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En 1856, mes enfants, les duels, moins fréquents qu’aujourd’hui, finissaient trop souvent beaucoup plus mal.

Quoiqu’il en fût, nous avions, quelques sportsmen déterminés, plusieurs demoiselles, Nani et moi, projeté de déjeuner joyeusement sur l’herbe ce jour-là… Je me rendis un peu tard au lieu choisi. Or, il faisait un temps radieux, je m’en souviens, et vous devinez le séduisant tableau, la nappe couvrant la pelouse, et, cà et là, des bouteilles de champagne, des pâtés et autres victuailles, des grooms occupés à déballer les fruits ; puis ces allées ombreuses de la forêt, le petit castel et les grosses tours rases du château qui, devant nous, baignaient en l’eau dormante ; et ces dames vêtues de clair, charmantes sous leurs chapeaux de paille et dans le tourbillon conti-