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PARRHASIUS (Aulus Janus), dont le vrai nom est Jean Parisio, philologue, né à Cosenza en 1470, m. en 1533, enseigna les lettres à Milan, à Rome, à Vicence, et fonda dans sa ville natale l'académie Cosentine. H. Étienne a publié ses Œuvres, Paris, 1567. On y trouve des notes sur Plaute, Cicéron, Claudien, une dissertation curieuse De septenario dierum numero, des lettres et quelques écrits théologiques, entachés d'hérésie et condamnés à Rome. — J. Leclercq a publié sous le pseudonyme de Th. Parrhasius un recueil de critique intitulé Parrhasiana.

PARROCEL, famille d'artistes français estimés. — Jos. P., de Brignoles, 1648-1704, peignit beaucoup de batailles, notamment le Passage du Rhin par Louis XIV (au Louvre), et devint membre de l'Académie de peinture : son coloris est chaud et brillant, sa touche pleine de verve; mais ses couleurs sont altérées. Il se distingua aussi comme graveur : il a laissé 48 bonnes gravures à l'eau-forte représentant des sujets tirés de la vie du Christ. — Ch. P., 1688-1753, fils et élève du préc., fit quelques campagnes pour apprendre à connaître les batailles, devint professeur à l'Académie de peinture, et fut choisi pour peindre les conquêtes de Louis XV. Il a laissé aussi des gravures. Quoique ayant moins de verve que son père, il lui est supérieur par la vérité des compositions et la solidité de la couleur. — Ignace et Pierre P., neveux de Joseph, morts le 1er en 1722, le 2e en 1739, se distinguèrent également comme peintres. Le premier peignit les batailles du prince Eugène. Le 2e peignit pour l'hôtel de Noailles l’Histoire de Tobie en 16 tableaux; on cite comme son chef-d'œuvre un Enfant Jésus couronnant la Vierge. Il se distingue par la grâce du dessin, par une exécution ferme et harmonieuse et par une bonne couleur.

PARRY (Sir W.), navigateur anglais, né à Bath en 1790, m. en 1856, servit dans la marine royale et parvint au grade de contre-amiral. Il s'est illustré par 4 périlleux voyages au pôle nord. Dans le 1er, en 1819, il atteignit le 70° degré de lat. N. et le 110° de long. O,, ce qui lui valut un prix de 1000 livres sterling (25 000 fr.) ; dans le 2e, qu'il exécuta de 1821 à 1823 sur l’Hécla et la Fury, il reconnut la presqu'île Melville; dans le 3e, il parcourut l'espace qui s'étend entre le cap de Glace et le fleuve Mackensie; enfin, en 1826, il s'avança par terre jusqu'à 84° lat. N. Il a publié lui-même ses Quatre expéditions au pôle Nord, Londres, 1833.

PARSDORF, vge de Bavière (Isar), à 11 kil. N. O. d'Ebersberg. Il y fut conclu une trêve entre la France et l'Autriche le 15 juillet 1800.

PARSEVAL-GRANDMAISON (Aug.), poëte, né à Paris en 1759, d'une famille de financiers, m. en 1834, suivit Bonaparte en Égypte et fit partie de l'Institut du Caire. Il fit paraître en 1804 les Amours épiques, poëme en 6 chants, qui offre la traduction en vers des épisodes composés sur l'amour par les plus grands poëtes, et qui lui valut un siége à l'Académie française. Il travailla ensuite pendant 20 ans à un grand poëme héroïque de Philippe-Auguste, qui parut en 1825, en 12 chants. Cet ouvrage, rempli de beautés du premier ordre et écrit d'un style élégant, pèche par le manque d'action et d'intérêt.

PARSEVAL-DESCHÊNES (Alex.), amiral, né à Paris en 1790, m. en 1860, assista en 1805 à la bataille de Trafalgar et survécut presque seul à la destruction du Bucentaure. Il prit une part glorieuse à presque toutes les expéditions qui eurent lieu depuis, notamment au siége d'Alger (1830, à la prise de Bougie (1833), de l'île Martin-Garcia, à l'assaut de St-Jean-d'Ulloa, où il enleva par escalade le fort St-Jacques (1838); fut nommé contre-amiral en 1840, commanda en 1854 l'escadre française de la Baltique et concourut puissamment à la prise de Bomarsund. Il fut à son retour élevé à la dignité d'amiral.

PARSIS ou GUÈBRES. V. GUÈBRES.

PARSONS (Robert), jésuite anglais, né en 1547, m. en 1610, avait d'abord été protestant. Il entra chez les Jésuites à Rome, revint en 1579 en Angleterre pour y occuper le poste de supérieur des missions catholiques, fut chargé par le pape de missions secrètes, tant en Angleterre qu'en Espagne, et, de retour à Rome, y dirigea pendant 23 ans le collége anglais. Il fut soupçonné d'avoir eu part à la conspiration des poudres, mais rien ne fut prouvé. On a de lui : De persecutione anglicana, Bologne, 1681; De sacris alienis non adeundis, St-Omer, 1607; Des trois conversions de l'Angleterre, 1603; Relation de la conférence de Fontainebleau, 1600, etc.

PARTHENAY, ch.-l. d'arr. (D-Sèvres), sur le Thoué, à 55 kil. N. N. E. de Niort, et à 390 k. S. O. de Paris; 5057 hab. Trib. de 1re instance, collége, école normale primaire. Restes d'un château fort et de l'église romane de Ne-De de La Coudre; salle de spectacle. Fabr. de draps dits pinchinas et calmouk; tanneries. Commerce de blé et bestiaux. Patrie d'Anne et Catherine de Parthenay, de François Delaporte, aïeul du cardinal de Richelieu, et de Dufouilloux. — Jadis seigneurie, réunie à la couronne en 1422; anc. capit. du petit pays de Gâtine dans le H.-Poitou.

PARTHENAY (Famille de), maison issue, à ce qu'on croit, de celle de Lusignan, se partageait en deux branches, dont la cadette, qui est la plus célèbre, portait le nom de L'Archevêque en mémoire d'un de ses membres, Josselin de P., mort archevêque de Bordeaux en 1086. — Jean L’ARCHEVÊQUE de P., prince de Soubise, né en 1512, m. en 1566, embrassa le Protestantisme à la cour de Ferrare, où sa mère avait suivi Renée de France, fille de Louis XII, remplaça le baron des Adrets comme chef des protestants à Lyon, et y soutint un siége contre le duc de Nemours. Il fut le dernier descendant mâle de la famille. — Anne de Parthenay, sa sœur, mariée à Ant. de Pons, comte de Marennes fut un des principaux ornements de la cour de Renée de France, fille de Louis XII, et duchesse de Ferrare : elle avait étudié le latin et le grec, et était excellente musicienne. Elle avait embrassé le Calvinisme, et montra beaucoup de zèle pour la nouvelle religion. — Catherine de Parthenay, fille de Jean de P. et nièce de la précéd., née en 1554, morte en 1631, contribua aussi activement à la propagation du Calvinisme. Elle épousa le baron de Pont-Kuellénec, auquel elle intenta un scandaleux procès en séparation, puis le vicomte René de Rohan, dont elle eut le célèbre duc de Rohan. A l'âge de 74 ans, elle déploya un grand courage au siége de La Rochelle : prise par les Catholiques, elle refusa, dit-on, d'être comprise dans la capitulation et mourut prisonnière. On a d'elle plusieurs élégies, et une tragédie intitulée Judith et Holopherne.

PARTHÉNIENS. On nomma ainsi de jeunes Lacédémoniens nés, pendant la 1re guerre de Messénie, du commerce des jeunes femmes de Sparte (parthenoi) avec des jeunes gens qui avaient quitté le camp momentanément, pour empêcher que l'État ne pérît faute de citoyens. Méprisés par leurs compatriotes, les Parthéniens conspirèrent avec les Ilotes : ils furent découverts et forcés de quitter Sparte. Ils allèrent, sous la conduite de Phalante, s'établir sur la côte orientale de l'Italie et y bâtirent Tarente (707 av. J.-C.).

PARTHÉNIUS, poëte grec de Nicée, fut fait prisonnier pendant la guerre contre Mithridate, amené esclave à Rome vers l'an 65 av. J.-C., et y obtint la liberté par ses talents. Il fut imité par Ovide et Virgile, et très-goûté de Tibère. Nous n'avons de lui qu'un petit écrit en prose sur les Affections des Amants, publié avec une traduction latine de Cornarius, à Bâle, 1531, par Heyne, à Gœttingue, 1798, par Passow, à Leips., 1824, par Hirschig, et dans la collection Didot, 1856. Il a été trad. en français en 1743.

PARTHÉNON, le plus beau temple de l'anc. Athènes, était dédié à Minerve (Parthénos, la Vierge), et enfermé dans l'enceinte de l’Acropole ou citadelle. C'était un édifice dorique, tout entouré de colonnes (8 de face sur 17 de côté). Tout le temple était en marbre blanc pentélique, et mesurait 100 pieds grecs de long (70m)