliique beni mulli judices monacho Vallium Samensium note ponere non dubitant, ac fide longe digniorem ducunt, utjxite partium studiis miniis obe,reatum, licet avita religionis cultorem assiduum, novos Albigrnsium erroresaspernantem. Attamen m isto compendio tria maxime reprehenduntur ; quorum primum est, qudd sxpiiis mancum sit, tantdque urgeatur concisione, ut plurima possim defiiciant scitu necessaria, alibi quæritanda. iJtcindo scatet chrotiologicis mendis, preeterlnn ubi agitur de negotiis ner diversas y.urtqnc regiones peractis ; quam indiligentiam l’.nalus noster, tn triginta duabus paginis quas edimus, non semel animadvertet. Postremo barbarie, qud Pmliensis utitur, dictionis ■ monstra nonnulli questi sunt, quasi tlld etiam iFtate nova. Manet saltem hominis sermo simplex ubique ac perspicuus ;qud laude non œqué commendarentur œquievt Guittelmo quidam aurtores, quorum horret hami minori deformitate scriptio. Sani" hoc secuto iirquinpiam issolusestcuieTprohranda sint aliena d latinisermonis indole vocabula, guaha sunt gi terra pro tiellq, prisio procarcere, etc. : vulgarem hujusmorli licentiam, etsi impudenter sumptam, Podietisi dandam arbitramur,quando testimoniorum cum gravitate, liim fide, redimitur.

Paucissima de hujus vita suppetunt. Cognomine tamen ipso indicitur oriundus <• Pmlio-hiurentii, oppidulo pro/ie Vaurensem civitatem, in Tarnemi seu Albiensi f>rrefectura , conspicuo. A sacello fuit Raimundo Septimo, qui ob anno 1222 ad 1249, quo diem otmt supremum, Tolosanus Comes exstitit. Jure igitur videbitur Guillelmus intra hosre terminos annum rrtatissu.T vigestmum-qumtum aut trigesimum attigisse, vitam proinde eurrente primo seeundwe seruli decimi-tertii di cena io auspicatus ; elimque inde historiam produ irrit usque ad 1272, intra sequentes uitort viginti awos morti occubuisse videtur. huo hbrtli quem concinnavit, exempta miinusrrip/a bibliotheca regia possidet, quorum vetustius, oh tu Ualuzianum, numero inscribitur 5212, alterum 5213. itendant, pour ne pas interrompre trop brusquement les récits de Guillaume, il a jugé convenable de les laisser courir jusqu’à 1230. Ainsi l’histoire de la croisade contre les hérétiques du Languedoc sera, dans ce troisième écrit, prolongée d’un peu plus de dix ans au-delà du terme où les deux premiers l’ont conduite.

Guillaume entreprend d’exposer ce qu’ont fait les croises pour la défense de la foi catholique, pour T extirpation de l’hérésie, dans les diocèses de Narbonne, d’Albi. de Rodés, deCahors, et d’Agen. Il n’écrit réellement qu’un abrégé ; mais il v insèrei quelques détails curieux, et, quand l’occasion s’en ’ présente, divers traits de la vie des deux roisj Iyouis VIII et Ixuiis IX. Gatel et d’autres juges | n’hésitent point à préférer cet historien au moine de Vaux-Sernai : ils le trouvent plus digne de foi et moins partial, malgré son invariable attachement aux anciens dogmes de l’église, et son aversion pour les nouveautés albigeoises. Toutefois on a remarqué trois défauts dans cet abrégé. Il est d’abord fort incomplet : sa concision souvent excessive laisse à dtsiirer un grand nombre d’articles historiques, qu’il est indispensable de chercher ailleurs. En second lieu, la chronologie y est fréquemment fautive, surtout lorsqu’il s’agit d’événemens généraux qui s’étendent à diverses parties de l’Euro|ie : on verra que M. Brial relève plusieurs inexactitudes de ce genre dan» les notes jointes aux trente-deux premières rages de Guillaume. Enfin l’on s’est plaint de la barbarie de son langage ; < llea paru monstrueuse, même psur un tel âge. Du moins la diction de cet auteur tst partout simple et claire, mérite que n’a pas toujours celle de quelques-uns de ses contem|>orains qui ont |x>rté aussi loin que lui l’incorrection et la rudesse. il n’est assurément pis le seul en son siècle qui emploie les expressions étrangères à la langue latine qui lui ont été reprochées ,comme guerra jKiur bellum, prisio peur carrer, etc. A notre avis, ce sont là de menues licences, dont l’ahus même peut lui êlrt- pardonné, quand il le rachète par rimpirtanee et la fidélité des témoignages. On a fort |>eii de renseignemens sur sa vie. Son surnom autorise à croire qu’il étoit né à Puy-I.aurent, chef-lieu de canton dans l’arrondissement de I^ivaur, au dépirlement du Tarn, dont Albi est la capitale. Il a été eha|>elam tic Raimond VU, Comte de Toulouse, qui a commencé à |>orter ce lilrecn 1222, et qui est mort en 1249. Ainsi l’on a droit de supposer qu’entre ces deux dates Guillaume parvenoit a l’àgc de vingt-cinq à trente ans, et par conséquent de rappirtcr sa naissance à l’une des quinze on vingt premières années du xiu.’ siècle. Il n’a cesse de vivre qu’apres 1272, puisqu’il a conduit jusque là son histoire. I«i bibliothèque du Roi en pissède deux manuscrits : le plus ancien ptrte le n.” 521 2 ; l’autre, 5213. L’ouvrage a été imprimé fort incorrectement, tant par Catel, qui l’a le premier mis en