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roi, contribua puissamment aux progrès de la chirurgie, et fut membre de l'Académie de chirurgie de Paris et de la Société royale de Londres. On a de lui : Traité des opérations de chirurgie, Paris, 1720; Traité des instruments de chirurgie, 1723; Myotomie humaine et canine, 1724; Splanchnologie, ou Anatomie des viscères, 1728; Opération de la taille par l'appareil latéral. Son nom est resté attaché à un instrument qui sert à enlever les dents molaires, la clef de Garengeot; cependant il n'est pas l'inventeur de cette clef : il n'a fait que la perfectionner.

GARGANO (cap), Garganum promont., pointe de terre dans l'anc. roy. de Naples (Capitanate), un peu au-dessous du 42° degré de lat. N., forme cette forte saillie qui s'avance dans la mer Adriatique et qui est dominée par le mont Santo-Angelo (Garganus mons). Elle termine l'éperon de la botte que figure la péninsule italique.

GARGETTE, bourg d'Attique où naquit Épicure.

GARIEP, fleuve d'Afrique. V. ORANGE.

GARIGLIANO ou GARILLAN, Liris, riv. d'Italie (territ. romain), formée par la jonction du Sacco et du Liri, passe à Ponte-Corvo, et tombe dans le golfe de Gaëte, à 14 kil. E. de Gaëte. Cours, 60 kil. Les troupes de Louis XII y furent défaites par celles de Ferdinand le Catholique en 1503, et celles du roi de Naples François I par Victor-Emmanuel, roi de Sardaigne, le 3 nov. 1860.

GARIZIM, mont. de Palestine (tribu d'Éphraïm). Les Samaritains y élevèrent le temple qu'ils voulurent opposer à celui de Jérusalem. Ils intentèrent aux Juifs à ce sujet un célèbre procès qui fut décidé contre eux par Ptolémée Philométor, pris pour arbitre, 150 av. J.-C.

GARLANDE, famille puissante au XIIe siècle, ainsi nommée d'un château de la Brie, qu'elle possédait, jouit de la faveur de Louis VI, qui donna successivement la dignité de sénéchal à trois de ses membres : Ansel, sénéchal en 1108, tué en 1117 en combattant Hugues, sire du Puiset, révolté contre le roi; Guillaume, son frère, et Étienne, qui, bien que prêtre et archidiacre, ne craignit pas d'accepter des fonctions qui l'exposaient à répandre le sang.

GARLANDE (Jean de), poëte et grammairien, que les uns placent à la fin du XIe siècle, et les autres, avec plus de fondement, au XIIe siècle, était né en Angleterre et vint se fixer en France, où il enseigna avec distinction. On a de lui : De mysteriis Ecclesiæ; De Contemptu mundi, poëme attribué par erreur à S. Bernard ; Floretus, espèce de centon que Gerson commenta; Facetus, poëme sur les devoirs de l'homme, et un livre intitulé Libellus de verborum compositis, sorte de dictionnaire qui renferme des notions intéressantes sur des sujets divers (imprimé à Rouen en 1508, réimpr. à Paris en 1857, par Géraud).

GARLIN, ch.-l. de c. (B.-Pyrénées), à 33 k. N. E. de Pau; 1100 hab.

GARNERAY (Jean François), peintre d'histoire, élève de David, né à Paris en 1755, mort en 1837, s'attacha dans ses tableaux, qui pour la plupart sont des tableaux de chevalet, à rappeler des monuments de la France qui n'existent plus et à représenter des scènes en rapport avec ces monuments. On remarque en ce genre : Vue de la Ste Chapelle, avec une Scène du Lutrin; La grande galerie de Fontainebleau, où Diane de Poitiers vient demander à François I la grâce de son père ; Louis XVI au Temple. Il avait été chargé par la Convention de faire le portrait de Charlotte Corday avant son exécution.

GARNERAY (Ambroise Louis), peintre de marines, fils du préc., né en 1783, m. en 1857. Après avoir été préparé par son père à la peinture, il s'enrôla par goût dans la marine, eut part aux exploits de Surcouf, fut pris par les Anglais en 1806 et détenu sur les pontons jusqu'en 1814, reprit alors les pinceaux et réussit d'autant plus dans les marines qu'il avait longtemps servi sur mer. On lui doit des Vues des principaux ports de France et de l'étranger, la Prise du Kent par Surcouf, l’Attaque d'une division anglaise par la frégate la Virginie, le Combat de Navarin. Il inventa une toile à peindre dite extra-souple et imputrescible, qui lui valut une médaille d'argent à l'exposition universelle de 1855.

GARNERIN (J. Baptiste et André Jacques), aéronautes (1766-1845 et 1770-1823), perfectionnèrent le parachute, inventé par le physicien Charles, et exécutèrent avec succès de nombreuses descentes : ils firent leurs premières expériences à Paris vers 1797. — Elisa Garnerin, fille de Jean-Baptiste, née en 1791, est la 1re femme qui ait tenté une descente en parachute; elle renouvela depuis plus de 50 fois cette périlleuse expérience dans tous les pays de l'Europe et en Amérique.

GARNET (le P.), jésuite anglais, né en 1555 à Nottingham, fut envoyé jeune en Italie, étudia sous Bellarmin, prit l'habit à Rome, revint en Angleterre comme missionnaire en 1584, et devint provincial de la Compagnie dans ce pays. Impliqué en 1606 dans la conspiration des Poudres, il fut pendu comme ayant négligé de révéler le complot, dont il avait eu connaissance par la confession. Les Jésuites le considèrent comme un martyr.

GARNIER (Robert), auteur dramatique, né en 1534 à La Ferté-Bernard (Sarthe), mort en 1590, est un des premiers en France qui ait fait des pièces régulières. On a de lui 9 tragédies, dont la meilleure est Bradamante, jouée en 1580. Garnier était lieutenant général du bailliage du Mans, et fut nommé par Henri IV conseiller au grand conseil. Quoique la langue de cet auteur soit encore informe, on trouve déjà dans ses pièces le sentiment de la grandeur. Ses Œuvres, recueillies dès 1585, ont souvent été réimprimées dans le XVIIe siècle,

GARNIER (Jean), jésuite, né à Paris en 1612, professa les lettres, puis la théologie dans divers colléges et mourut en 1681 à Bologne, pendant qu'il se rendait à une assemblée générale de son ordre qui se tenait à Rome. On a de lui des éd. de Marius Mercator, 1673; de Libérat, 1675; Systema bibliothecæ collegii parisiensis, 1678, où il propose un bon système de distribution bibliographique. Il termina l'édition de Théodoret commencée par le P. Sirmond.

GARNIER (dom Julien), savant bénédictin, né en 1670 à Connerré (Sarthe), m. en 1725, fut appelé en 1699 du Mans à Paris pour y préparer une éd. de S. Basile et en publia les 2 premiers volumes en 1721 et 1722, in-fol., avec texte grec, trad. latine; le 3e ne put paraître qu'après sa mort, en 1730, par les soins de dom Maran. Cette édition est encore auj. la meilleure et la plus belle.

GARNIER (J. J.), historiographe, né en 1729 à Gorron (Mayenne), m. en 1805, était professeur d'hébreu au Collége de France et inspecteur de cet établissement. Il fut admis en 1762 à l'Académie des inscriptions, et fut choisi après la mort de Villaret pour continuer l’Histoire de France. On lui doit les règnes de Louis XI à Charles IX. Inférieur pour le style à Velly et à Villaret, il l'emporte sur eux par ses recherches. Il a aussi publié l’Origine du gouvernement français, 1765, quelques écrits littéraires, et des Mémoires sur la philosophie ancienne, dans le recueil de l'Académie des inscriptions. On cite de lui des traits d'une admirable générosité.

GARNIER (le comte Germain), économiste, né à Auxerre en 1754, mort à Paris en 1821, fut procureur au Châtelet, puis secrétaire de Mme Adélaïde, sœur de Louis XVI, et fut appelé en 1791 au ministère de la justice, mais il refusa cet honneur et s'expatria en 1793. Sous l'Empire, il fut nommé préfet, comte, puis sénateur, et devient en 1809 président du Sénat. Il a trad. les Recherches, sur les richesses des nations de Smith, 1802, et a laissé lui-même plusieurs bons ouvrages d'économie politique : De la propriété dans ses rapports avec le droit politique, 1792; Principes d'économie politique, 1796; Valeur des monnaies de compte dans