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ANEDA, nom d’ÉDIMBOURG en latin.

ANET, ch.-l. de c. (Eure-et-Loir), à 16 kil. N. E. de Dreux ; 1324 hab. C’est là qu’était le charmant château construit en 1548 par Henri II pour Diane de Poitiers. Ce château, chef-d’œuvre de Philippe Delorme et Jean Goujon, a été détruit en 1792. Cependant l’ancien portail a été conservé et transporté à Paris : on le voit dans la cour de l’École des beaux-arts.

ANFOSSI (Pascal), compositeur napolitain, 1736-97, élève de Piccini, composa un grand nombre d’opéras qui eurent la vogue : la Clémence de Titus, Cléopâtre, Armide, etc., fut appelé en France, en Angleterre et en Allemagne, finit par se fixer à Rome, abandonna le théâtre pour la musique religieuse et devint maître de chapelle de St-Jean-de-Latran.

ANGAD, désert d’Afrique situé au S. O. de l’Algérie (prov. d’Oran), sépare cet État de l’empire du Maroc. On l’appelle aussi Désert des Chotts à cause des nombreux lacs salés (chotts) qu’il renferme.

ANGARA, nom de 2 riv. de la Russie d’Asie : la Haute-Angara, qui naît dans les monts de Nertchinsk, se perd dans le lac Baïkal après un cours d’env. 500 k. ; la Basse-Angara, qui vient du S., traverse le lac Baïkal, entoure Irkourtsk, et va grossir l’Iénisséi, après un cours d’environ 1500 kil.

ANGE, famille qui a fourni plusieurs empereurs à Constantinople. V. ISAAC et ALEXIS.

ANGE DE SAINTE-ROSALIE (Franç. BAFFARD, dit le P.), savant généalogiste, né à Blois en 1655, mort à Paris en 1726, était de l’ordre des Augustins déchaussés. Il a rédigé l’État de la France, 5 vol. in-12, réimprimé et augmenté en 1749, 6 vol, in-12 : c’est un exposé de tous les offices ecclésiastiques, civils et militaires, avec leurs prérogatives et leur origine. Il revit et augmenta considérablement l’Histoire généalogique de la maison de France du P. Anselme, ouvrage précieux où tous nos historiens ont puisé ; il allait publier son travail lorsqu’il mourut subitement. Le P. Simplicien, qu’il s’était associé pour la rédaction, le publia en 1726, 9 vol. in-fol.

ANGELI (Pietro degli), P. Angelus Bargæus, poëte latin moderne, né en 1517, à Barga, en Toscane, mort en 1596, devint, après plusieurs aventures, professeur à Reggio en 1546, et trois ans après professeur à l’Université de Pise. Il défendit vaillamment cette ville avec ses écoliers contre Pierre Strozzi qui l’assiégeait, en 1554. Il est auteur d’un poème de la Chasse (Cynægeticon), en 6 livres, fort estimé, et de la Syriade, poème en 12 livres, où il traite le même sujet que le Tasse dans sa Jérusalem délivrée. Il a publié le recueil de ses poésies, à Rome, 1585.

ANGELICO (Fra), peintre. V. GIOVANNI.

ANGÉLIQUE (la Mère). V. ARNAULD.

ANGÉLIQUES (les), religieuses. V. BARNABITES.

ANGÉLY (l'), fou de Louis XIII, était d’abord valet d’écurie du prince de Condé ; il se fit remarquer du prince par ses saillies, et le roi désira l’avoir à son service. Il n’épargnait personne dans ses bouffonneries ; la crainte que ses railleries inspiraient aux courtisans était telle qu’ils achetaient son silence : il amassa ainsi des sommes considérables. Boileau le nomme dans ses satires I et VIII.

ANGENNES, noble maison de France, ainsi nommée de la terre d’Angennes en Thimerais (Perche), est connue depuis le XIVe siècle. Les membres de cette famille ont porté le titre de seigneurs, puis de marquis de Rambouillet, de marquis de Maintenon, etc. V. RAMBOUILLET.

ANGENNES (Julie d'). V. MONTAUSIER.

ANGERMANIE, Angermanland, anc. prov. de Suède, entre celles de Laponie, Botnie, Iamtie, Medelpad, forme auj. avec cette dernière le dép. du Wester-Nordland ; ch.-l. Hernœsand. Elle tire son nom de la riv. d’Angermann, affluent du golfe de Bothnie, qui la traverse.

ANGERS, Juliomagus, puis Andes ou Andecavi, ch.-l. du dép. de Maine-et-Loire, sur la Maine, à 323 kil. S. O. de Paris, 339 par le chemin de fer ; 51 797 hab. Évêché, cour d’appel ; lycée ; école secondaire de méd. ; cours de sciences appliquées, école d’arts et métiers. Belle cathédrale, 3 ponts, vieux château, commencé sous Philippe-Auguste, hôtel de ville, musée, jardin botanique, bibliothèque, etc. Industrie active, toiles et tissus de tout genre, filatures. Commerce en vins, dits d’Anjou, grains, bestiaux, et surtout en ardoises : l’abondance de ce dernier produit est telle, que presque toutes les maisons sont couvertes en ardoises ; ce qui a fait nommer Angers la Ville Noire ; toutefois ce nom ne convient plus auj. qu’à l’anc. ville, sur la r. g. de la Maine. — Angers fut importante dès le temps des Romains ; elle possédait alors un amphithéâtre, dont on voyait encore les ruines tout récemment. Elle fut plusieurs fois assiégée : par Childéric (464), par les Normands (vers 873), par les Bretons, les Anglais, les Français, à diverses époques ; elle fut vainement attaquée en 1793 par les Vendéens, qui éprouvèrent sous ses murs une grande défaite. Il s’y tint plusieurs conciles provinciaux et des Conférences mémorables (1713-1714). Patrie de Ménage, Bodin, Bernier, du statuaire David, dit David d’Angers, etc.

ANGHIARI, bourg de Toscane, à 23 kil. N. E. d’Arezzo ; 1600 hab. Il s’y livra deux batailles : l’une en 1425 (les Florentins y furent défaits par les Milanais), l’autre en 1440 (Jean Paul Orsini, général des Florentins y vainquit le général milanais Piccinino). — Bourg de Vénétie sur l’Adige, r. dr., à 5 k. N. O. de Legnano ; 1800 hab. Les Français y battirent les Autrichiens en 1797.

ANGHIERA, v. de Lombardie, à 50 k. N. O. de Milan, sur le bord S. E. du lac Majeur. Comté fort ancien, renouvelé en 1397 par l’emp. Venceslas en faveur de Jean Galéas Visconti, 1er duc de Milan, qui en investit son fils aîné.

ANGILBERT (S.), disciple d’Alcuin et membre de l’école du Palais, d’une famille noble de la Neustrie, obtint la faveur de Charlemagne qui lui fit épouser secrètement sa fille Berthe et le prit pour secrétaire. Il embrassa ensuite la vie monastique, pour accomplir un vœu qu’il avait fait dans une grande maladie, et devint abbé de Centule en Ponthieu. Il accompagna Charlemagne à Rome, devint ministre de Pepin, roi d’Italie, et mourut en 814. Il cultivait la poésie avec succès : Charlemagne, l’appelait son Homère. Il reste de lui quelques courts écrits, recueillis par Duchesne ; on a mis sous son nom une Histoire des premières expéditions de Charlemagne qui n’est qu’un roman de Dufresne de Francheville. On l’honore comme saint le 18 février.

ANGIVILLER (Cl. LA BILLARDERIE, comte d'), directeur général des bâtiments et jardins du roi sous Louis XVI, protégea les artistes, les savants et les gens de lettres, continua les embellissements commencés par Buffon au Jardin des plantes, et réunit au Louvre les collections de peinture et de sculpture. Il émigra en 1791 et mourut à Altona en 1810. Il était membre de l’Académie des sciences et de l’Acad. de peinture et de sculpture.

ANGLES, Angli, peuple de la Germanie, au N. de l’Elbe-Inférieur, habitait la partie orient. du Holstein actuel, et peut-être aussi le Sleswig. Ils passèrent au VIe siècle dans la Bretagne, où ils établirent trois royaumes : Bernicie et Deirie ou Northumberland (540-547) ; Estanglie (571) ; Mercie ou Westanglie (584). Tout le pays prit d’eux les noms d’England ou Angleterre, terre des Angles. V. HEPTARCHIE.

ANGLÈS, ch.-1. de c. (Tarn), à 32 kil. S. E. de Castres ; 526 hab. Draperies, cotonnades.

ANGLESEY, Anglesea, en anglais, Mona chez les anciens, île d’Angleterre, près de l’angle N. O. du pays de Galles, dont elle forme un des 12 comtés : 45 kil. sur 25 ; 50 000 hab. ; ch.-l., Beaumaris. Elle est jointe depuis peu par un pont tubulaire à l’île de Menay. Sol fertile, mines de cuivre, plomb, houille ; marbres. Plusieurs ports. — Les Druides avaient à Mona une école célèbre. Les Anglais s’emparèrent de cette île sous Édouard I, et lui donnèrent leur nom.