Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/167

Cette page a été validée par deux contributeurs.
SÉBA
SÉBA
-1733-

ciens comprenait tout le N. E. de l’Europe et le N. O. de l’Asie, n’avait pas de limites bien fixes : les uns la font commencer à l’E. de la Vistule et au N. du Danube, et la prolongent indéfiniment vers l’Orient et le Nord, y comprenant par conséquent toute la Sarmatie ; les autres la placent soit au N. de celle-ci, soit entre le Borysthène et le Tanaïs, et l’étendent à l’E. du Tanaïs jusque dans les profondeurs de l’Asie intérieure. Dans cette dernière hypothèse, la Scythie d’Europe ou occid. serait entre le Borysthène et le Tanaïs, la Scythie d’Asie commencerait à l’E. du Tanaïs. Cette dernière était elle-même divisée en deux grandes portions : Scythie au delà de l’Imaüs (Scythia extra Imaum), au N., et Scythie en deçà de l’Imaüs (Scythia intra Imaum), au S. E. Si le nom de Scythie a des sens différents, c’est que les Scythes, peuple nomade, changèrent souvent de place. Ils étaient divisés en une foule de peuplades, parmi lesquelles les Gètes, les Massagètes, les Fennes, les Æstyens, les Taures, les Iazyges, les Bastarnes, les Roxolans, les Agathyrses, les Hérules, les Scythes royaux, ainsi appelés par Hérodote à cause de la forme de leur gouvernement, et les Scythes gynécocratumènes, c.-à-d. régis par une femme : en effet, il y eut en Scythie des hordes qui, temporairement, obéissaient à des femmes, ce qui a donné lieu au mythe des Amazones. — La Bible fait descendre les Scythes de Magog, fils de Japhet. Établis d’abord sur l’Araxe et l’Iaxarte, ils étendirent au loin leurs conquêtes, soumirent une partie de l’Europe et de l’Asie, tinrent 28 ans l’Asie-Mineure sous le joug (624-596), et pénétrèrent jusqu’en Égypte. Les plus grands conquérants, Cyrus, Darius I, Alexandre, tentèrent en vain de les dompter. Plus tard cependant, la Scythie fut successivement envahie par diverses nations, dont la principale est celle des Sarmates, qui donnèrent leur nom à une partie du pays ; puis, les Goths fondèrent leur vaste empire dans la Scythie occidentale ; enfin, grossis par des hordes fugitives de l’Asie, les Scythes d’Orient assaillirent sous le nom de Huns l’empire des Goths (376), et préparèrent ainsi la grande invasion barbare. Le nom de Scythie disparaît de l’histoire au viie s., où les races slave, avare et bulgare se partagèrent le pays. Les Scythes paraissent être la même race que les Tchoudes ou Finnois ; on y comprenait aussi des Turcs et des Tartares.

scythie (petite-), nom donné : 1o à une partie de la Chersonèse Taurique et au pays situé plus au N. jusqu’au Borysthène (gouvt russe de Tauride) : 2o à une partie de la Thrace entre le Pont-Euxin à l’E., le Danube au N. et à l’O., et l’Hémus au S. (auj. la Dobroudcha) ; elle forma, sous l’empire romain, une province de Scythie, qui était comprise dans la préfecture d’Orient et le diocèse de Thrace, et qui avait pour ch.-l. Tomes.

SCYTHOPOLIS, d’abord Bethsan, auj. Bisan, v. de la Samarie, au S. E., devait, disait-on, sa fondation à des Scythes qui envahirent la Syrie.

SEAFORD, port d’Angleterre (Sussex), un des Cinq-Ports, sur la Manche, à 18 kil. S. E. de Brighton.

SÉBA (Albert), né en 1665 dans l’Ost-Frise, m. en 1736, fut pharmacien à Amsterdam, voyagea dans les Indes Orientales et Occidentales et forma deux magnifiques collections d’histoire naturelle, dont l’une fut achetée par Pierre le Grand et l’autre dispersée après sa mort. Séba avait fait graver son 2e cabinet sous le titre de Rerum naturalium thesauri accurata descriptio et iconibus artificiosissimis expressio, Amst., 1734-61, 4 vol. gr. in-fol. Cet ouvrage, longtemps capital pour l’étude de l’histoire naturelle, est encore à consulter, du moins pour les planches : car le texte est plein d’erreurs. Le Muséum d’histoire naturelle de Paris, qui possède les planches, en a fait faire un nouveau tirage en 1827 et ann. suiv.

SÉBASTE, auj. Sivas, v. de l’Asie-Mineure, près de l’Halys, appartint au Pont, puis à la Cappadoce, et finit par être le ch.-l. de l’Arménie 1re (formée aux dépens de la Cappadoce). C’était d’abord un fort du nom de Cabira; elle fut agrandie par Pompée, qui l’appela Diospolis, et enfin reçut de la reine de Pont, Pythodoris, le nom de Sébaste, c.-à-d. Augusta, en l’honneur d’Auguste. — Le nom de Sébaste fut aussi donné à la ville de Samarie.

SÉBASTIANI (le comte Horace), maréchal de France, né en 1775 à la Porta, près de Bastia, en Corse, m. en 1851, dut à sa valeur un avancement rapide, fut nommé chef de bataillon pour sa belle conduite au combat d’Arcole, fut fait colonel sur le champ de bataille de Vérone, seconda vigoureusement, avec son régiment, Bonaparte au 18 brumaire et décida le succès de cette journée ; combattit à Marengo, et fut chargé, après la victoire, de poser, de concert avec Marmont, les bases de l’armistice de Trévise ; fut, après la paix d’Amiens, envoyé à Constantinople pour y faire des propositions de paix, et réussit dans cette négociation difficile ; remplit avec non moins de bonheur une mission près de Djezzar, pacha de St-Jean-d’Acre, ainsi qu’auprès des puissances barbaresques ; prit une part active à la campagne d’Autriche, se distingua surtout à Hollabrunn et à Austerlitz, ce qui lui valut le grade de général de division ; fut appelé en 1806 à l’ambassade de Constantinople, décida Sélim, dont il s’était fait un ami, à déclarer la guerre à la Russie, empêcha le faible sultan de céder aux menaces de l’amiral anglais Duckworth, dirigea la défense de Constantinople contre les Anglais et força ceux-ci à repasser les Dardanelles (1807) ; quitta Constantinople après la chute de Sélim, fut bientôt après dirigé vers l’Espagne et mis à la tête du 4e corps (1809), força le passage de la Guadiana, gagna les batailles de Ciudad-Real et d’Almonacid, enleva les retranchements d’Ocana, entra en vainqueur dans Grenade, s’empara de Malaga et battit de nouveau l’ennemi à Baza (1810) ; mais, ne pouvant s’accorder avec le roi Joseph, il demanda son rappel en France (1811). Il fit partie en 1812 de l’expédition de Russie, ou il tint l’avant-garde, se signala à Smolensk, à la Moskowa, entra des premiers à Moscou ; fut l’année suiv. blessé à Leipsick, n’en combattit pas moins dès le lendemain à Hanau, et s’empara d’un défilé qui assurait la retraite ; commanda, pendant la campagne de France, la cavalerie de la garde, se signala surtout à Reims, dans le combat où fut tué le général St-Priest, émigré, et à Arcis-sur-Aube, où il résista à toute la cavalerie des alliés ; fit partie aux Cent-Jours de la Chambre des représentants, et fut, après Waterloo, un des commissaires désignés pour traiter de la paix avec les alliés, mais ne put rien obtenir en faveur de Napoléon ; resta sans emploi sous la Restauration, fut élu député en 1819 par la Corse, en 1826 par Vervins, en remplacement du général Foy, et prit place à l’extrême gauche ; eut, après les événements de juillet 1830, une grande part à l’érection du nouveau trône, fit partie de la commission chargée de reviser la Charte, reçut le 7 novembre 1830 le portefeuille des affaires étrangères, qu’il garda près de trois ans, et se montra partisan du système de la paix ; résigna le pouvoir en 1833 pour des motifs de santé, accepta bientôt après l’ambassade de Naples, puis celle de Londres, où il suivit avec succès les négociations relatives à la constitution du royaume de la Belgique, au droit de visite, à la pacification de l’Orient, mais fut rappelé après la chute du ministère Molé, auquel il s’était attaché. Il n’en conserva pas moins la confiance personnelle du roi, qui lui donna en 1840 le bâton de maréchal. Il passa ses dernières années dans la retraite, accablé par la perte de sa fille, la duchesse de Praslin, enlevée par une mort tragique.

SÉBASTIEN (S.), né à Narbonne vers 250, était officier dans l’armée romaine sous Dioclétien et cachait sa religion afin de mieux servir ses coreligionnaires ; reconnu pour chrétien, il fut livré au supplice, et tué dans le cirque à coups de bâton, en 288. On l’hon. le 20 janv. Il est le patron des prisonniers.

sébastien, roi de Portugal, fils posthume de l’in-