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et fait envoyer une valise en un bourg où je comptais coucher.

Tout alla bien le matin que je quittai ma ville de garnison, au tout petit trot. Des fermes heureuses, des villages en fête, des paysans endimanchés, les cabarets remplis et bruyants sur mon chemin, je croyais errer à travers une immense kermesse. Mais bientôt j’entrai dans une forêt profonde, et tout changeait ; je n’y avais pas chevauché depuis vingt minutes que trois gardes-chasse déjà m’y avaient considéré d’un œil soupçonneux, et lorsque j’eus après cela franchi par jeu un méchant fossé, un quatrième ne tardait pas à me demander de quel droit je venais ainsi de pénétrer sans permission sur les terres de M. Courtehaie.

Je lui répondis :