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Les événements de 1814 le remirent en possession de la plus grande partie de ses États, et il régna depuis paisiblement jusqu'à sa mort.

FRANÇOIS Ier, empereur d'Autriche, le même que FRANÇOIS II, empereur d'Allemagne. V. ci-dessus.

FRANÇOIS I, roi des Deux-Siciles, né en 1777, m. en 1830, était fils de Ferdinand I et de l'archiduchesse Marie-Caroline. Deux fois, pendant qu'il était prince héréditaire, son père lui remit le gouvernement de l'État avec le titre de vicaire général (alter ego) : en 1812, lorsque lord Bentinck imposa à la Sicile une constitution anglaise; et en 1820, lors du soulèvement de Naples et de Palerme. Il monta sur le trône en 1825 et ne fit rien de remarquable. Il était assez aimé de ses sujets. Il eut d'un 1er mariage Caroline-Ferdinande-Louise, depuis duchesse de Berri; et d'un 2e, Ferdinand II, qui lui succéda, et Marie-Christine, régente d'Espagne de 1833 à 1840.

FRANÇOIS, ducs de Bretagne. V. BRETAGNE.

FRANÇOIS, duc de Modène. V. ESTE et MODÈNE.

Personnages divers.

FRANÇOIS FLAMAND, sculpteur. V. DUQUESNOY.

FRANÇOIS DE NEUFCHÂTEAU (Nic. Louis, Comte), homme d'État et écrivain, né en 1750 à Saffais (Meurthe), mort en 1828, fut élevé dans la ville de Neufchâteau, voisine du lieu de sa naissance, dont il prit le nom. Enfant précoce, il fit dès l'âge de 12 ans des vers qui lui méritèrent les encouragements de Voltaire. Après avoir rempli diverses fonctions dans la magistrature en France et à St-Domingue, il siégea à l'Assemblée législative, et devint secrétaire, puis président de cette assemblée. Ministre de l'intérieur en 1797, il entra au Directoire à la place de Carnot après le 18 fructidor, en sortit en 1798 pour reprendre le portefeuille de l'intérieur, et signala son administration par son zèle pour les lettres, l'industrie et le commerce : c'est lui qui eut la 1er idée des expositions publiques de l'industrie. Créé sénateur sous l'Empire, il ne s'occupa plus guère que d'agriculture. Il entra en 1816 à l'Académie française. On a de lui des Poésies légères, une comédie de Paméla, jouée au Théâtre-Français en 1793 et qui le fit emprisonner; un Discours sur l'art le lire les vers, les Tropes, poëme en 4 chants, des Fables et Contes en vers, un Essai sur les meilleurs ouvrages français écrits en prose jusqu'aux Provinciales, de bons traités d'éducation et d'agronomie, etc. On trouve dans ses écrits de la facilité et de l'élégance, mais peu de force et d'originalité.

FRANÇOISE (Ste), née à Rome en 1384, m. en 1440, fut le modèle des épouses et des mères, et se distingua par une inépuisable charité. Elle fonda en 1425 les Oblates dites aussi Collatines, dont elle fut la supérieure. On l'honore le 9 mars.

FRANÇOISE (sainte), dame de Chantal. V. CHANTAL.

FRANÇOISE DE RIMINI, femme d'une grande beauté, fille d'un seigneur de Ravenne, de la maison des Polenta, vivait à la fin du XIIIe siècle. Son père la maria à Lanciotto Malatesta, seigneur de Rimini, homme rempli de valeur, mais difforme, et dont le frère Paolo était, au contraire, un beau cavalier. Françoise ayant trahi son mari pour son beau-frère, Lanciotto les surprit dans un entretien criminel, et les perça tous deux de son épée. On place en 1389 l'aventure de Françoise de Rimini. C'est un des plus touchants épisodes de l’Enfer du Dante et le sujet d'une tragédie de Silvio Pellico.

FRANCON. V. BONIFACE VII.

FRANCONI (Ant.), habile écuyer, né à Venise en 1738, mort à Paris en 1836, commença par être bateleur et physicien ambulant, puis établit à Lyon et à Bordeaux des combats de taureaux, s'associa en 1783 à l'écuyer anglais Astley qui avait ouvert un manège à Paris, et fonda le théâtre équestre auquel il donna le nom de Cirque Olympique, et qui acquit une vogue prodigieuse. — Ses fils et ses petits-fils ont continué d'attirer le public par le talent de leurs écuyers et la perfection de la mise en scène de leurs pièces féeriques et militaires. Le dernier écuyer célèbre de ce nom est Laurent Franconi, mort en 1849.

FRANCONIE, Frankenland, un des dix cercles de l'anc. empire d'Allemagne, entre ceux de Bavière, Souabe, B.-Rhin, H.-Rhin, Hte-Saxe, Bohême, était un des moindres de l'empire pour l'étendue, mais un des plus florissants. Il avait pour capit. Nuremberg et contenait les évêchés de Bamberg, de Würtzbourg, d'Eichstædt, la maîtrise de l'Ordre Teutonique à Mergentheim, les États princiers de Brandebourg-Bayreuth, Brandebourg-Anspach, Henneberg-Schleusingen, Henneberg-Rœmhild, Henneberg-Schmalkalden, Lœwenstein-Werthheim, Hohenlohe-Waldenbourg, les villes impériales de Nuremberg, Rothenbourg, Windsheim, Schweinfurt, Weissenbourg, outre plusieurs comtés, entre autres celui de Hohenlohe. Au Ve siècle cette contrée formait le centre du roy. de Thuringe. En 527, elle fut conquise par les Francs, qui la nommèrent Thuringe française, puis France orientale (717), par opposition à la France occidentale ou Rhénane ; enfin, au Xe siècle, on la désigna sous le nom de Franconie, qui n'est qu'une dérivation du précédent. Elle forma depuis 902 un duché dont les possesseurs se rendirent de bonne heure indépendants. L'un d'eux, Conrad, fut élu roi de Germanie en 911, et laissa son duché à son frère Éberhard, tué en 939 à la bat. d'Andernach. Conrad le Sage lui succéda dans le duché et périt en 955, en combattant les Huns. En 1024 Conrad II, 6e duc de Franconie, surnommé le Salique, fut élu empereur et devint ainsi chef de la maison impériale de Franconie qui, après lui, donna encore trois souverains à l'empire : Henri III (1039), Henri IV (1U56), Henri V (1106-1125). Quant au duché de Franconie, Conrad II l'avait cédé à son cousin Conrad le Jeune; mais ce prince, s'étant révolté contre lui, fut dépouillé de ses États, et le duché revint aux empereurs. Henri V en mourant le légua à Conrad de Hohenstaufen, empereur en 1138. Celui-ci le laissa après sa mort à son fils Frédéric de Rothenbourg, d'où il passa d'abord à Conrad, fils de l'empereur Frédéric Barberousse; puis à Philippe, qui fut empereur en 1198. Ce dernier, par ses libéralités, mit fin à l'existence du duché de Franconie en le morcelant en plusieurs fiefs qui devinrent États souverains. Le duché ne subsista plus dès lors que nominalement; les débris en furent conférés aux burgraves de Nuremberg, mais le titre resta aux évêques de Wûrtzbourg. En 1387 l'empereur Wenceslas donna le nom de Thuringe-et-Franconie à l'un des 4 cercles dans lesquels il divisa l'Allemagne, et en 1512, Maximilien forma de la Franconie un des dix cercles définitifs de l'empire. Pendant la guerre de Trente ans, on essaya un instant de reconstituer le duché de Franconie en faveur du duc Bernard de Weimar. En 1814 la plus grande partie de la Franconie échut à la Bavière : elle y forma les cercles de Haute-Franconie, Basse-Franconie et Franconie moyenne; le reste fut partagé entre le Wurtemberg, le grand-duché de Bade, la Hesse-Électorale et la Hesse-Darmstadt, la Prusse et les duchés de Saxe, qui le possèdent encore.

FRANCONIE (BASSE-), cercle de Bavière, au N. O.; 590 000 h.; ch.-l., Würtzbourg; autres v. princip. : Aschaffenbourg, Schweinfurt. Il est arrosé par le cours inférieur du Mein, ce qui lui avait fait donner, avant 1837, le nom de Cercle du Bas-Mein. — FRANCONIE (HAUTE-), cercle de Bavière, au N. E.; 500 000 hab; ch.-l., Bayreuth ; v. princ, : Bamberg, Bayreuth. Avant 1837, on le nommait Cercle du Haut Mein. — FRANCONIE (MOYENNE), cercle de Bavière, à l'O., entre ceux de Hte et B.-Franconie au N., de Souabe-et-Neubourg au S., de Haut Palatinat à l'E., et le Wurtemberg à l'O.; 534 000 hab.; ch.-l., Anspach; v. princip. : Nuremberg, Dinkelsbühl, Erlangen, Nordlingen, Schwabach, Fürth. Riche en carrières de pierres lithographiques. C'était précédemment le Cercle de la Rézat.