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restan, 1822, etc. — Il fut père de Marie Garcia (Mme Malibran) et de Pauline Garcia (Mme Viardot).

GARCILASO (ou plutôt GARCIAS LASO) DE LA VEGA, célèbre poëte espagnol, né à Tolède en 1500 ou 1503, était d'une illustre famille, alliée à la maison de Guzman. Cet homme, qui ne devait chanter que les douceurs du repos, tint l'épée toute sa vie, et mourut en combattant : il prit part à toutes les guerres de Charles-Quint, se distingua particulièrement à la bataille de Pavie (1525), et fut tué au fort de Muy (Var) en 1536, dans l'invasion des Impériaux en Provence. Il n'était alors âgé que de 33 ans; cependant il avait, au milieu du tumulte des camps, composé des chants qui l'ont rendu immortel. Ils consistent surtout en églogues, en odes et en élégies. Sa poésie est simple, facile, harmonieuse dans le style, gracieuse, naïve, mélancolique dans la pensée. Ses compatriotes le nommèrent le Pétrarque espagnol. Ses principaux modèles furent Pétrarque et le Dante. Les meilleures éditions de ses œuvres sont celle de Venise, 1553, avec les poésies de Boscan, son émule et son ami, et celle de Madrid, 1765 et 1788, avec une bonne préface et des notes utiles.

GARCILASO DE LA VEGA, historien espagnol, surnommé l’Inca, parce qu'il descendait par sa mère de la famille royale du Pérou, né en 1530 à Cuzco, mort en 1568, avait pour père Sébastien Garcilaso, un des lieutenants d'Alvarado et de Pizarre, et gouverneur de Cuzco. Il s'appliqua de bonne heure à connaître et à éclaircir l'histoire de cette partie de l'Amérique. Il était parvenu à recueillir tous les matériaux nécessaires à ce travail lorsque l'ombrageux Philippe II, craignant l'influence que pouvaient lui donner son nom et son origine, lui fit intimer l'ordre de se rendre en Espagne : il se fixa à Valladolid et y composa ses écrits. On a de lui : Commentaires royaux qui traitent de l'origine des Incas, de leurs lois et de leur gouvernement, Lisbonne, 1609-16, 2 vol. in-fol , trad. par Dalibard, Paris 1744 ; Hist. générale du Pérou, 1616, in-fol., trad. par Baudouin, 1633; Hist. de la Floride, 1605, trad. par Richelet, 1670. On reproche à Garcilaso un style ampoulé; mais on s'accorde à louer la fidélité de ses récits.

GARD, Vardo, riv. de France, est formée par la jonction du Gardon-d'Anduze et du Gardon-d'Alais, qui sortent tous deux des Cévennes, arrose le dép. du Gard, passe à 8 kil. N. de Nîmes, près de laquelle elle est traversée par le Pont du Gard, et tombe dans le Rhône par la r. dr., entre Aramon et Beaucaire, après un cours de 60 kil. environ. — Ce qu'on appelle le Pont du Gard, à 18 kil. N. E. de Nîmes, est un aqueduc, qui fut construit par les Romains : on l'attribue à Agrippa, gendre d'Auguste. Il est long de 279m, haut de 49, et se compose de 3 rangs d'arches élevées les unes sur les autres : le rang supérieur portait l'aqueduc servant à amener jusqu'à Nîmes les eaux des sources d'Aire et d'Airone. Cet aqueduc fut brisé lors de l'invasion des Barbares.

GARD (dép. du), dép. maritime de la France, borné au S. par la Méditerranée, est situé à l'O. de l'embouchure du Rhône et au S. du dép. de l'Ardèche : 5997 kil. carrés; 422 107 hab.; ch.-l., Nîmes. Il est formé d'une partie du Bas-Languedoc. Il est traversé au N. O. par les Cévennes et est arrosé par le Rhône, l'Ardèche, le Gard, la Cèze, la Vidourle. Climat très-doux, température variable, vents impétueux, grande sécheresse. Nombre de marais (dont 17 salants). Houille, plomb, zinc, manganèse, antimoine; marbre, plâtre, kaolin, ocre, pouzzolane, etc. Sol très-varié, aride ou maigre en beaucoup d'endroits; grains en petite quantité, légumes, fruits du Midi, très-bons vins (Lidenon, St-Gilles et Tavel), eaux-de-vie ; oliviers, mûriers; garance, etc. Gros bétail (de petite espèce), moutons, vers à soie, etc. Cadis, étoiles de soie, de coton; distilleries, savons, etc. — Le dép. se divise en 4 arr. (Nîmes, Alais, Uzès, Le Vigan), 38 cant. et 438 comm., appartient à la 10e division militaire, possède une cour impériale et un évêché à Nîmes.

GARDA, bourg de Vénétie, à 26 kil. N. O. de Vérone, sur la rive orientale du lac de Garda. Petit port; pêche de sardines et d'ables. Bonaparte défit Wurmser aux environs en 1796.

GARDA (lac de), Benacus lacus, lac de Vénétie, le plus oriental des grands lacs de la région au S. des Alpes. Ce fleuve forme depuis 1859 la limite entre les États autrichiens et les États sardes. Il a 38 kil. de long sur 16 de large et est traversé par le Mincio, qui y entre par le N. et en sort à Peschiera. Navigation active entre les ports de Peschiera, Sala et Desenzanc.

GARDAFUI, cap d'Afrique. V. OUARDAFUI.

GARDANNE, ch.-l. de c. (B.-du-Rhône), à 10 kil. S. d'Aix; 3000 hab. Fortifications. Mines de fer et de houille. Le roi René y eut un château de chasse.

GARDANNE (le comte), général de l'Empire, né à Marseille en 1766, mort en 1818, se distingua aux batailles d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau; fut envoyé en 1807 comme ministre plénipotentiaire en Perse où un de ses ancêtres avait été consul de France, avec mission de susciter la Perse contre la Russie, mais y eut peu de succès et revint sans ordre. Il servit depuis en Espagne sous Masséna et y éprouva un échec qui le fit disgracier. Il se rallia aux Bourbons à leur retour.

GARDE CONSULAIRE, IMPÉRIALE, NATIONALE, etc. V. ces mots au Dictionnaire des Sciences.

GARDEL (P. Gabriel), danseur et chorégraphe, né à Nancy en 1758, mort en 1840, débuta à Paris en 1774, dirigea pendant plus de 40 ans les ballets de l'Opéra, et composa lui-même un grand nombre de ballets, dont voici les principaux : Télémaque, 1789; Psyché, 1790; le Jugement de Pâris, 1793; la Dansomanie, 1800; le Retour de Zéphyr, 1802; Achille à Scyros, 1804; Paul et Virginie, 1806; Vénus et Adonis, 1808; Alexandre chez Apelles, 1808; l'Enfant prodigue, 1812; Proserpine, 1818; la Servante justifiée, 1818. Il a en outre composé les divertissements de plusieurs opéras. — Son frère et sa femme, attachés également à l'Opéra, eurent aussi de la réputation comme danseurs : sa femme, qu'on surnommait la Vénus de Médicis de la danse, excellait surtout dans le rôle de Psyché.

GARDIN DU MESNIL (J. B.), savant latiniste, né en 1720 à St-Cyr près de Valognes, fut professeur de rhétorique à Paris dans les colléges de Lisieux et d'Harcourt, puis principal du Collége Louis-le-Grand (1764), et mourut à Valognes en 1802. Il est auteur d'un traité sur les Synonymes latins, 1777 et 1788, ouvrage estimable et longtemps classique, mais surpassé depuis par les travaux de Dœderlein et par ceux de MM. Barrault et Grégoire.

GARDINER (Ét.), évêque de Winchester et grand chancelier d'Angleterre, né en 1483 à St-Edmund-Bury, mort en 1555, était fils naturel de Woodwill, archevêque de Salisbury. Secrétaire du cardinal Wolsey, il fut envoyé à Rome par Henri VIII pour obtenir son divorce avec Catherine d'Aragon : il s'efforça de justifier ce divorce et de soutenir la suprématie royale dans un traité : De vera obedientia (Londres, 1534), qui fut mis à l’Index. Attaché néanmoins à la foi catholique, il eut, sous Édouard VI, de vifs démêlés avec Thomas Cranmer, archevêque anglican de Cantorbéry, et fut jeté en prison comme ennemi de la Réforme. A l'avènement de Marie, il ne tarda pas à recouvrer sa faveur, et fut nommé grand chancelier. Il conseilla à cette princesse d'agir avec sévérité contre les Réformés, et en fit périr plusieurs dans de cruels supplices.

GARDINER (William), mathématicien anglais du XVIIIe siècle, est auteur de Tables de logarithmes estimées, Londres, 1742, in-fol., qui ont été plusieurs fois revues et imprimées depuis, notamment par Callet, Paris, 1783 et 1795.

GARDON. V. GARD.

GARENGEOT (Jacq. CROISSANT de), chirurgien, né en 1688 à Vitré (Bretagne), mort à Cologne en 1759, vint à Paris à 23 ans, fut successivement démonstrateur royal, chirurgien-major du régiment du