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ALVAREZ (Franç.), aumônier d'Emmanuel, roi de Portugal, devint secrétaire de l'ambassade que ce prince envoya en 1515 à David, roi d'Éthiopie, et publia à son retour une relation de son voyage sous le titre de Vraie information des États du prince Jean, Lisbonne, 1540, in-fol., traduite en français en 1558 : c'est le premier ouvrage qui ait donné des détails exacts sur cette contrée.

ALVAREZ ou ALVARO DE LUNA. V. LUNA.

ALVIANO (Barthélemi), général vénitien, né en 1455, s'est distingué à la fois dans les armes, la littérature et la poésie. Il obtint plusieurs avantages sur les troupes impériales, enleva à Maximilien en 1507 Goritz, Trieste, Fiume, mais fut battu et pris par Louis II à Agnadel, 1509. Entré depuis au service de la France, il commanda un corps d'auxiliaires vénitiens à Marignan et contribua au gain de la bataille qu'y remporta François I (1515). Il mourut peu de jours après. Alviano avait fondé une académie à Pordenone.

ALVINCZY (Joseph, baron d'), feld maréchal autrichien, né en 1726 au château d'Alvincz en Transylvanie, mort en 1810, s'était fait connaître par plusieurs victoires contre les Bavarois, les Turcs et les Flamands, lorsqu'il fut chargé en 1796 de remplacer en Italie le général Beaulieu, battu par Bonaparte. Après avoir obtenu quelques avantages partiels, il perdit les batailles décisives d'Arcole et de Rivoli et fut rappelé comme incapable (1797).

ALXINGER (J. B. de), poëte allemand, né à Vienne en 1755, mort en 1797, est surtout connu par deux poèmes chevaleresques, imités de Wieland, qui,eurent un grand succès, Doolin de Mayence, en 10 chants (1787), et Bliombéris, en 12 chants (1791). Il a fait aussi plusieurs traductions, entre autres celle du Numa de Florian, et a coopéré à divers journaux littéraires. On a publié ses Œuvres à Vienne, 10 vol. 1810.

ALY. V. ALI.

ALYATTE I, roi de Lydie, fils d'Ardysus, de la race des Héraclides, régna de 761 à 747 av. J.-C. — Al. II, roi de Lydie, de la race des Mermnades, succéda à Sadyatte, et régna de 610 à 569 av. J.-C. Il était sur le point de livrer bataille à Cyaxare lorsqu'une éclipse de soleil, prédite par Thalès de Milet, effraya les deux armées et les détermina à faire la paix. On n'est pas d'accord sur l'époque de cette éclipse, que les uns placent en 601, les autres en 597 et même en 585. Alyatte fut père de Crésus.

ALZON, ch.-l. de cant. (Gard), à 13 kil. S. O. du Vigan; 5013. hab. Bestiaux, châtaignes,

ALZONNE, ch.-l. de cant. (Aude), à 15 kil. N. O. de Carcassonne, près du canal du Midi; 1307 hab. Station. Draps fins, bonnets tunisiens, etc.

AMABLE (S.), curé de Riom et patron de cette ville, mort vers 446, est fêté le il juin.

AMADIAH, v. forte de la Turquie asiatique (Kourdistan), ch.-l. de sandjak, à 100 kil. N. O. de Mossoul, sur une haute montagne; 4000 hab. Anc. capit. d'une principauté de même nom, possédée par un prince kourde, descendant d'Abbas (premier Abbasside). On voit aux environs le tombeau de Mohammed-Bekir, où se font des pèlerinages.

AMADIS DE GAULE, dit le Chevalier du Lion, le Beau Brun, le Beau ténébreux, héros de chevalerie, était fils de Périon, roi fabuleux de France. Amadis joue en Espagne un rôle analogue à celui du roi Arthur en Angleterre et de Charlemagne en France. Les aventures de ce prince n'ont rien d'historique ; on ne sait même précisément à quelle époque les rapporter. Le roman d'Amadis fut composé vers le XIVe siècle par divers auteurs (V. Vasco LOVEIRA) ; il est en prose et comprend 24 livres, dont les 13 premiers en espagnol et les autres en français. Les 4 premiers traitent seuls de l'Amadis de Gaule; les suivants racontent les exploits de son fils Florisando et de plusieurs autres Amadis, Amadis de Grèce, Amadis de l'Étoile, Amadis de Trébizonde, etc., tous issus du premier. Les 4 premiers livres du roman d'Amadis sont regardés comme un chef-d'œuvre par Cervantès; ils ont été publiés à Séville en 1496, trad. en français par Nic. d'Herberay, Paris, 1500, et par Tressan, 1779; et mis en vers par Creuzé de Lesser en 1813. On doit à M. Baret de savantes recherches sur l’Amadis de Gaule, Paris, 1853.

AMADUZZI (J. C.), Amadutius, savant abbé romain, né vers 1740 mort en 1792, était inspecteur de l'imprimerie de la Propagande à Rome. On a de lui : Leges novellæ quinque anecdotæ imperatorum Theodosii junioris et Valentiniani III, Rome, 1767; Anecdota litteraria ex manuscriptis codicibus eruta, 1773 ; Alphabetum Birmanorum seu regni Avensis; Alphabetum brammhanicum; Alphabetum veterum Etruscorum, etc., 1773; Theophrasti Eresii characterum capita duo hactenus anecdota, 1786.

AMAGETOBRIA ou MAGETOBRIA, v. de Gaule, chez les Sequani, célèbre par la victoire d'Arioviste sur les Éduens. 63 ans av. J.-C., paraît être Moigtebroye ou Amage à 10 kilom. E. N. E. de Luxeuil.

AMALARIC, roi des Vistigoths en Espagne (511-531), fils d'Alaric II, fut d'abord placé sous la tutelle de son aïeul Théodoric, roi des Ostrogoths, qui régnait sur l'Italie et qui lui conserva la Septimanie. Il s'efforça d'établir l'Arianisme dans ses États, maltraita son épouse Clotilde, fille de Clovis, parce qu'elle voulait rester catholique, s'attira ainsi la guerre avec Childebert, frère de Clotilde, et fut poignardé par ses propres sujets pendant cette guerre.

AMALASONTE, c'est-à-dire la Vierge des Amales, fille de Théodoric le Grand, roi des Ostrogoths, épousa Euthéric qui devait succéder à Théodoric. Ce prince mourut bientôt laissant un fils, Atalaric, que Théodoric fit son héritier. Amalasonte gouverna pendant la minorité d'Athalaric (526), mais ce jeune prince étant mort en 534, elle partagea l'autorité avec Théodat, qui l'année suivante la fit étrangler : c'est pour venger ce crime que Bélisaire vint en Italie. Amalasonte voulait civiliser son peuple; elle avait pris pour ministre le savant Cassiodore.

AMALÉCITES, peuplade arabe, habitait au S. de la Judée, entre l'Idumée, l'Égypte et le désert de Sinaï. Ils descendaient d'Ésaü, par Amalec son petit-fils, et furent toujours acharnés contre les Israélites, qui à leur tour les regardaient comme une race maudite. Dieu ordonna à Saül de les exterminer. Ce roi leur déclara la guerre et les défit; mais, contre la défense de Dieu, il pardonna à Agag, leur roi. Cette désobéissance lui fit perdre sa couronne, qui fut transportée à David.

AMALES, c'est-à-dire Célestes, race de héros célèbre parmi les Goths, régnait sur les Ostrogoths aux Ve et VIe siècles. C'est à cette race qu'appartenaient Théodoric le Grand, Amalasonte et Amalaric.

AMALFI, Melfia, v. du roy. de Naples (Pté Citér.), à 13 kil. O. S. O. de Salerne, sur la mer tyrrhénienne; 3500 h. Archevêché. Port, ville industrieuse : fabriques de papier, de macaroni, etc. — Amalfi s'érigea en république en 839, resta dans cet état jusqu'à l’invasion normande, 1038, et conserva depuis des priviléges et une grande puissance maritime. Les Pisans la saccagèrent en 1135; ils y trouvèrent un manuscrit des Pandectes devenu célèbre et qui donna une nouvelle impulsion à l'étude du droit romain. Le code maritime d'Amalfi (Table Amalfitaine) fut adopté au moyen âge par un grand nombre de nations maritimes : il a été publié à Naples en 1844. Flavio Gioja et Masaniello étaient d'Amalfi. Un hôpital que fondèrent à Jérusalem des Amalfitains fut l'origine des Hospitaliers de St-Jean de Jérusalem.

AMALRIC (Arnaud), abbé de Cîteaux, fut un de ceux qui furent choisis en 1204 par Innocent III pour prêcher une croisade contre les Albigeois. Il réussit à rassembler 200 000 Croisés sous les ordres de Simon de Montfort, et fut l'âme de cette expédition, dont le succès fut acheté par les plus sanglants sacrifices. Il mit en interdit les États de Raymond VI,