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SECRET D’HIVER





Approchez-vous, que je vous confie un secret.

C’était à la fin de décembre. Nous revenions quatre en forêt, après une belle chasse. Nos chevaux fatigués marchaient au pas, tout doucement. Et nous ne parlions guère, tant par rêverie qu’à cause du ciel roux et triste. Il allait neiger, c’était certain.

Arrivés dans un carrefour, nous nous saluâmes : mes trois compagnons poursuivirent devant eux, sous la futaie ; ma route au contraire était à droite, un chemin creux tout recouvert de branches fines qui, l’été, devaient former une charmille.