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grand crédit et fut longtemps en lutte avec la famille des Adorni. Ils avaient embrassé le parti gibelin. Le 1er personnage de cette maison qui figure dans l'histoire est Dominique Fregoso, élu doge en 1371, après l'expulsion de Gabriel Adorno, à laquelle il avait puissamment contribué. Il fut lui-même déposé en 1378, à la suite d'une révolte excitée par Antoine Adorno et Nic. Guarco. — Jacques Fregoso, fils de Dominique, fut nommé doge en 1390 après l'abdication d'Ant. Adorno, mais fut forcé dès l'année suivante de céder la place à Ant. Adorno même, qui regrettait de l'avoir abandonnée. Thomas Fregoso, son fils, fut élu en 1415, et abdiqua en 1421, lors du siège de Gênes par Carmagnole, général de Philippe-Marie, duc de Milan, auquel les Génois voulaient, contre son avis, se soumettre. En 1435 il fut de nouveau nommé doge, mais déposé en 1442 à la suite d'une conjuration de Jean Antoine de Fiesque. — Après quelques révolutions, Jean Fregoso, puis Louis Fregoso furent doges (1447-1450). Ce dernier fut déposé en 1450, et Pierre Fregoso, neveu de Thomas, lui succéda. En 1458 Pierre persuada aux Génois de se soumettre à Charles VII, roi de France ; mais en 1459 il essaya de chasser les Français de Gênes qu'ils occupaient, et périt dans cette tentative. — Paul Fregoso était d'abord archevêque de Gênes : il continua les projets de Pierre, contribua à l'expulsion des Français, et fut élu doge en 1463 ; ma1s il fut peu après obligé de se retirer devant les troupes de François Sforce, duc de Milan, à qui Louis Xl avait cédé ses droits sur Gênes. — Baptiste Fregoso, neveu du préc., fut élu en 1478, et chassé en 1483 par son oncle même, devenu cardinal, qui, au bout de quelques années, remit Gênes au duc de Milan. — Octavien Fregoso, doge en 1514, traita en 1515 avec François I, et resta gouverneur de Gênes. En 1522 il fut obligé de se rendre au marquis de Pescaire, général de l'empire. Il mourut quelques mois après. — En 1528 la famille des Fregosi perdit son nom et fut incorporée par André Doria dans celle des Fornari, afin d'éteindre les querelles sans cesse renaissantes qu'ils excitaient dans la république.

FREHER (Marquard), jurisconsulte, né en 1565 à Augsbourg, mort en 1614, professa le droit à Nuremberg, et fut chargé de diverses missions diplomatiques. Parmi ses nombreux ouvrages on remarque : Germanicarum rerum scriptores aliquot insignes, Francfort, 1600-1611; Rerum moscovitarum scriptores, 1600 ; Rerum bohemicarum scriptores, 1602.

FREIBERG, v. murée du roy. de Saxe (Erzgebirge), à 30 kil. S. O. de Dresde ; 15 000 hab. Vieux château (auj. magasin); cathédrale, monument de l'électeur Maurice, hôtel de ville, église St-Pierre. Académie et école des mines ; cabinet minéralogique de Werner. Industrie : tresses en or et en argent ; maroquin, laiton, dentelles, draps ; fonderies de canons et de cloches, moulins à poudre, etc. Aux environs, riches mines d'argent, de cuivre, d'étain, de plomb, de fer et d'arsenic, découvertes en 1160. Les Prussiens battirent les Impériaux à Freiberg en 1762.

FREIND (John), médecin anglais, né en 1675, mort en 1728, professa la chimie à Oxford à partir de 1705, accompagna comme médecin les armées anglaises en Espagne et en Italie ; fut à son retour nommé membre du parlement (1723); se fit enfermer à la Tour de Londres à cause de sa vive opposition ; fut relâché ensuite, et nommé premier médecin de la princesse de Galles. Il a publié : Histoire de la médecine, 1725 (trad. en français, 1728); l’Emménologie (trad. par Devaux, 1730); Prælectiones chemicæ, 1710. Ses Œuvres ont été réunies à Londres en 1733. in-fol., et réimp. à Paris en 1735, in-4.

FREINSHEIM (J.), Freinshemius, érudit né à Ulm en 1608, mort en 1660, fut professeur d'éloquence à Upsal, bibliothécaire et historiographe de la reine Christine. On a de lui une édition très-estimée de Quinte-Curce, Strasbourg, 1640, à laquelle il a joint, pour les livres I à III, des Suppléments écrits en fort bon latin, et qui sont devenus inséparables de l'ouvrage. Il a également suppléé les livres XI-XX de Tite-Live, 1649-54 : ce supplément se trouve dans plusieurs éditions de Tite-Live et il été trad. par Dureau de la Malle. On lui doit aussi de bonnes notes sur Tacite, sur Florus, ainsi qu'un index de Phèdre.

FREISINGEN, v. murée de Bavière, sur l'Isar à 32 kil. N. E. de Munich ; 6000 hab. Château, lycée, école de sourds-muets. — Jadis capitale d'un évêché souverain, transféré à Munich et érigé en archevêché, mais sans souveraineté, en 1817. L'église, qui date de 718, fut fondée par S. Corbinian.

FREISINGEN (Othon de). V. OTHON.

FRÉJUS, Forum Julii, ch.-l. de c. (Var) à 30 k. S. E. de Draguignan, dans des marais malsains, sur le Reiran, et près de la mer, qui y forme le golfe de Fréjus ; 2436 hab. Évêché, suffragant d'Aix, trib. de commerce. Ruines romaines d'un amphithéâtre, d'un phare, d'un aqueduc ; restes de la Porte de César et de la Porte Dorée, arc de triomphe. La mer s'est retirée à 2 kil. de la ville. - Ville fort ancienne, fondée sans doute par les anciens habitants de Marseille, et colonisée en 49 av. J.-C. par un lieutenant de Jules César, qui lui donna le nom du général ; elle servit d'arsenal de marine depuis Auguste. Elle fut ravagée par les Sarrasins en 940, puis donnée par Guillaume, comte d'Arles, à l'évêque Riculfe. Patrie du général romain Agricola, de Corn. Gallus, de l'abbé Sieyès, de Désaugiers, etc. C'est à Fréjus que débarqua Bonaparte a son retour d’Égypte et qu'il s'embarqua pour l'île d'Elbe.

FRÉMINET (Martin), peintre, né à Paris en 1567, m. en 1619, étudia sous Jean Cousin, séjourna 15 ans en Italie, prit Michel-Ange pour modèle, et fut, à son retour, nommé 1er peintre de Henri IV, 1603. Il décora le plafond de la chapelle de Fontainebleau de fresques qui représentent des patriarches, des rois juifs et des scènes de la vie de J.-C. Il composait bien et dessinait correctement, mais, exagérant la manière de Michel-Ange, il forçait les altitudes et faisait trop ressortir les muscles. Il était l'ami du poëte Régnier qui lui a dédié une de ses satires.

FRÉMONT D'ABLANCOURT (Nic.), diplomate et littérateur, né à Paris en 1625, mort à La Haye en 1693, était neveu, par sa mère, de Perrot d'Ablancourt, et professait la religion réformée. Turenne, son protecteur, l'avait fait nommer ambassadeur en Portugal, puis résident à Strasbourg ; mais il fut forcé de quitter la France à la révocation de l'édit de Nantes, et se retira en Hollande, où il devint historiographe de Guillaume d'Orange. Frémont a ajouté à la trad. de Lucien, par Perrot d'Ablancourt, le Dialogue des lettres de l'alphabet et le Supplément à l'Histoire véritable. Il a rédigé lui-même un Dict. des Rimes (1660), refondu depuis par Richelet, un Dialogue de la Santé (1684), et une Hist. de Portugal depuis le traité des Pyrénées, publ. après sa mort, 1701.

FRÉNICLE DE BESSY, mathématicien du XVIIe siècle, né à Paris, mort en 1675, réussissait à résoudre sans le secours de l'algèbre tous les problèmes qu'on lui proposait ; il employait pour cela une méthode de tâtonnement qu'il tenait secrète ; on a su après sa mort que c'était la méthode d'exclusion, méthode tombée dans l'oubli depuis le perfectionnement de l'algèbre indéterminée. Frénicle avait été reçu à l'Académie des sciences en 1666. Son Éloge y fut prononcé par Condorcet. On a de lui Traités des triangles rectangles, et des carrés magiques.

FRENTANI, anc. peuple de l'Italie, sur l'Adriatique, au N. du Frento, faisait partie de la confédération des Samnites, et prit avec ce peuple les armes contre les Romains ; ils furent soumis en 305 av. J.-C. Leur pays est compris dans l’Abruzze Citérieure.

FRENTO, auj. le Fortore, riv. d'Italie, entre le Samnium et l'Apulie, tombait dans l'Adriatique vis-à-vis des îles de Diomède.

FRÈRES DE LA CHARITÉ. V. CHARITÉ.

FRÈRES DES ÉCOLES CHRÉTIENNES. V. ÉCOLES.