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tinction à Bologne, sa patrie. Il aimait les arts et embellit Rome de plusieurs édifices.

GRÉGOIRE XIV, Nicolas Sfondrato, élu en 1590, ne régna que dix mois. Il excommunia Henri IV et les Calvinistes de France, et envoya aux Ligueurs des secours de toute espèce.

GRÉGOIRE XV, Alessandro Ludovisio, né en 1554, était cardinal-archevêque de Bologne, sa patrie, lorsqu'il fut élu pape, en 1621, à l'âge de 67 ans. Le duc de Lesdiguières lui avait dit : « Je me ferai catholique quand vous serez pape. » Il tint parole. Grégoire érigea l'évêché de Paris en archevêché, fonda le collége de la Propagande de Rome, canonisa S. Ignace, donna des secours à l'empereur contre les Protestants, et mourut en 1613, pleuré des pauvres, objets constants de sa charité.

GRÉGOIRE XVI, Mauro Capellari, pape, né à Bellune en 1765, élu en 1831, mort en 1846. Entré très-jeune chez les Camaldules de Murano, près de Venise, il devint successivement abbé de ce monastère, procureur, vicaire général de la congrégation; fut nommé par Léon XII visiteur apostolique des universités, cardinal (1825), enfin préfet de là congrégation de la Propagande. Il conserva sur le trône pontifical les habitudes de la vie la plus simple. Opposé à toute innovation, il vit, au début de son règne, éclater de violentes insurrections, et ne put réussir à les réprimer qu'en invoquant le secours de l'Autriche : ce qui amena l'occupation d'Ancône par les Français (1832). Il se montra favorable à l'ordre des Jésuites, seconda de tout son pouvoir les missions, créa plusieurs évêchés nouveaux, surtout en Amérique, régla les mariages mixtes, et condamna les doctrines exagérées de Lamennais (1832 et 1835). Ce pape était fort savant dans les matières ecclésiastiques et canoniques. Il a laissé quelques écrits, entre autres, le Triomphe du St-Siége, 1799 (traduit par l'abbé James, 1833, et par Menghi d'Arville, 1839), et des discours sur les Fondements de la religion, 1801. Il créa l'ordre de S.-Grégoire le Grand, et reforma celui de l’Éperon d'or, auquel il donna le nom de Saint-Sylvestre.

GRÉGOIRE MAGISDROS, prince arménien, de là race royale des Arsacides de Perse, né vers l'an 1000, m. en 1058, fut élevé à Constantinople, fit nommer Kakig II, roi d'Arménie, jouit d'une grande influence auprès de lui, repoussa l'invasion des Turcs-Seldjoucides, et reçut le titre de duc de Mésopotamie, après la destruction du roy. d'Arménie par l'empereur Constantin-Monomaque. Il persécuta les idolâtres soumis à sa puissance, et en contraignit un grand nombre à embrasser le Christianisme. On a de lui des Lettres sur des sujets politiques, historiques, littéraires, philosophiques et théologiques ; une Grammaire arménienne ; un Poëme sur l'ancien et le nouveau Testament; une traduction d'Euclide, etc.

GRÉGOIRE (l'abbé), né en 1750 à Vého près de Lunéville, m. en 1831, était curé d'Emberménil, et s'était fait connaître par quelques écrits en faveur de la tolérance et de la liberté, lorsqu'il fut député en 1789 aux États généraux pour représenter le clergé de Lorraine. Il fut un des premiers à provoquer la réunion des trois ordres, prêta le serment du Jeu-de-Paume, présida la fameuse séance du 14 juillet (1789), où les députés se déclarèrent en permanence, vota pour l'abolition de tous les privilèges, prêta serment le 1er à la constitution civile du clergé, et fut élu évêque constitutionnel de Blois. Envoyé à la Convention en 1792, il appuya la proposition d'abolir la royauté, fit restituer aux Juifs leurs droits civils et politiques, et décréter l'abolition de l'esclavage (1794). Absent lors du procès de Louis XVI, il écrivit qu'il votait pour sa condamnation, sans toutefois se prononcer pour la peine de mort. Après avoir également siégé au conseil des Cinq-Cents et au Corps législatif, il fut élu sénateur en 1801 ; il était du petit nombre des sénateurs qui faisaient de l'opposition, et fut un des premiers à proposer la déchéance de l'Empereur. Il ne s'en vit pas moins persécuté sous la Restauration : il fut éliminé de l'Institut, dont il faisait partie depuis la création; élu député en 1819 par le dép. de l'Isère, le parti royaliste le fit exclure comme indigne. Au moment de sa mort, l'archevêque de Paris (M. de Quélen) ne permit point de lui administrer les sacrements et lui refusa la sépulture chrétienne; son cercueil fut porté à bras et accompagné par plus de 20 000 citoyens. Ses principaux écrits sont : Essai sur la régénération des Juifs, 1789; Essai historique sur les arbres de la liberté, 1794; Hist. des sectes religieuses, 1810 et 1828; De l'Influence du Christianisme sur la condition des femmes, 1821 ; Essai sur les libertés de l'église gallicane, 1818; Hist. des confesseurs des empereurs, rois, etc., 1824; Hist. du mariage des prêtres, 1826. Son Hist. des sectes et son Hist. des confesseurs sont à l’Index à Rome. Grégoire a laissé des Mémoires, qui ont été publ. en 1837, par Hipp. Carnot, 2 v. m-8.

GRÉGOIRE DE ST-VINCENT. V. ST-VINCENT.

GRÉGORAS (Nicéphore), historien grec, né à Héraclée dans le Pont vers 1295, mort vers 1360, donna à Constantinople des leçons publiques qui lui attirèrent un grand concours d'auditeurs et jouit de la faveur de l'empereur Andronic l'Ancien. Il eut de vives querelles avec Palamas au sujet de la réunion des communions chétiennes, et encourut la disgrâce de l'impératrice Anne. Il a laissé un grand nombre d'ouvrages ; le plus important est son Histoire romaine ou de Constantinople, en 38 livres (1240-1357), publiée en partie à Genève, 1615, in-f., grec-lat., complète, par Boivin, 1702, enfin par Bekker, Bonn, 1856, trad. en franç. par le prés. Cousin. V. Parisot a publié à part et trad. le 37e livre, jusque là inédit (1850).

GRÉGORIEN (Calendrier), calendrier adopté par Grégoire XIII en 1582 pour réformer le Calendrier julien. V. CALENDRIER au Dict. univ. des Sciences.

GRÉGORIEN (rit), rit introduit à la fin du VIe siècle par le Pape Grégoire le Grand, afin d'établir une liturgie uniforme. V. LITURGIE au Dict. des Sciences. — On appelle Chant grégorien, une sorte de plain-chant, qu'on croit imité des chants dont se servaient les Grecs aux mystères de Cérès Éleusine; il fut introduit dans les Gaules et la Grande-Bretagne par le moine Augustin, apôtre de l'Angleterre.

GREGORIUS (PUBLIUS), Tiphernas, écrivain italien, né au commencement du XVe siècle à Tipherhum, mort vers 1469, professa avec éclat les littératures grecque et latine à Naples, à Milan, à Paris (vers 1445), puis revint en Italie, et se fixa à Venise. Il a laissé des versions latines des 7 derniers livres de Strabon, Venise, 1472; du discours de Dion Chrysostôme De Regno; des Homélies sur Job de S. Jean Chrysostôme, et quelques poésies latines, Venise, 1472 et 1538, in-4.

GREGORY (James), mathématicien écossais, né à New-Aberdeen en 1636, mort en 1675, professait les mathématiques à l'Université de St-André, Il eut la 1er idée du télescope à réflexion, que perfectionna Newton. On a de lui : Optica promota, Londres, 1663 ; Exercitationes geometricæ, 1666 ; Vera circuli et hyperbolæ quadratura, 1667, où il démontre que cette quadrature est impossible et ne peut être obtenue qu'approximativement; Geometriæ pars universalis, 1668. — Son neveu, David Gregory, 1661-1708, enseigna les mathématiques à Édimbourg et l'astronomie à Oxford. On a de lui des traités estimés : Catoptricæ et Dioptricæ elementa, Oxford, 1695; Astronomiæ physicæ et geometricæ elementa, 1702, et une excellente édit. grecque-latine d’Euclide.

GREGORY (John), médecin écossais, petit-fils de J. Gregory, né à Aberdeen en 1724, mort en 1773, professa d'abord la philosophie, puis la médecine au collége du Roi à Aberdeen, fut nommé vers 1766, professeur de médecine à l'Université d’Édimbourg, et obtint de brillants succès dans la pratique. Il laissa quelques bons ouvrages : Essai sur les moyens de rendre les facultés de l'homme plus utiles à son bonheur,