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la récolte moyenne est de 150 kilog. de clous de girofle. – Cette île fut découverte en 1515 par les Portugais qui ne l'occupèrent qu'en 1564; les Hollandais s'en emparèrent en 1605; les Anglais la leur enlevèrent en 1796; mais en 1814 elle fut rendue aux Hollandais qui la possèdent encore. – Le groupe dit d'Amboine se compose de 11 îles, dont les principales sont : Amboine, Céram, Bourou, Goram; la 1re seule est soumise entièrement aux Hollandais. – La V. d'AMBOINE, ch.-l. de l'île de ce nom et de toutes les possessions hollandaises dans les Moluques, située au fond d'une baie, compte environ 10 000 hab. Quelques beaux édifices : bazars, marchés, campong chinois, hôtel de ville. Elle est défendue par le fort Vitoria.

AMBOISE, Ambacia, ch.-l. de cant. (Indre-et-Loire), sur la r. g. de la Loire, à 20 kil. E. de Tours; 4263 hab. Ville étroite et tortueuse. Aciers cémentés, limes, râpes; draps, tapis. Ancien château fort, avec de très-larges remparts : on monte en carrosse jusque sur sa terrasse; ce château sert auj. de prison d'État : Abd-et-Kader y fut enfermé de 1348 à 1852. Patrie du poète latin Commire ; Charles VIII y naquit et y mourut. Il fut rendu à Amboise plusieurs édits célèbres, entre autres celui de 1563, qui accordait aux Calvinistes la liberté de conscience:

AMBOISE (Conjuration d'), formée en 1560 par les Huguenots contre François II, Catherine de Médicis et les Guise, avait pour but de soustraire le jeune roi à l'influence de la maison de Lorraine. Le chef ostensible des conjurés était Georges Barré de La Renaudie; mais le véritable chef était le prince de Condé. Elle fut découverte par la trahison d'Avenelle, avocat de Paris, au moment où les conjurés marchaient sur Amboise, où se trouvait la cour. Surpris à l'improviste, La Renaudie fut tué; son cadavre fut pendu sur le pont. Un grand nombre de conjurés, parmi lesquels se trouvait le Comte de Castelnau, subirent le même sort. Le prince de Condé, gardé à vue, n'échappa au supplice qu'affirmant par serment qu'il était étranger à cette conspiration:

AMBOISE (Georges d'), dit le Cardinal d'Amboise, ministre de Louis XII, né en 1460, au château de Chaumont, prés d'Amboise, d'une famille anc. mort en 1510, fut dès l'âge de 14 ans fait évêque de Montauban, et devint un des aumôniers de Louis XI. Il s'attacha à la fortune du duc d'Orléans (roi depuis sous le nom de Louis XII), et fut fait par le crédit de ce prince archevêque de Narbonne, puis de Rouen, et lieutenant général de la Normandie sous Charles VIII. Lorsque Louis XII monta sur le trône (1498), il le choisit pour son premier ministre. Georges d'Amboise remplit avec le plus grand succès ces hautes et difficiles fonctions; et les conserva jusqu'à sa mort. Dès le début de son administration il se concilia l'amour du peuple en supprimant la taxe extraordinaire qu'on avait coutume de lever à l'avénement du roi; il n'augmenta jamais les impôts, malgré les guerres désastreuses qui remplirent le règne de Louis XII. Il fit des règlements utiles, abrégea la durée des procès et chercha à mettre un terme à la corruption des juges, qui vendaient la justice au plus offrant. Alexandre VI le créa cardinal et le nomma son légat en France. George d'Amboise aspira à se faire nommer pape, mais sans pouvoir y réussir. – Aimery d'AMBOISE, son frère aîné, devint grand maître de l'ordre de St-Jean-de-Jérusalem en 1503, et remporta en 1510 une victoire navale sur le soudan d'Égypte près de Monténégro.

AMBOISE (François d'), né à Paris en 1550, mort à Rennes en 1620, fut d'abord professeur au collège de Navarre, puis maître des requêtes et conseiller d'État. Il a donné la plaisante comédie intitulée les Néapolitaines, en vers, et quelques autres pièces de poésie On lui doit une édition des OEuvres d'Abélard, 1616, in-4o.

AMBRACIE, auj. Arta, v. d'Épire, sur la côte septentrionale d'un petit golfe auquel elle donne son nom (auj. golfe de l'Arta), était une colonie de Corinthe. Elle fut agrandie par Auguste, après la bataille d'Actium; mais la fondation de Nicopolis la fit déserter. Elle fait auj. partie du roy. de Grèce et est le ch.-l. d'une éparchie de l'Acarnanie.

AMBRIÈRES, ch.-l. de cant. (Mayenne), à 12 k. N. de Mayenne; 1348 hab. Jadis v. forte.

AMBRIZ, riv. du Congo, naît au N. E. de Pamba, coule 400 kil. à l'O., et se jette dans l'Atlantique, où elle forme le port d'Ambriz, occupé par les Portugais.

AMBROISE (S.), Ambrosius, un des Pères de l'Église latine, né vers l'an 340, était fils du préfet des Gaules. Il gouvernait lui-même la Ligurie quand le peuple de Milan, charmé de ses vertus, l'élut évêque d'une voix unanime, quoiqu'il ne fût encore que catéchumène. Il fut en quelques jours ordonné prêtre et sacré évêque (374). Il signala son épiscopat par un zèle ferme et soutenu, fit condamner les Ariens au concile d'Aquilée, et refusa l'entrée de l'église à l'empereur Théodose jusqu'à ce qu'il eût fait pénitence du massacre de Thessalonique (V. THÉODOSE). Il mourut en 397. On l'honore le 7 décembre. Il a laissé plusieurs ouvrages, parmi lesquels on distingue ses traités des Devoirs des Prêtres et de la Virginité, et sa Lettre à Valentinien contre Symmaque, qui demandait le rétablissement de l'autel de la Victoire. On lui a attribué le Te Deum. Ses écrits, pleins d'onction, sont aussi agréables que solides : ils édifient, instruisent et plaisent à la fois. Cependant il y sacrifie trop souvent au goût de son temps. Sa Vie a été écrite par Paulin, prêtre de Milan, son contemporain, et par G. Hermant, 1678. La meilleure édition de ses œuvres est celle de Paris, 1686, 2 vol. in-fol. Le traité des Devoirs des Prêtres (De officiis ministrorum) a été traduit, sous le titre de Morale des Ecclésiastiques, par l'abbé Morvan de Bellegarde, 1691. S. Ambroise donna au diocèse de Milan une liturgie et un rit particulier, connu sous le nom rit ambrosien, encore en usage dans le Milanais.

AMBROISIE, nourriture des Dieux, d'un goût et d'un parfum exquis, donnait l'immortalité à quiconque la goûtait. On croit que c'était un aliment solide, la boisson des Dieux étant le nectar.

AMBRONS, Ambrones, peuple de la Gaule Transalpine, faisait partie des Helvetii au temps de César. Il avait pour limites au S. les Alpes, qui les séparaient du Valais; au N. les lacs de Wallenstadt et de Zurich, et une ligne passant par les villes modernes de Zurich, Lucerne et Thun. Ils s'allièrent aux Cimbres et aux Teutons, envahirent avec eux l'Italie vers 105 av J.-C., et battirent les généraux Manlius et Cépion; mais ils furent exterminés par Marius à la bataille d’Aquæ Sextiæ (Aix), 102 av. J.-C.

AMBROSIENNE (Bibliothèque), riche bibliothèque, fondée à Milan au commencement du XVIIIe siècle par le cardinal Frédéric Borromée, et ainsi nommée en l'honneur de S. Ambroise, patron de Milan.

AMBROSIUS AURELIANUS, général breton, issu d'une famille romaine, délivra en 457 ses compatriotes de la tyrannie de Vortigern et des Saxons, et fut élu souverain de toute l'Angleterre. Il eut à soutenir plusieurs guerres contre les Saxons, commandés par Hengist, et resta vainqueur. On croit qu'il fut tué en 508 dans une bataille qu'il livrait à Cerdic, autre chef saxon. C'est sous Ambrosius que se serait formé le fameux Arthur.

AMÉ (S.), évêque de Sion en Valais vers 669, mort en 690, fut injustement persécuté par Thierry III. On l'honore le 13 septembre, ainsi qu'un autre Amé ou Amat, abbé de Remiremont, mort en 627.

AMÉ OU AMÉDÉE, nom de plusieurs princes de la maison de Savoie. V. SAVOIE.

AMEILHON (Hubert-Pascal), membre de l'Académie des inscriptions, né à Paris en 1730, mort en 1811, fut administrateur de la bibliothèque de la Ville de Paris, puis de celle de l'Arsenal. Il donna en 1766 une Histoire du commerce des Égyptiens sous