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l'armée envoyée contre la France en 1636, il s'avança sans obstacles jusqu'à St-Jean-de-Losne en Bourgogne; mais il ne put prendre cette place, qui cependant n'était défendue que par une faible garnison, et dut battre en retraite à l'approche du grand Condé. En 1644, il fit également contre les Suédois une campagne malheureuse, qui lui mérita, dit Puffendorf, la réputation d'être le premier général du monde pour perdre une armée.

GALLE, famille hollandaise qui a fourni plusieurs artistes distingués : Philippe, dessinateur et graveur, né à Harlem en 1537, mort à Anvers en 1612, qui grava les chefs-d'œuvre de Breughel, de Stradan, etc. ; — Théodore, fils aîné de Philippe, né à Anvers en 1560, qui grava d'après Rubens et Martin Vos; — Corneille, dit le Vieux, fils puîné de Philippe, et le plus célèbre de ceux qui portèrent ce nom : il naquit à Anvers vers 1570, visita l'Italie, grava d'après Van-Dyck, Rubens, Raphaël, Carrache, etc., ou d'après ses propres dessins, et se fit surtout remarquer par la correction, la facilité et le bon goût de ses dessins; — Corneille, dit le Jeune, fils du préc., né à Anvers en 1600 : il n'eut pas le talent de son père.

GALLE (André), graveur en médailles, né à St-Étienne en 1761, mort en 1844, fut d'abord simple ouvrier chez un fabricant de boutons, commença la pratique de son art en gravant des ornements sur les fusils de chasse, vint à Paris vers 1798, révéla son talent par une belle médaille de la Conquête de la haute Égypte et consacra depuis son burin aux grands événements de l'époque : Retour d’Égypte, Bonaparte à Fréjus, Couronnement de Napoléon, Friedland, Entrée de Louis XVIII à Paris, Départ de la duchesse d'Angoulême, Conquête d'Alger, Translation des cendres de Napoléon, etc. Ses œuvres sont des modèles de précision, de netteté et en même temps d'exactitude historique. M. Raoul-Rochette a lu à l'Institut, en 1848, une Notice sur Galle.

GALLÉCIE, Gallœcia. V. GALICE.

GALLÉGO, riv. d'Espagne, descend des Pyrénées et se jette dans l'Èbre à Saragosse; env. 130 k.

GALLES, prêtres de Cybèle, ainsi appelés d'un certain Gallus, leur fondateur, qui paraît n'être autre qu'Atys (V. ce nom), ou du Gallus, fleuve de Phrygie, affluent du Sangarius. En se faisant initier, ils se mutilaient eux-mêmes. Ils couraient de ville en ville, portant l'image de la déesse, jouant des cymbales ou sonnant de la trompette, et semblaient agités d'une fureur divine pendant laquelle ils chantaient des cantiques sacrés appelés galliambes. Ils prédisaient l'avenir et recevaient en échange de nombreuses aumônes. Leur chef se nommait archigalle. Ces prêtres fanatiques et vagabonds, dont la Phrygie et la Galatie furent le berceau, se répandirent dans tout l'empire romain. Ils s'introduisirent à Rome en 206 avant J.-C., et y apportèrent la statue de Cybèle.

GALLES (Principauté de), Wales en anglais, Cambria chez les anciens, contrée située dans la partie occidentale de la Grande-Bretagne, a pour bornes au N. la mer d'Irlande, à l'O. le canal St-Georges, au S. le canal de Bristol, et à l'E. les comtés de Monmouth, de Hereford, de Shrop et de Chester : 65 k. sur 140; 1 200 000 hab., de race celtique. Cette principauté se divise en 12 comtés (V. ANGLETERRE). Le pays est hérissé de hautes montagnes, qu'entrecoupent des vallées profondes et qui s'étendent du S. O. au N. O.; ces montagnes sont peu élevées : la principale, le Snowdon, n'a que 1084m. L'air y est vif et froid, mais salubre. Les montagnes renferment des mines de houille inépuisables; les métaux s'y trouvent également en abondance : l'argent et le cuivre à Caernarvon, le plomb à Cardigan, le fer dans tout le sud. L'agriculture est peu avancée; l'industrie consiste surtout dans la métallurgie et dans la fabrication de flanelles. Les habitants des montagnes parlent encore un idiome particulier, issu de l'anc. celte ou gaélique (V. GAÉLIQUE); en outre, ils ont conservé l'originalité de leur caractère et une partie de leurs mœurs : ils sont bons, hospitaliers, vifs, irascibles et superstitieux. — La principauté de Galles fut probablement peuplée par une colonie de Gallo-Kymris sortis de la Bretagne continentale : d'où le nom de Galles ou Wales, et celui de Kymbery ou Cambria qu'on lui donnait anciennement. Les principaux peuples qui l'habitaient au temps des Romains étaient les Ordovices au N. et les Silures au S. Les Romains firent de vains efforts pour les soumettre. Suetonius Paulinus occupa un instant le nord de la contrée; mais au S. les Silures attaquèrent les Romains, et, sous la conduite de Caractacus, ils résistèrent courageusement aux efforts d'Agricola. Lorsque les Romains quittèrent la Grande-Bretagne (411), les Cambriens formèrent une sorte de monarchie fédérative, qui dans les jours de danger obéissait à un chef unique nommé pendragon. Ils repoussèrent successivement les Anglo-Saxons, les Danois et les Normands, même après la conquête de Guillaume ; ils ne furent soumis que par Édouard I (1283); toutefois la réunion ne fut complète que sous Henri VIII, en 1536. Édouard donna le titre de prince de Galles à son fils Édouard II, et depuis, les fils aînés des rois d'Angleterre ont toujours porté ce nom.

GALLES (NOUV.-), New-Wales ou West-Main, vaste contrée de l'Amérique anglaise (Nouv.-Bretagne) , par 47° 30'-64° lat. N. et 83°-108° long. O., est bornée à l'E. par la mer d'Hudson, au N. par le golfe de Chesterfield, à l'O. et au S. O. par des ramifications des monts Rocheux, au S. par le Canada: 2200 k. sur 450. Le Churchill ou Mississipi la divise en deux parties : Nouv.-Galles mérid. et Nouv.-Galles septentrionale. La population s'élève à peine à 40 000 individus; le principal établissement est le Fort-York. Climat très-rude, mais fort sain; végétation maigre dans le nord, mais développée au S. — La Nouv.-Galles est soumise au gouverneur du Canada; le monopole du commerce, qui consiste principalement en fourrures, appartient à la compagnie de la baie d'Hudson; il se fait surtout à Fort-York, à l'embouchure du Nelson.

GALLES DU SUD (NOUV.-), New-South-Wales, vaste colonie anglaise située dans la partie orientale de l'Australie, s'étend depuis le cap York jusqu'au cap Wilson, par 10° 39'-39° 11' lat. S., sur une longueur d'env. 310 myriamètres. La colonie, qui ne comptait que 13 000 hab. en 1802, en compte auj. plus de 300 000, dont une grande partie se compose d'anciens convicts (déportés), ou de leurs descendants; capit., Sydney; les autres villes importantes sont Paramata, Bathurst, Port-Macquarie, Goulburn, Maitland. — L'intérieur de la Nouv.-Galles est peu connu; les côtes sont découpées par un grand nombre de baies et baignées par le golfe Carpentarie; le pays est traversé par les Montagnes Bleues. Les rivières principales sont le Macquarie, le Brisbane, le Castlereagh, le Hastings, l'York, etc. Le climat est très-chaud, et néanmoins très-salubre. La végétation est puissante et originale; on y a trouvé des végétaux et même des animaux jusqu'alors inconnus (V. Australie). Les indigènes appartiennent à la race nègre et ont l'intelligence fort peu développée. — La colonie de la Nouv.-Galles fut fondée dans le but d'en faire un lieu de déportation. Cook l'avait déjà visitée en 1770; en I788 le commodore Philips y aborda avec 800 condamnés et fonda l'établissement de Botany-Bay; mais bientôt après il transféra la colonie à Port-Jackson ou Sydney. La colonie reçut de rapides accroissements. L'administration est confiée à un gouverneur nommé par la mère patrie, et assisté d'un conseil exécutif, nommé par lui, et à une assemblée législative de 54 membres, élus par les colons libres. La prospérité de la colonie s'accroît de jour en jour, surtout depuis la découverte des mines d'or de l'Australie. Depuis 1840, on n'y envoie plus de convicts.

GALLES (prince de), titre que porte l'héritier pré-