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AMPHISSA, Salona, capit. des Locriens Ozoles, au N. O. de Delphes. Les Amphissiens ayant violé le territoire du temple de Delphes, les Amphictyons leur déclarèrent la guerre : Philippe, qui s’était, fait décerner le commandement, prit et rasa leur ville, 339. Auguste la releva. C’est auj. une v. du roy. de Grèce (Phocide), avec évêché ; 8000 hab.

AMPHITRITE, déesse de la mer, fille de Nérée ou de l’Océan et de Doris, était l’épouse de Neptune. On la dépeint se promenant sur les eaux, dans un char en forme de coquille traîné par des dauphins ; elle est accompagnée par les Tritons et les Néréides.

AMPHITRYON, roi de Tirynthe, en Argolide, était fils d’Alcée et petit-fils de Persée. Il obtint d’Électryon, roi de Mycènes, la main de sa fille Alcmène, après l’avoir méritée en combattant les Téléboens qui avaient massacré les fils du roi. Ayant tué involontairement son beau-père dans une querelle, il se retira à Thèbes. Il commanda les Thébains dans plusieurs expéditions. Pendant une de ses absences, Jupiter trompa Alcmène, sa femme, en prenant la figure du mari ; peu après, la princesse mit au monde deux jumeaux, Hercule, fils de Jupiter, et Iphiclès, fils d’Amphitryon. L’aventure d’Amphitryon a été mise sur la scène par Plaute et par Molière.

AMPHRYSUS, petite riv. de Thessalie, en Magnésie, se jetait dans le golfe Pagasétique. C’est sur ses bords qu’Apollon fit paître les troupeaux d’Admète, d’où lui vient le surnom d’Amphrysius.

AMPLEPUIS, petite v. de France (Rhône), à 11 kil. N. O. de Tarare ; 2126 hab. Toiles.

AMPOULE (SAINTE), d’ampla olla, grand vase ; ou plutôt de l’ancien mot saxon ampel, coupe, fiole contenant une huile sacrée que l’on conservait dans la cathédrale de Reims et qui servit au sacre de nos rois jusqu’à la Révolution. Au rapport d’Hincmar, qui vivait trois siècles après Clovis, un ange, sous la forme d’une colombe, aurait a porté cette fiole à S. Remy pour oindre le front de Clovis lors de son sacre. Ni les contemporains, ni Grégoire de Tours, ne parlent de ce miracle. En 1793 le représentant Ruhl s’empara de la sainte Ampoule et la brisa.

AMPSAGAS, auj. Oued-el-Kébir et Oued-Rummel, riv. de la Numidie, passait à Cirta (Constantine) et se jetait dans la Méditerranée, au S. O. du promontorium Tretum (cap Bugaroni).

AMPSANCTI VALLES, vallée du Samnium, chez les Hirpini avait un lac d’où s’échappaient des exhalaisons méphitiques ; on regardait ce lac comme un des soupiraux des Enfers — c’est auj. le Lago d’Ansante.

AMPURIAS, Emporiæ, c.-à-d. entrepôt, bourg de Catalogne, sur le Llobregat, à 40 kil. N. E. de Girone ; 2000 hab. Place très-commerçante sous les Romains.

AMRETSIR, jadis Tchak, puis Bamdaspour, ancienne capit. des Seikhs, à 70 kil. E. de Lahore, sur la route du Caboul au Delhi, a 13 k. de tour et env. 124 000 hab. Grand entrepôt du commerce des châles de cachemire ; safran, sel gemme et autres denrées de l’Hindoustan. Amretsir est le principal siège de la religion de Nânek et la ville sainte des Seikhs ; Gourou-Govind y a un temple célèbre, où l’on conserve le livre des lois de Nânek.

AMRI, roi d’Israël, était d’abord général du roi Éla. Ayant appris, pendant le siège de Gebbéthon, que Zamri venait d’assassiner ce prince et de s’emparer du roy. d’Israël, il se fit proclamer roi lui-même marcha contre l’usurpateur et l’obligea de se brûler dans son palais. Il eut encore un autre compétiteur, Thebni, qui lui disputa quatre ans la couronne ; mais, celui-ci ayant aussi été tué, Amri resta seul possesseur de la souveraineté. Il régna 12 ans, depuis 930 jusqu’à 918 av. J.-C. (ou, selon l’Art de vérifier les Dates, de 918 à 907). Il résida 6 ans à Thirsa, puis il bâtit Samarie et y transporta le siège de son empire. Amri fut père d’Achab.

AMROU, un des plus grands généraux des premiers temps de l’Islamisme, avait d’abord été l’ennemi acharné de Mahomet. Il conquit l’Égypte, la Nubie, et une partie de la Libye (636-40), et fut nommé gouverneur de l’Égypte par Mohavia, qu’il avait placé sur le trône des califes. Il fonda le Vieux-Caire et fit exécuter un canal qui réunissait la mer Rouge à la Méditerranée, canal que les Turcs ont laissé détruire. C’est lui qui, sur l’ordre d’Oman, brilla, dit-on, la bibliothèque d’Alexandrie. Il mou-rut en 663.

AMSCHASPANDS, bons génies de la religion de Zoroastre, ministres d’Ormuzd, étaient opposés, aux Darvands ou Deys. On en comptait sept.

AMSTEL, petite riv. de Hollande, formée du Drecht et du Mydrecht, baigne Amsterdam, qui lui doit son nom, et se jette dans le golfe de l’Y.

AMSTELODAMUM, nom latinisé d’AMSTERDAM.

AMSTERDAM, Amstelodamum en latin moderne, la v. la plus importante de la Hollande, ch.-l. de la prov. de Hollande septentr., sur l’Amstel qui lui donne son nom, et sur le golfe de l’Y ; environ 280 000 hab. La ville est tout entière bâtie sur pilotis ; elle est sillonnée par un grand nombre de canaux qui la partagent en 90 îles qu’unissent 280 ponts ; elle a un vaste port, l’un des plus sûrs de l’Europe, et de grands chantiers de construction. On y admire un grand nombre de monuments (la Vieille église, l’église Neuve, l’église de l’Ouest, l’ancienne Maison de Ville, la bourse, l’arsenal, le Lombard, etc. ; le Heeren-Gracht, le Keisers-Gracht, le Kalverstraat, le Nievedek, la porte d’Harlem, les quais le long de l’Y). On y trouve beaucoup d’établissements scientifiques, littéraires, philanthropiques : l’instruction primaire surtout y est très-florissante. Son commerce est très-vaste, quoique ayant perdu de son étendue. Son industrie consiste surtout en fabriques de cordages, savons, bijouterie, taille de pierres précieuses ; fonderies de fer, brasseries, raffineries de sucre, manufactures de tabac. Chemin de fer pour Harlem, Leyde, La Haye, Utrecht, Arnheim, etc. Patrie de Spinosa. — Amsterdam n’était encore au XIIe siècle qu’un village de pêcheurs ; elle ne fut entourée de murs qu’en 1482. Soumise à l’Espagne jusqu’en 1578, elle entra alors dans le parti dés indépendants ; à partir de cette époque, elle s’éleva à la plus haute prospérité. Elle fonda en 1609 une célèbre banque, ainsi que les fameuses compagnies des Indes occident. et orientales. Prise par les Prussiens en 1787, par les Français en 1795, elle devint en 1808 la capit. du nouveau roy. de Hollande. Elle fut sous l’empire français le ch.-1. du dép. du Zuyderzée, et fut proclamée officiellement 3e ville de l’Empire (1810-1814). Elle fut en 1814 rendue au roi des Pays-Bays. Quoiqu’elle soit toujours la ville principale de la Hollande, le gouvernement réside à La Haye.

AMSTERDAM (NOUVELLE-), v. forte et port de la Guyane anglaise, ch.-l. de gouvt. à l’embouchure du fleuve Berbice ; environ 3000 hab. Fondée par les Hollandais, elle est aux Anglais depuis 1814.

AMULIUS, fils de Procas, roi d’Albe, frère puîné de Numitor, détrôna son frère (vers 796 av. J.-C.), et força Rhéa Sylvia, sa nièce, à se faire vestale. Celle-ci cependant eut commerce avec le dieu Mars, et en eut deux fils, Romulus et Rémus, qui, devenus grands, mirent à mort Amulius, et rétablirent Numitor sur le trône, 754 av. J.-C.

AMURAT I ou MOURAD, l’un des plus grands princes des Ottomans, né en 1319, succéda à son père Orkhan en 1360, enleva aux Grecs toute la Thrace, s’empara d’Andrinople, où il établit le siége de son empire en 1362, battit en plusieurs rencontres les Serviens, les Bulgares et les Hongrois, et remporta sur ces peuples confédérés une grande victoire à Cassovie, 1389 ; mais il fut tué après le combat par un soldat serbe. Il avait gagné 37 batailles. On lui attribue la création du corps des janissaires et de la charge de grand vizir.

AMURAT II, dit le Juste, fils et successeur de Mahomet I, monta sur le trône en 1421, battit et mit