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mençait à ricaner, à crier des « Cacoua !… Cacoua !… » Le petit animal effarouché vous regardait, s’énervait, prenait la peur du genre humain. En box, pas un imbécile de lad qui ne lui cornât des « Cacoua !… » aux oreilles, comme pour mieux l’épouvanter encore. Si bien que la première fois qu’on voulut passer un licol au pauvre poulain, ce fut une scène désastreuse ; il se débattit, voulut mordre, et resta méchant toute sa vie.

Et s’il n’avait été que méchant ! Mais il lui arrivait des accidents à vous faire mourir de chagrin, il avait la guigne, croyez-moi. À deux ans, il reçoit une poutre sur le dos, et casse en ruant la figure d’un passant. À trois ans, il éborgne un vétérinaire. À l’entraînement, il met le pied dans un trou, et le