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ton III, porté par quelques autres membres de la famille, dont un fut roi de Navarre en 1479.

FOIX (Pierre de), dit l'Ancien, cardinal et archevêque d'Arles, né en 1386, mort en 1464, fut député par Benoît XIII au concile de Constance, convoqué pour examiner les droits des prétendants au trône pontifical, et contribua à l'élection de Martin V. Envoyé par le nouveau pontife en qualité de légat près du roi d'Aragon, il convoqua en 1429 un concile à Tortose, et, en obtenant la démission de l'antipape Clément VIII, termina heureusement le schisme. En 1457, il rassembla un concile provincial à Avignon, et y fit arrêter de sages règlements pour l'administration des diocèses. Toulouse lui dut la fondation du Collége de Foix, doté de 25 bourses en faveur d'étudiants pauvres.

FOIX (Gaston de), duc de Nemours, fils de Jean de Foix, vicomte de Narbonne, et de Marie d'Orléans, sœur de Louis XII, né en 1489, fut mis en 1512 à la tête de l'armée d'Italie, et mérita par ses hauts faits d'être surnommé le Foudre d'Italie : il débloqua Bologne, prit Brescia et gagna sur l'armée hispano-italienne la bataille de Ravenne, 11 avril 1512, mais il périt en poursuivant les vaincus.

FOIX (Catherine de), porta en dot la Navarre avec le comté de Foix à Jean d'Albret en 1484. Ses États furent envahis en 1512 par Ferdinand le Catholique, roi d'Espagne : l'usurpation ayant été sanctionnée par une bulle du pape Jules II, Catherine en mourut de chagrin, 1517.

FOIX. V. LAUTREC, LESCUN, CHATEAUBRIAND.

FOKCHANI, v. de Valachie, sur la frontière de la Moldavie, sur la r. dr. du Milkov, à 130 k. N. E. de Bukharest; 10 000 h. Les Turcs y furent défaits par les Russes en 1789. La Commission centrale des Principautés de Valachie et de Moldavie y siégea en 1868.

FOLARD (le chevalier de), surnommé le Végèce français, tacticien, né à Avignon en 1669, m. dans cette ville en 1752, montra de bonne heure un goût décidé pour la carrière des armes. La lecture des Commentaires de César lui apprit à considérer la guerre non comme un simple métier, mais comme un art savant et profond. Aussi, toutes les actions où il se trouva furent-elles pour lui une source d'instruction et de remarques savantes, qu'il consigna depuis dans ses ouvrages. Il prit part à toutes les guerres de la fin du règne de Louis XIV, donna aux généraux sous lesquels il servait tantôt des plans de défense de places, tantôt des plans de campagne; se distingua en qualité de capitaine à la bataille de Malplaquet (1709); alla successivement, après la paix d'Utrecht (1713), offrir ses services aux chevaliers de Malte contre les Turcs, puis au roi de Suède Charles XII, et sut faire adopter ses idées par ce dernier prince. A son retour en France, il fut nommé mestre de camp et commandant de place. Il donna à la fin de sa vie dans les extravagances des Convulsionnaires. Ses principaux ouvrages sont : Nouvelles découvertes sur la guerre, Paris, 1724; Défense des places; Commentaires sur l'Histoire de Polybe (trad. en franc. par dom Thuillier), ouvrage estimé, dont la meilleure éd. est celle d'Amsterdam, 1735, 7 vol. in-4. L'auteur a placé en tête un Traité de la colonne et de l'ordre profond, où il expose un système de tactique qui donna lieu à de vives discussions, mais dont quelques idées ont été mises en pratique avec succès.

FOLDVAR, v. de Hongrie (Tolna), ch.-l. de Marche, sur le Danube, à 35 kil. N. E. de Simontornya; 12 000 hab. Dépôt de sel; bateaux à vapeur.

FOLEMBRAY, bourg du dép. de l'Aisne, à 31 k. O. S. O. de Laon; 1100 h. Anc. château royal, où Mayenne fit sa soumission à Henri IV, le 24 janv. 1596. Grande verrerie, dite du Vivier, fournissant annuellement plusieurs millions de bouteilles et 150 000 cloches à jardin.

FOLENGO (Théophile), poëte burlesque, né en 1491 dans un faubourg de Mantoue, d'une famille noble, entra à 16 ans dans l'ordre des Bénédictins, quitta quelques années après son couvent pour courir le monde avec une femme qu'il avait séduite, et afin de se livrer à son goût pour la poésie. Il rentra cependant au couvent en 1526 et il y mourut en 1544. Il est le créateur du genre macaronique : il publia à Venise en 1517, sous le pseudonyme de Merlino Coccaio, un recueil de poésies de ce genre (intil. Macaronée ou Plat de macaroni), où il mêle le latin, l'italien et le patois mantouan, On a aussi de lui l’Orlandino ou l’Enfance de Roland, et des poésies dévotes. Il a paru à Paris en 1606 une Histoire macaronique de Merlin Coccaie qui n'est que la trad. de ses poésies burlesques.

FOLIGNO, Fulginium, v. de l'anc. État ecclésiast. (délégation de Pérouse), à 31 k. S. E. de Pérouse; 12 000 h. Évêché. Belle cathédrale de San-Feliciano; plusieurs églises remarquables, dont l'une renfermait la Madone de Foligno, tableau de Raphaël, transporté à Paris lors de l'occupation française, et auj. au Vatican. Musée d'antiquités. Fabriques de cire et de papier; confitures estimées.

FOLKSTONE, v. d'Angleterre (Kent), à 10 k. O. S. O. de Douvres; 4500 h. Port très-fréquenté. Service de vapeur pour Boulogne. Chemin de fer pour Londres ; télégraphe électrique sous-marin. Bains de mer. Anc. couvent. Patrie de Harvey.

FOLKUNGS, puissante famille de Suède, posséda longtemps la dignité de Iarl des Suédois, sorte de mairie du palais, finit par s'emparer de tout le pouvoir, et donna quatre rois à la Suède, 1250-1374.

FONCEMAGNE (Ét. LAURÉAULT de), sous-gouverneur du duc de Chartres, né à Orléans en 1694, m. en 1779, fut reçu en 1722 à l'Académie des inscriptions. Il a rédigé de savants mémoires sur les premiers temps de notre histoire (dans le Recueil de l'Académie). Il soutint contre Voltaire l'authenticité du testament politique du cardinal de Richelieu.

FONDI, Fundi, v. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples (Terre-de-Labour), à 88 k. N. O. de Naples; 5000 h. Évêché. Cathédrale. La voie Appienne traverse la ville. Son territoire formait l'anc. Cæcubus ager, célèbre par ses vins, auj. fort dégénérés. — Entre Fondi et la mer est le lac de Fondi, dont les eaux se rendent dans la mer par deux canaux.

FONFRÈDE (J. B. BOYER-), un des Girondins, né à Bordeaux en 1766, était un des principaux négociants de cette ville. Député à la Convention nationale en 1791, il se signala par son éloquence et son courage : il dénonça les massacres de septembre, s'opposa à l'organisation du tribunal révolutionnaire et accusa Marat. Cependant, au 31 mai, il fut sauvé par Marat lui-même comme s'étant opposé, dans la commission des douze, à l'arrestation d'Hébert et de Dumas. Il n'en continua pas moins à combattre la Montagne avec vigueur. Enfin, sur la proposition d'Amar, il fut traduit au tribunal révolutionnaire, condamné et exécuté avec les Girondins. Il n'avait que 27 ans. — Son fils, Henri Fonfrède, né en 1788, mort en 1841, s'est fait un nom comme publiciste : il défendit sous la Restauration les idées libérales dans le principal journal de Bordeaux.

FONS. Ce nom, qui Veut dire fontaine, entre dans la composition d'un grand nombre de noms géographiques, soit anciens, soit modernes, dont les plus connus sont : Fons Aponi en Italie, auj. Abano; Fons Bellaqueus, auj. Fontainebleau; Fons Ebraldinus, Fontevrault; Fons Padiræ, Paderborn; Fons Rapidus, Fontarabie; Fons Tungrorum, Spa.

FONSECA (golfe de), golfe de l'Océan Pacifique équinoxial, sur la côte O. de l’État de Nicaragua (Amérique centrale), par 90° long. O., 13° 30' lat. N.

FONSECA (Rodrigue de), évêque de Burgos et membre du conseil de la reine Isabelle, né à Séville en 1452, mort en 1530, fit tout ce qui dépendit de lui pour entraver l'expédition de Christophe Colomb, et s'opposa constamment aux généreux efforts faits par Las Casas pour améliorer le sort des Indiens.

FONSECA (Pierre de), jésuite, surnommé l’Arioste