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S’éteignit, faible écho de son nom souverain……
Comme Epaminondas, Leuctres et Mantinée,
Il ne laisse après lui que vous seuls pour lignée :
Il revit, de pierre et d’airain ! »

Le poète chantait, et les nobles figures
Des vétérans blanchis s’animaient de fierté,
Et les jeunes soldats, enviant leurs blessures,
Admiraient leur caducité ;
L’homme du peuple, ému jusque dans ses entrailles,
Répandait des larmes d’orgueil ;
Rêvant l’honneur d’un beau cercueil,
Oh ! tous auraient voulu de nobles funérailles !
Leur sang était brûlant, et leur sein s’agitait !
Environné par eux comme aux fêtes antiques,
Tirant toujours du cœur ses vers patriotiques,
Le poète inspiré chantait :

» Les vastes monuments sontles grandes reliques
Des peuples qui par eux semblent ressusciter ;
Les doigts du temps, posés sur les cités antiques,
Sentent sous leurs débrisleur grand cœur palpiter.
Athène existe encore, et Rome n’est pas morte !
Car toute nation qui régna grande et forte
Dans la postérité vit par ses monuments ;