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GIMONE, riv. de France, naît dans les Pyrénées près de Villemur, arrose Gimont, Beaumont-de-Lomagne, et se jette dans la Garonne, r. g., à 4 kil. de Castel-Sarrasin, après un cours de 110 kil.

GIMONT, ch.-l. de c. (Gers), sur la Gimone, à 26 kil. E. d'Auch; 1810 hab. Collége. Près de là, mine de turquoises. Anc. abbaye de Cîteaux.

GIN (P. L. Cl.), conseiller au parlement, né à Paris en 1726, mort en 1807, était arrière-neveu de Boileau. Il publia un grand nombre d'écrits, médiocres pour la plupart, entre autres : De l'Éloquence du barreau, 1767; De la Religion, par un homme du monde, 1779, refondu en 1806 sous le titre de la Religion du vrai philosophe; il traduisit Homère, Hésiode, Théocrite, Pindare, Démosthène, Eschine, Virgile, et eut la prétention de continuer l’Histoire universelle de Bossuet, 1802.

GINESTAS, ch.-l. de c. (Aude), à 14 kil. N. O. de Narbonne; 540 hab. Bons vins rouges.

GINGI, v. de l'Inde (Karnatic), à 60 kil. N. O. de. Pondichéry, était regardée comme imprenable ; néanmoins elle fut prise par les Français en 1750, puis par les Anglais en 1761.

GINGUENÉ (P. L.), littérateur français, né à Rennes en 1748, mort à Paris en 1816, se fit d'abord connaître par un joli poëme, la Confession de Zulmé, 1779, et travailla à divers journaux littéraires et politiques. Il remplit sous la République quelques fonctions administratives, fut directeur général de l'instruction publique (1795-97), puis ambassadeur à Turin, siégea quelque temps au tribunat, et se retira des affaires lors de la fondation de l'Empire. Il fit de 1803 à 1816 un cours de littérature à l'Athénée, et rédigea l’Histoire littéraire de l'Italie, 9 v. in-8, 1811 et ann. suiv., vaste composition qui a fait sa réputation, mais qu'il ne put achever (Salfi en publia en 1819 les 3 derniers vol.). On a encore de Ginguené un Rapport sur les travaux de la classe d'histoire et de littérature ancienne, 1807-13; des Fables, en vers, imitées de fabulistes italiens, 1810, et un grand nombre d'articles dans la Biographie universelle. Il avait été admis à l'Institut en 1803. Il était l'ami de Piccini, qu'il soutint dans sa lutte contre Gluck et sur lequel il a laissé une excellente Notice.

GIOBERTI (l'abbé Vinc.), né à Turin en 1801, mort en 1852, enseigna la théologie à Turin, et fut choisi pour chapelain par le roi de Sardaigne Charles-Albert, mais se fit exiler en 1833 à cause de la hardiesse de ses opinions; se retira en France, puis en Belgique; fit à Bruxelles de 1834 à 1845, des cours de philosophie et d'histoire, qui furent fort suivis, et y publia des ouvrages de polémique qui rendirent son nom populaire en Italie; fut ramené dans sa patrie par les événements de 1848, se vit à cette époque appelé par Charles-Albert à la direction des affaires et nommé président du conseil. Aussi opposé à l'anarchie qu'au despotisme, il proposa de faire rétablir par une armée piémontaise le pape et les autres princes italiens dépossédés ; n'ayant pu faire adopter cette proposition, il résigna le pouvoir. On a de lui des ouvrages de pure philosophie : Essai sur le beau; Introduction à l étude de la philosophie ; Lettres sur les doctrines de Rosmini; — de Lamennais; — de V. Cousin; mais il doit surtout sa réputation à ses écrits politiques : Primauté civile des Italiens, 1843; le Jésuite moderne, 1847, où il attaque violemment cet ordre célèbre : Rénovation de l'Italie, 1851, où il expose les fautes récemment commises par les Italiens, et leur donne des conseils pour l'avenir. Plusieurs de ses ouvrages ont été traduits.

GIOCUNDO (Fra Giovanni), en latin Jocundus, dominicain, né à Vérone vers 1435, mort vers 1520, se distingua comme architecte et comme littérateur, et fut successivement attaché à l'empereur Maximilien I, au roi de France Louis XII et au pape Léon X. Comme architecte, il construisit divers édifices à Vérone, bâtit à Paris le pont Notre-Dame, la Chambre des comptes, la Chambre dorée du parlement; exécuta à Venise de grands travaux qui prévinrent les atterrissements des lagunes, et dirigea avec Michel-Ange les travaux de la basilique de St-Pierre. Comme érudit, il donna des éditions estimées de Vitruve, de César, des Agriculteurs romains, de Pline le Jeune, dont il découvrit plusieurs lettres, et rassembla un grand nombre d'inscriptions anciennes.

GIOIA (Flavio), d'Amalfi, pilote ou capitaine de vaisseau, né à Pasitano près d'Amalfi à la fin du XIIIe siècle, passe pour être l'inventeur de la boussole, dont il fit, dit-on, le premier usage en 1302 ou 1303. La vertu qu'a l'aimant de se diriger vers le nord était connue bien avant lui, mais la boussole en usage alors ne consistait que dans une aiguille aimantée qui flottait dans un vase d'eau, soutenue par du liège; Gioia eut le mérite de la suspendre sur un pivot qui lui permit de se mouvoir en tous sens, et de rendre ainsi les observations plus faciles et plus exactes.

GIOIA (Melchior), né à Plaisance en 1767, mort en 1829, reçut les ordres, adopta les idées révolutionnaires lors de l'arrivée des Français en Italie, rédigea le Moniteur cisalpin, fut nommé par Napoléon historiographe d'Italie, puis chef du bureau de la statistique de Milan, fut destitué en 1820 pour ses opinions politiques, et se donna dès lors tout entier aux lettres. Les plus estimés de ses ouvrages sont : Tables statistiques, Milan, 1808; Du mérite et des récompenses, 1818; Idéologie, 1822; Éléments de philosophie, 1822; Philosophie de la statistique, 1826; la Nouvelle Galatée, traité de la politesse, etc. Il professe en général les doctrines de Locke et de Bentham. Presque tous ses ouvr. sont condamnés à Rome.

GIOLOFS. V. GHIOLOFS.

GIORDANO (Luc), peintre, né à Naples en 1632, mort en 1701, se forma sous Ribéra et Pierre de Cortone, et reçut le surnom de Fapresto, à cause de la facilité avec laquelle il travaillait. Cette facilité lui permettait d'imiter la manière des autres peintres ; ce qui le fit encore appeler le Protée de la peinture. Par suite de la rapidité de son travail, son dessin n'est pas toujours correct; mais sa couleur est toujours brillante, harmonieuse et aérienne. Il séjourna successivement à Rome, à Parme, à Venise, à Florence, exécutant partout des ouvrages distingués, fut appelé par Charles II à Madrid en 1692 et orna de ses peintures l'Escurial. Ses principaux tableaux sont : Ste Cécile mourante, Venus caressant l'Amour, l'Enlèvement des Sabines, le Jugement de Pâris, Jésus se soumettant à la mort, Mars et Vénus servis par les Grâces et les Amours (ces 3 derniers sont au musée de Paris). Giordano a souvent signé ses tableaux du nom latin de Jordanus, ce qui l'a fait confondre quelquefois avec le peintre-flamand Jacques Jordaens. — V. BRUNO (Giordano).

GIORGI (Dominique), prélat italien, antiquaire et bibliographe, né à La Costa, près de Rovigo, en 1690, mort a Rome en 1747, a laissé divers ouvrages estimés sur les antiquités ecclésiastiques, qui lui avaient été demandés par les papes Innocent XIII, Benoît XIII et Benoît XIV. Les principaux sont : De antiquis Italiæ metropolibus, Rome, 1722; De origine ecclesiæ Beneventanæ, 1725; De Liturgia romani pontificis, 1731; Vita Nicolai V, 1742.

GIORGI (Ant. Aug.), religieux augustin, ni près de Rimini en 1711, mort en 1797, devint procureur général de son ordre et mérita souvent d'être consulté par Benoît XIV sur les affaires de la religion. Il possédait les langues grecque, hébraïque, chaldéenne, samaritaine et syriaque. On a de lui : Alphabetum tibetanum, Rome, 1762; De Arabicis interpretationibus veteris Testamenti, 1782.

GIORGION (George BABBARELLI, dit LE), un des plus anciens peintres de l'école vénitienne, né en 1477 à Castel-Franco, mort de la peste, en 1511, exécuta à Venise un grand nombre de peintures à fresque que le temps a détruites. On a conservé plusieurs de ses tableaux à l'huile. Ils sont reconnaissables à la fermeté de la touche, à la vivacité des cou-