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primitivement l’île des Bataves et qu’ils en furent chassés au temps de César. Drusus et Germanicus les soumirent et conclurent même une alliance avec eux ; mais ces peuples se révoltèrent sous Claude (117); sous Néron ils défirent quelques légions romaines. Au IVe siècle on les voit compris dans la confédération des Saxons. Au VIe siècle les conquêtes des Austrasiens les refoulèrent au nord. V. FRISE.

FRITH, bras de mer, commence un grand nombre de noms géographiques anglais. V. le nom qui suit.

FRITIGERN, chef de Visigoths établis dans l’empire romain (376), affranchit ses compatriotes de la tyrannie de la cour d’Orient, défit à Marcianopolis le gouverneur de la Mœsie, et battit l’empereur Valens lui-même à Andrinople en 378. Il mourut en 381.

FRITZ, abréviation du nom de Frédéric.

FRITZLAR, ville des États prussiens (Cassel), sur l’Edder, à 24 k. S. O. de Cassel ; 2300 hab. Anc. v. forte : siége de l’évêché de Bürberg, érigé en 741 par S. Boniface, qui y fonda une célèbre abbaye de Bénédictins. Prise par Conrad, landgrave de Thuringe, en 1232 ; par les Français, pendant la guerre de Trente ans ; par le duc de Brunswick, en 1761. Attribuée à la Hesse en 1801 par la paix de Lunéville.

FROBEN (Jean), Frobenius, célèbre imprimeur, né vers 1460 à Hermelbourg en Franconie, vint en 1491 s’établir à Bâle et mourut dans cette ville en 1527. Il fut particulièrement lié avec Érasme. On lui doit l’impression des œuvres de S. Jérôme, S. Cyprien, Tertullien, S. Hilaire, S. Ambroise, S. Augustin. Il avait commencé à publier les Pères grecs ; ses deux fils, Jérôme et Jean, continuèrent cette entreprise, et publièrent S. Chrysostôme et S. Basile, etc. On lui doit aussi les OEuvres d’Érasme. — George Louis Froben, de la même famille, né en 1566, mort en 1645, a donné, entre autres ouvrages, Penu Tullianum sive Indices copiosissimi in Ciceronem, Hambourg, 1618.

FROBISHER (sir Martin), navigateur anglais du XVIe siècle, né à Doncaster (comté d’York), entreprit trois voyages pour trouver au N. O. de l’Europe un passage qui conduisît en Chine (1576-1578), et forma dans ce but une compagnie qui lui fournit des vaisseaux et de l’argent : il parcourut les côtes du Groenland et du Labrador et pénétra dans un détroit auquel il donna son nom (par 63° 8’ lat. N.), mais il ne réussit point à découvrir le passage cherché. Il fit plus tard partie des troupes envoyées par Élisabeth au secours de Henri IV, et périt en attaquant le fort de Croyzan près de Brest. La relation de son voyage se trouve dans le recueil d’Hackluyt (tome III), et a été trad. dans le recueil des Voyages au Nord.

FROCHOT (Nic.), préfet de la Seine, né en 1761 à Dijon, mort en 1828, était avant la Révolution prévôt d’Ainay-le-Duc. Député à l’Assemblée nationale, il s’y lia avec Mirabeau. Arrêté comme suspect en 1793, il sortit de prison après le 9 thermidor, fut élu député après le 18 brumaire, et appelé en 1800 par le premier Consul à la préfecture de la Seine. Napoléon, satisfait de ses services, l’avait nommé successivement conseiller d’État, grand officier de la Légion d’honneur, comte de l’Empire ; mais, en 1812, à la suite de la conspiration de Mallet, qu’il n’avait pas su prévenir, il fut révoqué et disgracié. Néanmoins l’Empereur, au retour de l’île d’Elbe, le nomma préfet des Bouches-du-Rhône. Après la 2e Restauration, il alla vivre dans la retraite.

FROELICH (Érasme), savant jésuite allemand, né en 1700 à Grætz, m. à Vienne en 1758 ; il fut professeur d'histoire et d’archéologie à Vienne, et publia de 1733 à 1757 plusieurs ouvrages importants sur la numismatique grecque, romaine et asiatique : Utilitas rei nummariæ veteris, Vienne, 1733 ; Annales regum et rerum Syriæ, nummis veteribus illustrati, 1744 ; Regum veterum numismata, anecdota, aut perrara, 1752.

FRŒSCHWILLER, vge près de Wœrth-sur-Sauer. — V. WŒRTH.

FROHSDORF, bourg et château des États autrichiens, dans les Alpes styriennes, à 46 kil. E. de Vienne, sur les frontières de la Honorine, possédé d’abord par la maison Lichtenstein, puis acheté par la veuve de Murat, devint en 1841 la résidence de la duchesse d’Angoulême et du duc de Bordeaux.

FROÏLA I, régna de 757 à 768 sur les Asturies et Léon, fonda Oviédo, et défendit vaillamment ses États contre les Maures. Il fut assassiné en 768 par son frère Aurèle, qui vengeait ainsi le meurtre d’un autre frère que Froïla avait fait périr par jalousie. — Froïla II, roi de Léon, succéda en 928 à son frère Ordogno, dont il avait les vices, mais non les qualités. Chassé du trône au bout de peu de mois, à cause de ses cruautés, il mourut de la lèpre en 924.

FROISSART (Jean), chroniqueur et poëte, né à Valenciennes en 1333, mort vers 1410 ; embrassa l’état ecclésiastique, mais sans en remplir les fonctions, et passa sa vie dans les plaisirs, à la cour des princes et des grands, recueillant de leur bouche des récits qu’il s’empressait de consigner dans ses écrits, ou charmant leurs loisirs par la lecture de ses chroniques et de ses poésies. Il parcourut la France, la Flandre, l’Angleterre, l’Écosse, et s’attacha successivement à la reine d’Angleterre, Philippine de Hainaut, femme d’Édouard III, au prince Noir, au duc de Brabant, Venceslas, à la comtesse de Boulogne, et au comte de Foix, Gaston Phœbus. Dans ses dernières années il obtint le canonicat de Chimay. Le grand ouvrage de Froissart est sa Chronique de France, d’Angleterre, d’Écosse et d’Espagne (de 1322 à 1400) : cette chronique n’est qu’une suite de récits où il ne règne pas grand ordre, et qui offre beaucoup d’incorrections et de négligences ; mais on y trouve une grâce et une naïveté qui charment ; l’auteur excelle surtout dans les scènes qui frappent l’imagination et s’adressent aux yeux, telles que batailles, fêtes, tournois. La Chronique de Froissart a été imprimée pour la 1re fois à Paris vers 1498 en4 v. in-fol. L’édition la meilleure est celle de M. Buchon, dans la Collection des Chroniques, 15 v. in-8, 1824 et ann. suiv. Froissart avait aussi composé un grand nombre de poésies, dont Buchon a publié un choix, Paris, 1829. Valenciennes lui a érigé un monument (1856).

FROISSY, ch.-l. de cant. (Oise), à 26 k. N. O. de Clermont ; 800 hab.

FROMENT-MEURICE (François), orfèvre joaillier, né à Paris en 1802, m. en 1855, était dessinateur habile, sculpteur et ciseleur expérimenté, réunissant les qualités de l’artiste et du praticien. Ses œuvres, remarquables par le goût et le fini, sont dignes des anciens maîtres : elles consistent en bracelets, figurines, bagues, miroirs, candélabres, coupes, patères, vases, coffrets, services de table, aiguières, ostensoirs, calices, reliquaires, épées ornées, etc.

FROMOND ou FROMONT (Libert), Fromundus, docteur en théologie, né en 1587 à Haekoër-sur-Meuse près de Liége, mort à Louvain en 1653, enseigna d’abord la philosophie à l’Université de Louvain, puis remplaça Jansénius, son ami, dans la place de professeur d’Écriture sainte à cette même université. Il est un de ceux à qui Jansénius légua le soin de faire imprimer son Augustinus. Fromont a laissé un grand nombre d’ouvrages, entre autres : Brevis anatomia hominis, Louvain, 1641 (mis à l’Index); Chrysippus, sive de libero arbitrio, 1644 ; Homologia Augustini Hipponensis et Augustini Yprensis (id est Jansenii). Il a écrit aussi de savants commentaires sur les Épîtres de S. Paul, sur les Actes des Apôtres et sur les écrits de Sénèque.

FROMOND (J. Claude), religieux camaldule, né à Crémone en 1703, mort en 1765, enseigna la philosophie à l’Université de Pise. Il cultiva les mathématiques pures, la physique, la chimie, l’histoire naturelle, et fit faire des progrès à toutes ces sciences. Il découvrit que la contraction du cœur est le résultat d’une force physique, opinion dont Haller a