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MILWAUKEE, v. des États-Unis (Wisconsin), ch.-l. d'un comté de son nom, sur le bord du lac Michigan, à l'emb. de la riv. de Milwaukee, et à 120 kil. N. de Chicago; env. 40 000 hab. (elle n'en avait pas 1800 en 1840). Université, évêché catholique, nombreuses églises. Chemin de fer pour Chicago, port très-fréquenté. Nombreux paquebots.

MILYADE, Mylias, petit pays de l'Asie-Mineure, ainsi nommé de ses habitants, les Milyes ou Myliens, avait pour v. principale Cibyra. Il fut plus tard compris dans la Lycie. Le nom de Milyade s'entend même quelquefois de la Lycie tout entière.

MIMANSA, nom des deux systèmes orthodoxes de la philosophie hindoue; ils sont conformes aux doctrines émises dans les Védas; ce sont le pourva et le védanta. La philosophie mimansa est la philosophie idéaliste de l'Inde; elle est opposée au sensualisme de Kapila. V. ce nom.

MIME, espèce de comédie chez les anciens. V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.

MIMIZAN, ch.-l. de c. (Landes), à 65 kil. N. O. de Mont-de-Marsan; 500 hab. Église curieuse; restes d'une voie romaine. Verreries. Anc port, auj. comblé.

MIMNERME, poëte et musicien grec, natif de Colophon, était contemporain de Solon. Il jouait de la flûte et chantait des vers de sa composition. On lui attribue l'invention du vers pentamètre et celle de l'élégie. Il ne reste de lui que quelques fragments, dont le plus considérable, conservé par Stobée dans ses extraits, n'a pas plus de 10 vers. On le trouve dans les Analecta et dans les Poetæ gnomici de Brunck; ils ont été publiés séparément par Bach, Leips., 1826, et par Traner, Upsal, 1833.

MINA (don Francisco ESPOZ Y), fameux chef de partisans en Espagne, né en 1781 dans la Navarre, était d'abord palefrenier. Il se mit en 1809 à la tête d'une bande de guérillas au moment de l'invasion française; entrava, pendant cinq années, les opérations de nos généraux, leur fit éprouver de nombreux échecs et exerça sur nos soldats des actes d'une barbarie atroce. Il fut successivement élevé aux grades de colonel, de brigadier et de maréchal de camp. En 1814, mécontent de l'accueil que lui fit Ferdinand VII, il quitta l'Espagne. Il y rentra lors de la révolution de 1820, reçut des insurgés le titre de capitaine général de la Galice, s'empara de la Catalogne, et tint tête au maréchal Moncey; mais, écrasé par le nombre, il signa en 1823 dans Barcelone une convention honorable, et se retira en Angleterre. Il rentra encore en Espagne en 1834 pour défendre le trône constitutionnel contre les prétentions de don Carlos; mais il mourut deux ans après, des suites de ses blessures. — Son neveu, Xavier Mina, né en 1789, le seconda dans ses guerres contre les Français, puis se retira au Mexique et participa à la révolte contre l'Espagne; mais il fut pris, et fusillé, en 1817, par ordre du vice-roi.

MINARD (Antoine), magistrat du XVIe siècle, né dans le Bourbonnais, débuta au barreau de Paris, devint bientôt avocat général à la cour des comptes, fut chargé par François I, comme président des enquêtes, d'examiner la conduite du chancelier Poyet, et le fit condamner sévèrement, sacrifiant, dit-on, la justice au désir du roi. Il fut en récompense promu président à mortier au parlement; en 1553, il fut choisi pour curateur et conseiller de Marie Stuart. Animé d'un zèle ardent pour l'orthodoxie, il fut chargé par Henri II de faire le procès au conseiller Anne du Bourg, accusé d'hérésie, et continua de siéger malgré les récusations de l'accusé; cette obstination causa sa perte : il fut tué d'un coup de pistolet en sortant du palais, à l'entrée de la nuit (1559). On attribua ce meurtre à un Écossais nommé Robert Stuart. Le parlement rendit à cette occasion l'ordonnance appelée la Minarde, portant qu'à l'avenir les audiences de l'après-midi, depuis la St-Martin jusqu'à Pâques, se termineraient avant la nuit.

MINAS-GERAES, prov. du Brésil, entre celles de Pernambouc et Bahia au N., de St-Paul et Rio-Janeiro au S., de Goyaz à l'O., de Porto-Seguro et d'Espiritu-Santo à l'E.; 975 k. sur 700; env. 1 000 000 d'h. (dont 200 000 esclaves); ch.-l., Villarica (dite aussi Ouro-Preto). Longue chaîne de montagnes du N. au S. (Serras d'Espinaço et das Almas), et de l'E. à l'O. (Serra-Negra). Immenses forêts, sol très-fertile. Très-riches mines de diamants et de pierres précieuses; or, étain, fer, plomb, mercure, antimoine, etc. — Cette province fut détachée en 1720 de celle de St-Paul; elle renferme le district Diamantin.

MINCIO, Mincius, riv. de l'Italie sept., entre la Vénétie et la Lombardie, sort du lac de Garda au S. E., arrose les prov. de Vérone et de Mantoue, et se jette dans le Pô, par la r. g., après 65 kil. de cours. Les bords agréables de cette rivière ont été chantés par Virgile. Les Insubres furent défaits par les Romains sur les bords du Mincius en 197 av. J.-C. Le général Brune força le passage de cette riv. le 25 déc. 1800. Le prince Eugène de Beauharnais défit les Autrichiens sur ses bords, le 8 février 1814. — Le Mincio a donné son nom à un dép. du roy. français d'Italie qui avait pour ch.-l. Mantoue.

MINDANAO, île de: la Malaisie, la plus mérid. des îles Philippines, par 117°-122° long. E., 5°-10° lat. N., est de forme très-irrégulière : elle a près de 400 k. de l'E. à l"O. et une largeur qui varie de 60 à 400 k. ; env. 1 000 000 d'hab. On y distingue 3 parties : l'une aux Espagnols (ch.-l. Samboangan); le roy, indépendant de Mindanao, qui comprend la plus grande partie de la côte occid. : il est gouverné par un sultan et a pour capit. une ville de Mindanao; enfin la confédération des Illanos, pirates très-dangereux, et quelques tribus sauvages. Chaleur intense, que tempèrent les brises de terre; sol très-fertile, produisant maïs, anis, muscade, sucre, indigo. Bétail et animaux sauvages ou féroces; crocodiles. Les indigènes ont de l'analogie avec les Malais.

MINDEN, v. des États prussiens (Westphalie), anc. capit. de principauté, auj. ch.-l. de régence, sur le Weser, à 370 kil. O. de Berlin; 8000 hab. Chapitre métropolitain, société biblique, gymnase, école normale primaire, école d'architecture. Industrie active : draps, toile, savon, tabac, chapeaux, cuirs, etc. Prise en 1759 par les Français; le maréchal de Contades y fut battu la même année par le duc de Brunswick. — La régence de Minden, entre le duché de Brunswick au N., les régences de Munster et d'Arensberg à l'O., la principauté de Waldeck au S., et le Hanovre à l'E., a env. 500 000 hab.

MINDEN (Évêché, puis Principauté de), État formé d'abord par Charlemagne, vers 803, de quelques districts de l'Angrie, reçut d'Othon le Grand en 961 des droits régaliens, qu'étendirent depuis les évêques, et fut érigé en 1332 par Louis de Bavière en duché indépendant. A la paix de Westphalie (1648), l'évêché fut sécularisé et donné, sous le titre de principauté, à l'électeur de Brandebourg en remplacement de la Poméranie, abandonnée à la Suède. La principauté de Minden fut occupée en 1757 par l'armée française, mais évacuée dès 1759. Reconquise en 1806 par Napoléon, elle fit trois ans partie du roy. de Westphalie (1807-1810), puis elle entra presque tout entière dans le dép. des Bouches-du-Weser (1810-1813), qui faisait partie de l'Empire français. Le congrès de Vienne l'a rendue à la Prusse.

MINDORO, une des îles Philippines, au S. de Manille par 118° 4' long. E., 13° 10' lat. N.: 200 kil. sur 100; 30 000 hab. : ch.-l., Calapan. Sol fertile, rivières aurifères. Quelques établissements espagnols.

MINÉIDES, filles d'un Thébain nomma Minée ou Minyas, refusèrent d'assister à la représentation, des Orgies, en soutenant que Bacchus n'était pas fils de Jupiter, et continuèrent à travailler pendant la fête; en punition, elles furent changées en chauves-souris.

MINERBINO, v. de l'Italie mérid. (Terre de Bari), à 32 kil. S. S. O. de Barletta; 7000 hab. Évêché.

MINERVAL, présent ou salaire que, chez les Romains, les écoliers allaient porter chaque année,