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Ou mesure sa taille à cette ombre fidèle,
On voit ce qu’elle fut par ce qui reste d’elle ;
On reconnaît sa force à ses grands ossements !

» Granit majestueux, tu parles bien à l’âme !
Ici la liberté, bravant et rois et czar,
Pousse sur la frontière un peuple qu’elle enflamme ;
Là le monde conquis cède à notre César ;
Bientôt, tenant encor son épée aguerrie,
Le Français, pas à pas défendant la patrie,
Meurt toujours invincible, et par-devant blessé ;
Enfin la paix, forgeant le soc avec les armes,
Dans les yeux maternels tarit les longues larmes,
Et ses riches moissons cachent le sang versé.

» La paix est belle avec son front riant et calme,
Compagne des beaux-arts, sœur de la liberté,
Reine ayant dans la main pour son sceptre une palme,
Et mère inépuisable en sa fécondité !
Qu’elle est belle la paix ! comme la paix impose,
Lorsqu’à ton ombre ainsi sans crainte elle repose,
Triomphal monument qu’elle vient de finir !
Avec respect de loin l’étranger la regarde,
Cette puissante paix qui se met sous ta garde,
Souvenir du passé, garant de l’avenir !