Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/782

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tre donna des leçons de peinture au jeune Gomez, qui dès lors fut surnommé le Mulâtre de Murillo. On connaît de lui une Notre-Dame avec l'enfant Jésus, une Ste-Anne, un Christ à la colonne, à Séville, etc. Sa manière est gracieuse et son coloris vif. — Gomez de Valencia (Phil.), peintre, né à Grenade en 1634, mort en 1694, a imité avec succès Alonzo Cano. On cite de lui la Présentation des clefs de Séville à Ferdinand III par les députés maures, et un Christ dans le linceul.

GOMEZ (Angélique POISSON, dame de), fille du comédien Poisson, née à Paris en 1684, morte en 1770, épousa un gentilhomme espagnol sans fortune, et fut obligée pour vivre de mettre à profit les talents littéraires qu'elle possédait. Ses ouvrages les plus connus sont : les Journées amusantes, 1723; la Jeune Alcidiane, faisant suite au roman de Gomberville qui porte ce titre, 1733; Anecdotes persanes, Cent Nouvelles nouvelles, 1735.

GOMOR, comitat de Hongrie. V. GŒMŒR.

GOMORRHE, v. mérid. de Palestine, au N. de Sodome, fut prise par Chodorlahomor, roi d'Élam, puis anéantie avec Sodome par le feu du ciel en punition des abominables débauches de ses habitants. La mer Morte en couvre l'emplacement.

GOMROUN, v. de Perse. V. BENDER-ABASSI.

GONAÏVES (Les), v. d'Haïti, ch.-l. du dép. de l'Artibonite, sur la côte O. et sur le golfe de Gonave, 6000 hab. Bon port. C'est là que fut proclamée en 1804 l'indépendance d'Haïti.

GONATAS (ANTIGONE). V. ANTIGONE.

GONCELIN, ch.-l. de cant. (Isère), à 30 kil. N. E. de Grenoble et près de l'Isère; 1650 hab.

GONDAR, dite la Ville aux 44 églises, v. d'Afrique, capit. du roy. de Gondar, et précédemment capit. de tout l'empire d'Abyssinie, par 35° 10' long. E., 12° 34'lat. N., à 60 k. S. O. d'Axoum; env. 50 000 h. Nombreuses églises : on remarque surtout celle dite Koskom; palais du roi ou négus, assez délabré. — Le roy. de GONDAR improprement dit roy. d'Amhara, un des débris de l'empire d'Abyssinie, comprend les provinces centrales de cette région (Dembea, Gojam, Belessem, Damot, Voggara, Tchelga, etc.). Ce roy. est exposé aux ravages des Gallas.

GONDEBAUD, roi des Bourguignons, fils de Gondioc et petit-fils de Gondicaire. A la mort de son père (463), il n'eut en partage que le pays de Genève, mais il dépouilla et mit à mort ses trois frères Jondemar, Godégisile et Chilpéric, et étendit ainsi son royaume depuis le H.-Rhin jusqu'à la Méditerranée et depuis la Hte-Loire jusqu'aux Alpes. Clovis, qui avait épousé Clotilde, fille de Chilpéric, un des frères dépouillés, déclara la guerre à Gondebaud et le vainquit (601); il lui accorda cependant la paix, à la condition qu'il abandonnerait l'Arianisme pour embrasser le Catholicisme. Il m. en 516. Gondebaud donna à ses sujets un code célèbre, connu sous le nom de loi Gombette. (V. ce mot). Cette loi fut promulguée en 502 à Lugdunum (Lyon), sa capitale.

GONDELOUR. V. KADDALOR.

GONDEMAR I, roi de Bourgogne, fils de Gondioc, et frère de Gondebaud, avait eu en partage à la mort de son père le pays de Vienne (en Dauphiné) (463); il en fut dépouillé en 476 par Gondebaud, qui le fit mettre à mort.

GONDEMAR II, roi des Bourguignons, 2e fils de Gondebaud, succéda à son frère Sigismond en 524; chassa les Francs de son royaume, vainquit et tua Clodomir, leur roi, dans la plaine de Véseronce, 524; conserva la paix avec l'Italie en cédant plusieurs villes à Théodoric, et resta paisible possesseur de ses États jusqu'en 534. A cette époque il fut vaincu à Autun et détrôné par les fils de Clovis. Il mourut prisonnier en 541. Son royaume fut réuni à la France.

GONDERIC, roi des Vandales de 406 à 427.

GONDI (maison de), illustre maison de France, originaire de Florence. Un rejeton de cette famille, Antoine de Gondi, vint en France avec Catherine de Médicis et fut maître de l'hôtel sous Henri II, — Albert de Gondi, son fils, né en 1522, m. en 1602, épousa en 1565 Claude-Catherine de Clermont, baronne de Retz, et devint le chef d'une branche nouvelle ; il est connu sous le nom de maréchal de Retz (V. ce nom). — Son fils, Emmanuel de Gondi, 1581-1662, général des galères sous Louis XIII, eut à combattre les Barbaresques et les Rochellois. Il fut père du fameux cardinal de Retz. — Cette maison a donné à l'Église de Paris deux évêques, qui tous deux devinrent cardinaux. Le 1er permit, pendant le blocus de Paris par Henri IV, que l'argenterie des églises servît à secourir les habitants. — Le 2e est le fameux Cardinal de Retz. — V. RETZ.

GONDICAIRE, 1er roi des Bourguignons, entra en Gaule en 406, s'empara en 411 d'un vaste territoire situé à l'E. de la Gaule, du Rhin aux Alpes, se reconnut d'abord tributaire des Romains, puis se révolta et fut vaincu par Aétius. Il resta depuis fidèle aux Romains et combattit avec eux Attila : il périt en 436, dans une grande bataille livrée aux Huns près du Rhin. Gondioc, son fils, lui succéda.

GONDIOC, 2e roi des Bourguignons, succéda en 436 à son père Gondicaire, étendit ses conquêtes et régna jusqu'en 463. Il partagea en mourant ses États entre ses quatre fils : Chilpéric, qui détint roi de Lyon; Gondemar I, de Vienne; Gondebaud, de Genève, et Godégisile, de Besançon.

GONDOK, Condahates, riv. de l'Inde, prend sa source dans le Thibet, par 80° 45' long. E., 30° lat, N. ; franchit l'Himalaya, traverse le Neypour, sépare l'Aoude du Béhar, et tombe dans le Gange après un cours de 800 kil.

GONDOUIN (Jacques), architecte, né en 1737 à St-Ouen, près Paris, m. en 1818, était fils d'un jardinier de Louis XV, ce qui lui procura la protection du roi. Il fut élève de Blondel et pensionnaire de l'école de Rome. Il a construit l’École de médecine de Paris, dont le style est éminemment classique, et a dirigé avec Lepère la construction de la colonne de la place Vendôme : ils transporta scrupuleusement dans ce monument les formes, les détails et les proportions de la colonne Trajane de Rome.

GONDOVALD, fils naturel de Clotaire I, fut opposé par les leudes de la Gaule méridionale au roi Gontran, proclamé roi à Brives, en 584, et reconnu par une partie de l'Aquitaine. Trahi au moment de la lutte, il fut pris dans Comminges et mis à mort par ordre de Gontran et de Childebert II (585).

GONDRECOURT, ch.-l. de cant. (Meuse), sur l'Ornain, à 27 kil. S. O. de Commercy; 1600 hab. C'était une des 4 prévôtés du Bassigny mouvant.

GONDRIN (Ant. de), duc d'Antin. V. ANTIN.

GONESSE, ch.-l. de cant. (Seine-et-Oise), à 30 k. E. S. de Pontoise, à 15 kil. N. E. de Paris; 2350 h. Station. Franges de coton, blanchisseries de toiles, etc. Boulangerie jadis renommée.

GONFALON ou GONFANON, grande bannière en usage au moyen âge, et ainsi nommée parce qu'elle-était ornée de plusieurs pendants appelés fanons. Dans plusieurs républiques italiennes, les gonfaloniers (porteurs du gonfalon) furent longtemps des officiers de justice, ou les commandants d'un corps de troupes destiné à protéger l'exécution des lois. Dans quelques-unes même, comme à Florence avant le XIe siècle, on nommait ainsi le chef de l'État. — En France, le gonfalon était plus spécialement une bannière d'église, qu'on arborait pour lever des troupes, et qui était portée par les avoués ou défenseurs temporels des abbayes et des églises; tous les vassaux du clergé se rangeaient sous cette bannière.

GONGORA Y ARGOTE (Luis de), poëte espagnol, né à Cordoue en 1561, m. en 1627, embrassa à 45 ans l'état ecclésiastique, et devint aumônier de Philippe III. Il composa des sonnets, des romances, des chansons, des satires et de petits poëmes (les Solitudes, 1622, Polyphème, 1624). Après avoir débuté par un langage précis et naturel, il mit à la mode, sous