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Louis XII, et y établit quelques maisons de son ordre. Il mourut dans celle du Plessis-lès-Tours. Sa fête est célébrée le 2 avril.

FRANÇOIS XAVIER (S.), l’Apôtre des Indes, né en 1506 au château de Xavier, près de Pampelune, m. en 1552, vint étudier à Paris, au collége Ste-Barbe, où il s’unit d’une étroite amitié avec S. Ignace de Loyola, le fondateur de l’ordre des Jésuites ; entra lui-même dans le nouvel ordre, et fit vœu, en 1534, d’aller travailler à la conversion des infidèles. Il partit en 1541 pour les Indes orientales, y fit, à Goa surtout, plusieurs conversions éclatantes, et pénétra jusqu’au Japon ; il mourut au moment où son zèle l’appelait en Chine. L’Église l’honore le 3 déc. On a de lui un Catéchisme, avec 5 livres de Lettres, trad. par L. Pages, Paris, 1854. Sa Vie a été écrite par le P. Bouhours, 1621, et par Daurignac, 1858.

FRANÇOIS DE SALES (S.), né en 1567 au château de Sales, près d’Annecy en Savoie, d’une famille noble, m. en 1622, fut élevé au sacerdoce en 1593 après avoir reçu une brillante éducation et avoir brillé au barreau. Le diocèse de Genève était alors rempli de Calvinistes ; S. François, par ses prédications pleines d’onction et de charité, raffermit la foi des Catholiques et convertit une foule de Réformés. Il fut nommé évêque de Genève en 1602, et fonda en 1610 l’ordre de la Visitation. Chargé de différentes missions en France, il avait su se concilier l’affection de Henri IV et de Louis XIII. Il était étroitement lié avec la pieuse Mme de Chantal, à laquelle il confia la direction de l’ordre de la Visitation, et avec S. Vincent de Paul. S. François de Sales a laissé des écrits qui sont fort goûtés par les âmes pieuses ; ils ont été réunis en 1822, Paris, 16 vol. in-8, et à Besançon en 1869, 13 vol. in-8. Les plus estimés sont l’Introduct. à la vie dévote (réédité par S. de Sacy, 2 vol. in-16, 1858), Philothée, Traité de l’amour de Dieu, etc. On le fête le 59 janv. On a sa Vie par le P. Marsollier, 1789, et l’abbé Hamon, 1854.

FRANÇOIS DE BORGIA (S.) V. BORGIA.

FRANÇOIS RÉGIS (S.). V. RÉGIS.

Souverains.

[[w:François Ier (roi de France)|FRANÇOIS I]], roi de France, né en 1494, mort en 1547, était fils de Charles d’Orléans, comte d’Angoulême, et de Louise de Savoie, arrière-petit-fils de Valentine de Milan. Il succéda en 1515 à Louis XII, dont il avait épousé la fille Claude. À peine sur le trône, il se mit à la tête d’une armée pour faire valoir les droits qu’il avait sur le Milanais comme issu de Valentine de Milan. Les Suisses, qui défendaient l’entrée de ce duché, furent taillés en pièces à Marignan (1515) ; la conquête du Milanais suivit immédiatement cette victoire. Il signa en 1516 avec le pape Léon X la paix de Viterbe et le Concordat de Bologne, et en 1519, avec Charles-Quint, le traité de Noyon, qui semblait assurer la paix de l’Europe. Cependant en 1520, Charles-Quint, déjà roi d’Espagne, ayant hérité des États de Maximilien, François I, qui, comme lui, avait prétendu à l’empire, lui déclara la guerre ; mais il n’éprouva que des revers ; après la défaite de Lautrec à la Bicoque (1522), la retraite de Bonnivet, battu à Biagrasso, et la perte de Bayard, il fut lui-même vaincu et fait prisonnier à Pavie (1525). Les Français avaient fait dans ce combat des prodiges de valeur ; le roi écrivit à sa mère : Tout est perdu, fors l’honneur ! François I, emmené captif en Espagne, ne recouvra sa liberté que par un traité onéreux signé à Madrid en 1526, par lequel il s’engageait notamment à céder la Bourgogne à Charles-Quint. Ce traité n’ayant pu être entièrement exécuté, parce que les États de Bourgogne refusèrent de se séparer de la France, la guerre recommença presque aussitôt. François I essuya de nouveaux revers ; il perdit la plus grande partie de son armée devant Naples et conclut un second traité à Cambrai en 1529. Il envahit encore l’Italie en 1535 : il conquit la Savoie, mais il vit dévaster la Provence et signa en 1538 à Nice une nouvelle paix. Charles-Quint ayant refusé d’investir du duché de Milan un des fils du roi, comme il l’avait promis, une 4e guerre recommença, en 1542 : après des succès variés, François I consentit à une paix définitive en 1544 : par le traité signé à Crespy, le Milanais fut assuré au duc d’Orléans, 2e fils du roi. Malgré ses revers, François I se distingue par un caractère noble et chevaleresque, qui le place fort au-dessus de son rival ; en outre, il releva en France les lettres et les beaux-arts, protégea les savants et mérita par là le titre de Père des Lettres ; il fonda le Collège de France et l’Imprimerie royale, commença le Louvre, bâtit ou embellit les châteaux de Fontainebleau et de Chambord et appela en France les grands artistes de l’Italie ; il encouragea les explorations de Verazzani et de J. Cartier en Amérique, etc. Mais il ternit sa gloire par une vie licencieuse, qui finit par lui devenir funeste. En outre, il épuisa les finances par ses guerres et ses prodigalités, et vendit, pour se créer des ressources, les offices de magistrature et de finances ; enfin, il exerça de grandes rigueurs contre les Protestants et les Vaudois. Sa vie a été écrite par Varillas, 1655, et par Gaillard, 1766. Il avait composé quelques poésies, qui ont été publiées par Champollion, avec quelques-unes de ses Lettres, Paris, 1847.

FRANÇOIS II, roi de France, né en 1544, fils aîné de Henri II et de Catherine de Médicis, épousa dès 1558 Marie Stuart, reine d’Écosse, devint roi en 1559, et mourut l’année suivante, sans laisser de postérité. Les princes lorrains, François duc de Guise, et son frère Charles, duc de Lorraine, exercèrent l’autorité sous le nom du jeune roi, qui était aussi faible d’esprit que de corps, et, par l’abus qu’ils en firent, ils préparèrent les guerres de religion. Le roi de Navarre, Antoine de Bourbon, et le prince de Condé, son frère, tentèrent inutilement de s’opposer à leur pouvoir, et voulurent enlever le roi à Amboise ; mais leur complot échoua.

[[w:François Ier (empereur des Romains)|FRANÇOIS I]], empereur d’Allemagne, né en 1708, était le fils aîné de Léopold, duc de Lorraine. Il hérita du duché de son père en 1729, et l’échangea en 1735 contre celui de Toscane que la mort du dernier des Médicis laissait vacant. Il épousa en 1736 Marie-Thérèse, fille de l’empereur Charles VI. À la mort de ce prince (1740), il disputa la couronne impériale à l’électeur de Bavière, que la France soutenait et qui prit le nom de Charles VII ; il échoua dans cette première tentative, et ne réussit à se faire reconnaître empereur qu’en 1745. Il régna paisiblement pendant 20 ans ; la gloire de son règne fut ternie par son excessive avarice. Il eut 16 enfants, entre autres Joseph II, qui lui succéda en Autriche, Léopold II, qui régna, en Toscane, et Marie-Antoinette, qui épousa Louis XVI.

FRANÇOIS II, né en 1768, mort en 1835, succéda en 1792 à son père Léopold II, comme empereur d’Allemagne, roi de Bohême et de Hongrie. Frère de la malheureuse Marie-Antoinette, il se trouva engagé dès le commencement de son règne dans la guerre contre la France : il fut battu partout et se vit contraint de signer en 1797 le traité de Campo-Formio, qui lui enlevait les Pays-Bas et la Lombardie ; Ayant peu après repris les armes, il ne fut pas plus heureux, se fît battre à Marengo, et perdit par le traité de Lunéville (1801) toutes ses possessions sur la rive gauche du Rhin. Dans une 3e campagne, en 1805, il fut battu à Elchingen, à Ulm, à Austerlitz, et signa la paix de Presbourg, qui diminuait encore ses possessions. Lors de l’établissement de la Confédération du Rhin, il dut renoncer au titre d’empereur d’Allemagne, 1806, et prit, en se bornant à ses États héréditaires, le titre d’empereur d’Autriche, sous le nom de François I. Il tenta une 4e fois le sort des armes en 1809, fut encore battu à Eckmahl, à Wagram et se vit contraint de demander la paix (paix de Schœnbrunn) : pour la cimenter, il donna sa fille Marie-Louise à l’empereur Napoléon (1810). Néanmoins, il entra en 1813 dans la coalition contre son gendre et contribua puissamment à le détrôner.