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tion. Filatures de coton, toiles communes, bas, lainages, étoffes de coton, savon, papier. — Cette ville, qui est très-ancienne, fut conquise sur les Maures par Charlemagne, mais bientôt perdue. Elle dépendit dans la suite du comté de Barcelone, et eut ses comtes particuliers. Elle donnait son nom aux fils aînés des rois d'Aragon. Elle eut à subir un grand nombre de sièges : les Français la prirent en 1656, 1694, 1711 et 1809. — La prov. de Girone, entre celle de Barcelone à l'O. et au S., la Méditerranée à l'E., et la France au N., est formée d'une partie de l'anc. Catalogne ; 165 000 hab.

GIROU de BUZAREINGUES (H.), agronome et physiologiste, né en 1773 à St-Geniez (Aveyron), mort en 1856, servit d'abord dans le génie, se retira de bonne heure pour raison de santé, se consacra à l'exploitation de son domaine de Buzareingues et se livra en même temps à d'intéressantes recherches sur l'agriculture et les sciences, ce qui lui valut le titre de correspondant de l'Institut. Entre ses nombreux écrits, on remarque : Essais sur les mérinos, 1812; Physiologie appliquée aux chevaux, 1814; Distribution et rapports des deux sexes, 1828; Philosophie physiologique, 1828; Mémoire sur l'évolution des plantes, 1831; Mécanisme des sensations, 1848, et surtout ses travaux sur la Génération.

GISCHALE, Gischala, v. de Galilée, aux env. de Gadara, fut la dernière qui tint contre les Romains, animée par les discours de Jean de Gischale.

GISCON, général carthaginois, fils d'Himilcon, fut chassé de Carthage par une cabale, et rappelé vers 339 av. J.-C. On lui permit de se venger de ses ennemis comme il le voudrait : il se contenta de les voir prosternés à ses pieds et de leur montrer que leur vie dépendait de lui. Envoyé en Sicile vers 338 contre les Corinthiens, commandés par Timoléon, il obtint une paix avantageuse. — Un autre Giscon commandait à Lilybée en Sicile, sous Amilcar Barca, et s'y distingua. Chargé, à son retour, de réprimer la révolte des mercenaires, il tomba entre leurs mains et fut tué, 239 av. J.-C.

GISÈLE, fille de Charles le Simple, roi de France, épousa en 912 Rollon, duc de Normandie. V. ce nom.

GISOLFE, 1er duc de Frioul, neveu d'Alboin, roi des Lombards, fut créé duc par ce prince en 568 et fut tué dans un combat contre le roi des Avares.

GISOLFE, duc de Bénévent, issu du précéd., monta sur le trône ducal vers 686, régna 17 ans et fit une incursion dans le duché de Rome en 702.

GISOLFE I, prince de Salerne de 933 à 978, fils de Guaimar II, prit en 959 la défense des princes de Bénévent et de Capoue contre le pape Jean XII; sut se garantir de l'invasion d'Othon le Grand en Italie (969), mais fut quelque temps privé de son trône par Landolfe en 973. — Gisolfe II (1052-1057) fut dépossédé par Robert Guiscard, son beau-frère.

GISORS, Gisortium, ch.-l. de cant. (Eure), sur l'Epte, à 26 kil. E. des Andelys; 3600 hab. Collége, église du XIIIe siècle avec des vitraux et des sculptures remarquables ; restes des anciennes fortifications : tour St-Thomas, tour du Prisonnier. Manufacture d'indiennes, filature hydraulique du coton, blanchisserie, apprêts. Gisors était autrefois la capit. du Vexin normand; sa possession fut disputée par Louis le Gros et Henri I d Angleterre, 1109.

GITANOS. V. BOHÉMIENS.

GIURGEVO, Djordjova, v. forte de Valachie, sur la r. g. du Danube, à 70 kil. S. de Bucharest, en face de Routschouk; 15 000 hab. Château fort, qu'environnent deux bras du Danube; pris par les Russes en 1771, 1810 et 1829.

GIUSTINIANI, famille patricienne de Venise qui a fourni plusieurs hommes distingués. Laurent G., évêque, puis patriarche de Venise (1451), mérita d'être canonisé. On l'invoque sous le nom de S. Laurent Justinien (V. S. LAURENT). Bernard G., sénateur vénitien, né en 1408, m. en 1489, fut chargé de différentes missions auprès de Ferdinand, roi de Naples, de Louis XI, roi de France, des papes Pie II, Paul II et Sixte IV. et fut procurateur de St-Marc. On a de lui : De Origine urbis Venetiarum rebusque ab ipsa gestis, Venise, 1492. — Augustin G., dominicain, né à Gênes en 1470. Il se livra avec ardeur à l'étude des langues orientales, fut fait évêque de Nebbio, en Corse, par Léon X, assista au 5e concile de Latran, fut appelé en France par François 1er, qui le prit pour chapelain et le nomma professeur d'hébreu à Paris, retourna dans son diocèse en 1522, et périt en 1531 dans une traversée de Gênes en Corse. On a de lui : Psalterium hebræum, græcum, arabicum, chaldaicum, cum tribus latinis interpretationibus, in-fol., Gênes, 1516 : c'est le premier ouvrage de ce genre qui ait été publié. — Marc Antoine G., doge de 1684 à 1688, s'allia contre les Turcs avec l'empereur Léopold I et le roi de Pologne J. Sobieski : c'est sous son administration qu'eut lieu la conquête de la Morée par les Vénitiens.

GIVET, ch.-l. de c. (Ardennes), sur la Meuse, à 40 kil. N. E. de Rocroy, près de la frontière belge, 6001 hab. Place de guerre, fortifiée par Vauban. On y distingue 3 parties : sur la rive droite de la Meuse, Givet-Notre-Dame ou Petit-Givet ; sur la rive gauche, Givet-St-Hilaire ou Grand-Givet, qui sont réunis par un beau pont; et, sur une hauteur voisine, Charlemont, qui doit à Charles-Quint sa fondation et son nom. Petit port, chemin de fer; cuivre, faïence, colle-forte, céruse, tanneries. Patrie de Méhul.

GIVONNE, vge du dép. des Ardennes, à 6 kil. N. E. de Sedan; 500 hab. Fonderies, lamineries, fabriques de faux, enclumes, balanciers, etc.

GIVORS, ch.-l. de c. (Rhône), sur la r. dr. du Rhône, au confluent du Gier, à 22 k. S. O. de Lyon; 10 000 h. Verrerie à bouteilles, teinturerie de soie en couleurs fines, forges. Chemin de fer conduisant à St-Étienne, canal communiquant avec Rive-de-Gier.

GIVRY, ch.-l. de c. (Saône-et-Loire), sur l'Orbize, à 9 kil. O. de Chalon-sur-Saône; 3000 hab. Aux env. belle forêt, vignobles estimés.

GIZEH, v. d’Égypte. V. DJIZEH.

GLABER (Raoul), bénédictin de Cluny, né en Bourgogne, mort à Cluny en 1060, mena une vie très-déréglée quoiqu'il eût embrassé l'état ecclésiastique. On a de lui une Chronique qui va de l'an 900 à l'an 1046 ; elle a été imprimée dans les Historiæ Francorum de P. Pithou, dans les Scriptores Francorum coætanei de Duchesne, et trad. dans la Collection des mémoires sur l'Hist. de la France de Guizot. On trouve une Vie de Glaber dans l’Histoire littéraire de la France, t. VII, et des Mémoires sur ses ouvrages, par Lacurce-Sainte-Palaye, dans le Recueil de l'Académie des inscriptions, t. VIII.

GLABRIO, consul romain. V. ACILIUS.

GLACIALE ANTARCTIQUE (mer), mer que l'on suppose occuper toute l'étendue de la zone glaciale du Sud, du cercle polaire antarctique au pôle ; elle est fort peu connue, les glaces qui la couvrent, empêchant les navigateurs d'y pénétrer : le Nouveau-Shetland, les terres Sandwich, Adélie, Louis-Philippe, Victoria, sont les seuls points qu'on ait pu aborder.

GLACIALE ARCTIQUE (mer), mer de glaces qui s'étend du pôle boréal au cercle polaire arctique, est bornée au S. par les côtes septentrionales de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique. La Nouvelle-Zemble au N. O. de l'Asie, et le Spitzberg au N. de la Suède, sont les deux plus grandes îles de cette mer. Elle est surtout fréquentée pour la pêche de la baleine. Les principaux navigateurs qui l'ont explorée sont : Hudson, en 1607 ; Philipps et lord Mulgrave, en 1773, et plus récemment les capitaines Ross et Parry qui se sont élevés jusque sous 82° 45' 15" lat. N.

GLADIATEURS (de gladius, épée), hommes qui faisaient profession de se battre dans le cirque, soit contre les bêtes féroces, soit contre d'autres hommes. Ils étaient pour la plupart esclaves ; cependant quelques-uns étaient de condition libre et embrassaient le métier par ardeur guerrière : c'étaient le plus