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en Gaule, s’établit à Ruys près de Vannes, y fonda un monastère (St-Gildas de Ruys), et mourut vers 665, à Ruys même, ou, selon d’autres, en Angleterre, à Glastonbury. On a sous son nom une curieuse lettre De excidio Britanniæ, écrite vers 560 et publ. à Londres en 1525 et 1838. Les paysans bretons invoquent ce saint pour guérir la folie. On l’hon. le 29 janv. On a supposé à tort l’existence de deux Gildas.

GILIMER, dernier roi des Vandales en Afrique, descendant de Genséric, usurpa le trône en 530, après en avoir précipité le faible Hildéric, allié des Romains. Justinien saisit ce prétexte pour l’attaquer, et envoya contre lui Bélisaire qui le défit en 534 à la bat. de Tricaméron, lui enleva Carthage et s’empara de sa personne. Justinien fit du royaume des Vandales une province de son empire, mais il accorda à Gilimer un domaine considérable en Galatie.

GILLES (le comte), Ægidius, général romain qui commandait en Gaule au Ve siècle V. ÆGIDIUS.

GILLES (S.), Ægidius, Grec de nation, vint, selon la légende, d’Athènes en Gaule au VIe siècle, se mit sous la conduite de Césaire, archevêque d’Arles ; fut chargé par ce prélat d’aller présenter une requête au pape Symmaque, et fonda, dans le lieu nommé depuis St-Gilles (Gard), un monastère dont il fut 1er abbé. Il mourut en 550. On le fête le 1er septembre.

GILLES DE PARIS, Ægidius Parisiensis, poëte et historien du XIIIe siècle, vivait sous Philippe-Auguste et Louis VIII ; il était diacre et enseigna les belles-lettres à Paris. Il composa pour le prince Louis, fils de Philippe-Auguste, un poëme latin intitulé : Carolinus, en 5 livres, où il chante Charlemagne et le propose pour modèle au jeune prince : ce poëme a été publié en partie dans les Scriptores rerum francicarum de Duchesne. Il a aussi écrit Historia primæ expeditionis hierosolymitanæ, publié par D. Martène (Anecdota, tom. III).

GILLES (Jean), J. Ægidius Nucerensis, né, à ce qu’on croit, à Noyers en Auxois, vers la fin du XVe siècle, était professeur et correcteur d’imprimerie à Paris. On a de lui : Proverbia gallicana secundum ordinem alphabeti reposita et latinis versiculis traducta, Paris, 1519, trad. sous ce titre : Proverbes communs et belles sentences, 1602.

GILLES (Nicole), chroniqueur du XVe siècle, fut notaire et secrétaire de Louis XII, puis secrétaire du trésor jusqu’en 1496, et mourut à Paris en 1503. Il a écrit : Les Annales et Chroniques de France, de l’origine des Français jusqu’au roi Charles VIII, Paris, 1492, in-4, qui furent continuées par D. Sauvage, Belleforest et Chappuis.

GILLES (Pierre), Gyllius, naturaliste, né en 1490, à Alby, m. en 1535, visita les bords de la Méditerranée et de l’Adriatique, fut envoyé dans le Levant par François I, explora les ruines de Chalcédoine, revint à la suite d’Aramont, ambassadeur de France, fut appelé en Italie auprès du cardinal d’Armagnac, et mourut à Rome. On a de lui : Ex Æliani historia, itemque ex Porphyrio, Heliodoro, Oppiano, libri XVI ; De vi et natura animalium ; De gallicis et latinis nominibus piscium, Lyon, 1533, et dans l’édition d’Élien de Conrad Gesner ; De Bosphoro Thracio ; De Topographia Constantinopoleos et de illius antiquitatibus, Lyon, 1561. Ces deux derniers ouvrages ont été rédigés à l’aide d’un voyage écrit en grec au IIe siècle, dont il avait un ms.

GILLES DE ROME ou G. COLONNA. V. COLONNA.

GILLES MUNOZ, antipape. V. MUNOZ.

GILLIANEZ, navigateur portugais, natif de Lagos, fut chargé en 1433 par l’infant don Henri de Portugal de faire un voyage de découvertes sur les côtes de l’Afrique, parvint en 1434 à doubler le cap Bojador et reçut en récompense la dignité d’amiral.

GILLIES (John), historien écossais, né en 1747, à Brechin (Forfar), m. en 1836, fut d’abord précepteur et devint historiographe du roi pour l’Écosse, après Robertson, son ami. Il était membre de la Société royale de Londres et de celle des Antiquaires. Ses principaux ouvrages sont : Histoire de la Grèce jusqu’au partage de l’empire d’Alexandre, 1786 ; Hist. universelle depuis Alexandre jusqu’à Auguste, 1807 ; Frédéric II, roi de Prusse, comparé à Philippe, roi de Macédoine, 1789. On a encore de lui des traductions de Lysias et d’Isocrate, 1778 ; de l’Éthique et de la Politique d’Aristote, 1797, ainsi que de la Rhétorique, 1823. L’Histoire de la Grèce est le plus important de ses travaux : malgré son style diffus et ambitieux, cet ouvrage se recommande par la sagacité des aperçus, la proportion des parties, et par une marche régulière. Il a été trad. par Carra. Paris, 1787-88, 6 vol. in-8, et refondu par M. Ruelle, dans son Histoire résumée des temps anciens, Paris, 1841, 2 vol. in-8.

GILOLO, ou HALAMAHERA, la plus grande des Moluques, par 0° 50′ lat. S.-2° 20′ lat. N., 124° 50′-126° 50′ long. E., offre une surface très-découpée ; 380 kil. dû N. au S. sur 69 de l’E. à l’O. La partie N. appartient au sultan de Ternate, le S. au sultan de Tidor, le centre à des chefs indépendants. Elle a pour lieux principaux Gilolo, sur la côte O., résidence d’un chef qui prend le titre de sultan, Bitjolie et Galéla, qui ont depuis 1824 des résidents hollandais. Climat, brûlant ; sol fertile : on en tire du sucre, des épices. Habitants de race malaise. V. MOLUQUES.

GILON, dit de Paris, cardinal, né à Toucy, près d’Auxerre, à la fin du XIe siècle, m. vers 1142, vint à Paris où il se fit une grande réputation par ses connaissances et son talent pour la poésie ; mais en 1119, il quitta le monde, et entra dans l’ordre de Cluny. Le pape Calixte II, qui l’avait remarqué, se l’attacha et le nomma évêque de Tusculum, puis cardinal. Honoré II l’envoya à la Terre-Sainte pour apaiser les querelles qui y divisaient le clergé, et le nomma ensuite légat en Pologne. On a de lui : De Via hierosolymitana, envers et en 6 livres, imprimé dans le Thesaurus Anecdotorum de D. Martène.

GILPIN (W.), écrivain anglais, né en 1724, m. en 1804, descendait de Bernard Gilpin (1517-83), l’un des premiers réformateurs anglais ; dit l’Apôtre du Nord. W. Gilpin, fut vicaire de Boldre, dans New-Forest, près de Lymington, après avoir tenu une maison d’éducation florissante à Cheam dans le Surrey. Il a décrit d’une manière intéressante et dans un style poétique les beautés pittoresques de la Grande-Bretagne ; ses principaux ouvrages sont : Voyages en différentes parties de l’Angleterre, particulièrement dans les montagnes et sur les lacs du Cumberland et du Westmoreland, 1787 ; Beautés pittoresques de l’Écosse, 1789 ; Beautés pittoresques des pays boisés avec les vues de New-Forest dans le New-Hampshire, 1791. On a aussi de lui des notices biographiques sur Latimer, Wiclef, Jean Huss, Jérôme de Prague, Th. Granmer, etc., et quelques ouvrages ascétiques.

GIL-POLO (Gaspard), poëte espagnol, né à Valence en 1516, mort en 1572, a composé de gracieux sonnets et des canzones, mais est surtout connu comme auteur de Diana enamorada, fable pastorale qui fait en quelque sorte suite au chef-d’œuvre de Montemayor, et qui est aussi remarquable par l’invention que par la pureté et l’harmonie du style. La Diana a été imprimée à Valence en 1564, et imitée en latin par Barthius, dans son Erodidascalus.

GIL-VICENTE, le Plaute portugais, né en 1480 à Barcellos (Minho), mort à Evora en 1557, avait d’abord étudié le droit, mais se consacra de bonne heure à l’art dramatique. Ses pièces ne sont point régulières et pèchent souvent contre le goût ; mais l’originalité, la richesse d’invention, le naturel et la vivacité du dialogue, la force comique qui y dominent, les rendent dignes d’être, encore lues. C’est surtout dans les farces que brille le génie de Gil-Vicente ; on a en outre de lui des autos (où la poésie bucolique tient beaucoup de place, des comédies et des tragi-comédies. Ses Œuvres ont été publiées à Lisbonne en 1562, in-fol., par son fils (éd. très-rare), et réimprimées à Hambourg, 1834, 3 vol. in-8.