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d’elle, lui fit tirer l’horoscope de ses fils et le combla de présents ; Charles IX le nomma son médecin ordinaire ; le duc de Savoie se rendit à Salon exprès pour le voir. Ses prédictions, rédigées sous forme de quatrains énigmatiques, sont distribués en 7 Centuries ; la 1re édition est de Lyon, 1555 ; les meilleures sont celles de Lyon ou Troyes, 1568, petit in-8, et de J. Janson, Amsterdam, 1668, petit in-12 (faisant partie de la collection dès Elzeviers). Il avait en outre publié de 1550 à 1567 un Almanach qui contenait des prédictions sur le temps et les saisons, et qui eut longtemps la vogue. — Un de ses fils, Michel, dit N. le jeune, voulut aussi prédire ; mais, voyant toujours l’événement démentir ses prophéties, il s’avisa d’annoncer la destruction de la petite ville de Pouzin, près de Privas, puis d’y mettre le feu pour avoir raison au moins cette fois ; mais il fut surpris et tué, 1574. On a de lui un Traité d’astrologie, Paris, 1563. — Un autre fils de Nostradamus, César, 1555-1622, a laissé une Histoire de Provence, Lyon, 1614,un recueil de Pièces héroïques et Poésies, 1608, et un Discours sur la ville de Salon, 1598. — Jean de Nostredame, frère de Michel l’ancien, procureur au parlement d’Aix, m. en 1590, est auteur des Vies des plus célèbres et anciens poètes provençaux, Lyon, 1515.

NOTA (Alberto), auteur comique, né en 1775 à Turin, m. en 1847, fut d'abord avocat et brilla au barreau de Turin. Le duc de Carignan le prit pour secrétaire, et, parvenu au trône, le nomma intendant des provinces de Pignerol et Coni. Alb. Nota a laissé des comédies qui se distinguent par le développement des caractères, par une peinture fidèle des mœurs italiennes, par l'entente de la scène, et qui offrent, avec une morale pure, un style correct. Les meilleures sont : les Premiers pas vers le mal, imitée par G. Delavigne dans l’École des Vieillards; l’Homme à projets, le Nouveau riche, le Philosophe célibataire, l’Atrabilaire, l’Ambitieuse, la Coquette, la Foire, son chef-d'œuvre. Son Théâtre a été traduit par Bettinger, Paris, 1839.

NOTABLES (Assemblée des). V. ASSEMBLÉE.

NOTASIE (de Notus, vent du midi), partie de l'Océanie située au S. E. de l'Asie, est plus connue sous le nom de Malaisie. V. MALAISIE.

NOTO (Val di), une des 3 anc. divisions de la Sicile, au S. E., tirait son nom de la ville et de la riv. de Noto (Asinarus), et avait pour capitale Catane. Elle forme auj. les provinces de Catane, de Syracuse, de Girgenti, et partie de celle de Caltanisetta.

NOTO, v. de Sicile, à 24 kil. S. 0. de Syracuse, à l'embouch. du Noto (Asinarus); 12 000 hab. Évêché. Quelques édifices. Vin, houille, grains, coton, etc. Elle avait été bâtie près de l'anc. Neæthum, et fut détruite par un tremblement de terre en 1693.

NOTRE-DAME, nom sous lequel on désigne spécialement la Ste Vierge. Une foule d'églises ont été consacrées sous ce nom, notamment, à Paris, la cathédrale et Notre-Dame de Lorette. — Entreprise en 1163 par l'évêque Maurice de Sully, Notre-Dame de Paris ne fut ouverte qu'un siècle plus tard; encore ne reçut-elle ses derniers compléments qu'au XVes ., sous Charles VII. Des divers architectes qui l'ont construite, on ne connaît que Jean de Chelles. Elle a été habilement restaurée de nos jours par MM. Lassus et Violet-le-Duc (1845-1864).— N*-Dame de Lorette, à l'extrémité N. de la rue Laffitte, se distingue par un luxe de peintures, de sculptures et de dorures, imité de beaucoup d'églises d'Italie. Elle est l'œuvre de M. Lebas : commencée en 1824, elle a été terminée en 1836.

NOTRE-DAME DE LA DÉLIVRANDE, vge de Calvados, attenant au bourg de Douvres, à 13 k. de Caen et près de la mer, tire son nom d'une vierge invoquée par les matelots en danger et dont la chapelle est ornée de nombreux ex-voto.

NOTRE-DAME-DE-LIESSE, Virginis Lætitiensis Fanum, bg du dép. de l'Aisne, à 13 kil. N. E. de Laon ; 1350 h. Il est célèbre par une chapelle consacrée à la Vierge, qui attire beaucoup de pèlerins.

NOTRE-DAME-DES-HERMITES. V. EINSIEDELN.

NOTRE-DAME-DES-VERTUS. V. AUBERVILLIERS,

NOTTINGHAM, v. d'Angleterre, ch.-l. du comté de Nottingham, sur un roc et sur le canal Great-Trunck (qui la lie à Hull, Liverpool, Londres), à 1 kil. de la r. g. de la Trent, à 200 kil. N. O. de Londres; 60 000 h. Ville bien bâtie, mais rues étroites ; beau château du duc de Newcastle, au sommet du roc qui domine la ville, églises Ste-Marie et St-Pierre, nouvelle bourse, hôtel de ville, salle du Comté. Voûtes et celliers dans le roc. Établissements de bienfaisance et d'instruction publique, observatoire. Chemin de fer. Bas de laine, de soie, de coton; toiles à voiles, châles, faïence; bière excellente; verrerie. Ville fort ancienne, fortifiée par Guillaume le Conquérant. Charles II en rasa la forteresse. — Le comté, au S. de celui d'York, à l'O. de celui de Lincoln, a 79 kil. sur 41, et 250 000 hab. Climat sec et tempéré. Immense forêt de Sherwood. Antiquités romaines et saxonnes.

NOTTINGHAM (HOWARD, comte de). V. HOWARD.

NOUGARET (P. J. B.), né à La Rochelle en 1742, m. à Paris en 1823, a laissé une centaine d'ouvrages dont les plus connus sont : les Anecdotes de Constantinople (1799), réimprimées sous le titre de Beautés de l’Histoire du Bas-Empire, et quelques autres compilations qui portent aussi le titre de Beautés.

NOUKAHIVA, île de la Polynésie, la plus grande des Marquises, par 142° 45' long. O., 8° 59' lat. S., a 31 k. sur 22 et compte env. 18 000 hab. Baie magnifique, où les Français ont élevé le fort Collet. Sol fertile, mais mal cultivé; habitants d'une beauté remarquable. Occupée par les Français en 1842. V. MARQUISES.

NOUN (le cap), cap du Maroc (Sous), par 28° 39' lat. N., 13° 35' long. O. C'est l'extrémité occid. de l'Atlas. — A 40 kil. au S. de ce cap une riv. de même nom se jette dans l'Atlantique. — On donne aussi le nom de Noun à l'une des branches que forme le Niger en se jetant dans l'Atlantique : c'est la branche centrale.

NOUR-DJIHAN, femme de l'empereur mogol Géangir, née vers 1585, était fille d'un officier tartare qui de grade en grade était arrivé au rang de grand trésorier d'Akbar. Devenue sultane en 1611, Nour-Djihan jouit du plus grand ascendant sur son époux, mais elle n'en usa que pour le bien général ; après la mort de Géangir, elle fut reléguée dans le palais de Lahore, où elle mourut en 1645. Son tombeau est un des plus beaux édifices de Lahore. On attribue à cette princesse la découverte de l'essence de roses.

NOUR-EDDYN MAHMOUD (Mélik-el-Adel), dit Noradin par les Européens, sultan de Syrie et d’Égypte, fils aîné d'Omad-Eddyn-Zenghi (dit Sanguin), monta sur le trône d'Alep en 1145, tandis que Séif-Eddyn-Ghazy, son frère, prenait le sceptre à Mossoul, s'unit à lui contre les guerriers chrétiens de la 2e croisade, les vainquit, étendit ses États jusqu'à la Mésopotamie, conquit plusieurs provinces en Syrie, tantôt aux dépens de son frère, tantôt aux dépens des Chrétiens, et mourut à Damas en 1173, à 58 ans, au moment où il marchait contre Saladin, l'un de ses généraux, dont il soupçonnait l'ambition. Aux qualités du guerrier, il joignait les vertus d'un grand prince : il aimait les sciences; il fonda des villes, des collèges, des hôpitaux, des caravansérails, des mosquées. On lui fait honneur de l'invention de la poste aux pigeons, qui probablement était connue en Orient avant lui.

NOURRIT (Louis), chanteur de l'Opéra, né à Montpellier en 1780, m. en 1832, fut admis au Conservatoire en 1802, y reçut des leçons de Garat, débuta en 1805 dans le rôle de Renaud, devint premier ténor en 1812 et se retira en 1826. Ses principaux rôles étaient ceux d’Orphée, d’Aladin, de Harem (dans la Caravane), de Colin (dans le Devin du Village). — Adolphe N., fils du préc., né en 1802, m. en 1839, débuta en 1821 et remplaça son père en 1827. Héritier de sa belle voix et de son talent pour le chant, il lui était supérieur pour le jeu et la déclamation lyrique. Il créa les rôles d’Arnold (dans Guillaume-Tell), de Raoul (Huguenots), de Robert (Robert le