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» Si l’ennemi, jamais rêvant la France esclave,
Pour l’attaquer un jour en armes accourait,
Etna guerrier, sur lui tu lancerais ta lave,
Et de ton bruit au loin l’Europe tremblerait !
Aux portes de Paris active sentinelle,
Qui feras là debout une veille éternelle,
Tu nous rends pour toujours impossible un revers ;
En voyant l’étranger marcher vers nos murailles,
Ne sortirait-il pas du fond de tes entrailles
Un cri dont les échos rempliraient l’univers !

» Mais le soir vient : le jour avec regret te quitte,
Panthéon de héros, Capitole français,
Edifice vainqueur, dont la splendeur acquitte
La liberté nouvelle envers nos vieux succès !
Le gaz éblouissant te forme un diadème
Qui montre ta grandeur dans les ténèbres même,
Son bandeau magnifique illumine ton front ;
Mais tous les noms fameux dont l’éclat t’environne
Te font une plus belle et plus noble couronne,
Et dans la nuit des temps jamais ne s’éteindront ! »

Le poète se tait… La fête était finie.
L’ombre couvrait l’azur de l’éther spacieux,
Et de la France alors l’indomptable génie