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ANADIYR, riv. de la Russie d'Asie, sort du lac Ivachno, et tombe, après un cours d'env. 900 kil., dans la mer de Behring.

ANAFESTO (Paul-Luc), 1er doge de Venise (697-717), fit reconnaître l'indépendance de la république par Luitprand, roi des Lombards.

ANAGNI, Anagnia, v. des États ecclésiastiques, à 26 kil. N. O. de Frosinone; 5500 hab. Évêché. Jadis capit. des Berniques. Patrie de Boniface VIII, qui y fut arrêté et maltraité par Nogaret en 1303.

ANAGOUNDI. v. de l'Inde anglaise. V. BICHNAGAR.

ANAHUAC, nom indigène du Mexique.

ANAITIS ou ANAHID, déesse orientale adorée par les Lydiens, les Arméniens et les Perses, et que les Grecs ont assimilée tantôt à Diane, tantôt à Vénus, réunissait les attributions de ces deux divinités. Les fêtes de cette déesse, qui paraissait être une personnification de la planète Venus, se célébraient tous les six mois en Arménie. Les prêtres conduisaient en pompe la statue de la déesse, exécutaient autour d'elle des danses armées, avec des contorsions de furieux, et, dans leurs transports, leurs assistants se livraient sans pudeur aux excès les plus honteux.

ANANIAS, l'un des trois jeunes Hébreux qui furent jetés dans la fournaise ardente, à Babylone, pour n'avoir pas voulu adorer la statue de Nabuchodonosor.

ANANIAS et SAPHIRE. Ces deux époux, dont il est fait mention dans les Actes des Apôtres (ch. V, 1-10), avaient embrassé le Christianisme, mais ils retinrent secrètement une partie de l'argent qu'ils s'étaient engagés à apporter à la masse commune des fidèles. Réprimandés sévèrement par l'apôtre S. Pierre pour cet acte de mauvaise foi, ils tombèrent soudain frappés de mort.

ANAPA, v. et port de Circassie, sur la côte N. de la mer Noire, à 60 kil. de Taman et du détroit d'Iénikaleh; 5000 hab. Fort construit par les Turcs en 1784; pris en 1791 et 1828 par les Russes, qui possèdent encore auj. cette place.

ANAPHE, auj. Anephi, une des Cyclades, au N. de la Crète et à l'E. de l'île de Théra.

ANAPUS, Anapo, riv. de Sicile, qui se jette dans la mer un peu au S. de Syracuse. Les Athéniens furent battus sur ses bords, 413 av. J.-C.

ANAS, riv. d'Hispanie, est auj. la Guadiana.

ANASTASE I, le Silentiaire, empereur d'Orient, né à Dyrrachium vers 430, d'une famille obscure, monta sur le trône en 491. Il occupait dans le palais l'emploi de Silentiaire lorsqu'il fut distingué par Ariane, veuve de l'empereur Zenon, qui l'épousa et lui fit donner la pourpre. Estimé au commencement de son règne pour sa piété et sa justice, il se fit ensuite détester par sa violence, son avarice et sa partialité pour la faction des Bleus. Il persécuta les Catholiques pour favoriser les Eutychéens. Pendant qu'il s'occupait tout entier de querelles religieuses, les Perses et les Bulgares ravageaient ses provinces; il n'obtint la paix qu'a prix d'argent. Il mourut en 518, à 88 ans, de mort subite : on le dit frappé de la foudre. Anastase avait aboli les spectacles ou l'on voyait des hommes combattre contre des bêtes féroces, et avait entouré Constantinople d'un mur de 3m de haut.

ANASTASE II, empereur d'Orient en 713, était d'abord secrétaire de l'empereur Philippique-Bardane. Porté au trône par sa piété et ses qualités civiles et militaires, il rétablit la milice et s'opposa aux Musulmans. En 715 il fut forcé par Théodose III d’abdiquer et de prendre l'habit religieux. Ayant dans la suite voulu remonter sur le trône, où siégeait Léon l'Isaurien, il fut livré à ce prince par des traîtres, et eut la tête tranchée en 719.

ANASTASE I, pape de 398 à 401, réconcilia les Orientaux avec l'Église romaine, et condamna les Origénistes. On l'honore le 27 déc. — ANASTASE II, pape de 496 à 498, écrivit à l'empereur Anastase I en faveur des Catholiques persécutés par les Ariens, et à Clovis pour le féliciter de sa conversion. — ANASTASE III, pape de 911 à 913, n'a rien fait de remarquable. — ANASTASE IV, pape de 1153 à 1154, se distingua par sa charité dans une grande famine.

ANASTASE, anti-pape en 855. V. BENOÎT III.

ANASTASE (S.), natif de Perse, s'appelait Magundat avant son baptême, et servait dans les troupes de Chosroès. S'étant converti au Christianisme, il alla prêcher l’Évangile en Assyrie, ou il souffrit le martyre en 628. On le fête le 22 janvier. — Patriarche d'Antioche en 563, mort en 599, est honoré le 21 avril.

ANASTASE, le Bibliothécaire, abbé et bibliothécaire du Vatican, assista en 869 au concile général tenu à Constantinople, et en traduisit les actes en latin. Il est auteur du Liber pontificalis, qui contient la vie des papes depuis S. Pierre, et d'une Histoire ecclésiastique, qui se trouve dans la Byzantine.

ANASTASIE (Ste), Romaine, fille d'un sénateur païen et d'une mère chrétienne, ayant refusé de sacrifier aux idoles, fut exilée, sous Dioclétien, dans l'île de Palmaria, puis ramenée à Rome où elle fut brûlée vive (304). On la fête le 25 décembre.

ANATILII, peuplade de Gaule (Narbonnaise 1re), habitait le Delta du Rhône, auj. la Camargue.

ANATOLE (S.), évêque de Laodicée, en Syrie, au IIIe siècle, cultiva avec succès les mathématiques, l'astronomie, la grammaire et la rhétorique, professa d'abord la philosophie dans Alexandrie, où il était né, parvint aux plus hauts emplois, s'y fit remarquer par sa justice et sa fermeté, fut élu évêque en 269 et mourut en 276. Il a laissé un Traité de la Pâque (dans le recueil de Bucherius, Anvers, 1634), et dix livres d’Institutiones arithmeticæ, dont il ne reste que des fragments. On l'hon. le 3 juillet.

ANATOLIE (d'un mot grec qui veut dire Levant), contrée de la Turquie d'Asie, est formée de la portion occid. de l'anc. Asie-Mineure. Trois de ses côtés sont maritimes; sa frontière E. seule est continentale. L'Anatolie, après avoir longtemps formé un seul pachalik, dont Koutayeh était la capit., est auj. divisée en 11 eyalets : Trébizonde, Kastamouni, Kodavenkiar, Biga, Angora, Faroukhan, Aïdin, Karaman (Caramanie), Adana, Marach, Sivas.

ANAXAGORE, Anaxagoras, philosophe de l'école ionienne, né à Clazomène, vers l'an 500 av. J.-C., étudia sous Anaximène ou sous Hermotime, voyagea en Égypte pour s'instruire, se fixa vers l'an 475 à Athènes, où il ouvrit une école célèbre et compta au nombre de ses disciples Périclès, Euripide et peut-être Socrate. Il fut accusé d'impiété pour avoir combattu les superstitions de son temps, et fut condamné à mort : Périclès put à peine faire commuer cette condamnation en un exil. Il se retira à Lampsaque, où il mourut à 72 ans, l'an 428 av. J.-C. Anaxagore enseignait que dans l'origine il existait une foule d'éléments divers en aussi grand nombre qu'il y a de substances de nature différente, mais que ces éléments étaient tous mêlés et confondus dans le chaos, et qu'il fallait une intelligence suprême pour séparer les éléments hétérogènes et rassembler les éléments homogènes, qu'il nomme homœoméries. Il fut ainsi le premier qui s'éleva d'une manière philosophique à l'idée d'un esprit pur, d'un Dieu distinct du monde. En physique, il ne fit, comme tous ses prédécesseurs, que des hypothèses sans fondement. Il cultiva l'astronomie avec quelque succès, connut la cause des éclipses et put les prédire. Schaubach a publié les Fragments d'Anaxagore, Leips., 1827, et M. Zévort a écrit une dissertation Sur sa Vie et sa doctrine, 1843.

ANAXARQUE, philosophe grec, natif d'Abdère, et de l'école de Démocrite, était disciple de Métrodore. Il accompagna Alexandre en Asie, et parla toujours à ce prince avec une grande liberté. Après la mort d'Alexandre, il fut mis à mort par Nicocréon, tyran de Cypre, dont il avait encouru l'inimitié par ses censures, et qui, pour se venger, le fit broyer dans un mortier. Le philosophe supporta ce supplice avec courage. Anaxarque était fort sceptique : on croit qu'il fut le maître de Pyrrhon.