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FINLANDE, Finningia, Fennonia, Venedia en la fin moderne, prov. de la Russie d'Europe, bornée par le golfe de Finlande au S., par le golfe de Botnie à l'O., par la Norvège au N., s'étend de 59° 53' à 70° lat. N. et de 17° à 30° 15' long. E. : 1100 kil. carrés sur 550; 1 700 000 h. Abo en était jadis la capitale; c'est auj. Helsingfors. Les archipels d'Aland et d'Abo en dépendent. La F. est actuellement divisée en 8 petits gouvts : Nyland, Abo, Tavestehus, Viborg, St-Michel, Kuopio, Vasa, Uléaborg. Elle a été formée de la réunion successive de la Finlande propre, d'une partie de la Laponie, de la Botnie et de la Carélie. La Finlande renferme une grande quantité de lacs (dont les principaux sont les lacs de Ladoga, Paijani, d'Enara, de Saïma) ; elle a de beaux ports, quelques mines de fer, de cuivre, et des carrières de marbre. Le froid y est extrême et dure de 6 à 7 mois; le sol est peu propre à l'agriculture, sauf au S. et à l'O. L'industrie est peu avancée. — La Finlande fut totalement ignorée des anciens, bien qu'ils paraissent avoir connu les Fenni ou Finnois (V. FINNOIS). Elle fut d'abord habitée par les Lapons ; les Finnois ou Tchoudes vinrent l'occuper à une époque incertaine et refoulèrent les Lapons au N. Aux Xe, XIe, XIIe siècles, les peuplades qui l'habitaient formaient autant de petits États Indépendants. Les Suédois en firent la conquête en 1157, sous Éric le Saint, et y introduisirent le Christianisme. La possession de cette province fut longtemps disputée entre les Suédois et les Russes; la paix de Viborg (1609) et celle de Stolbova (1617) l'assurèrent à la Suède. Les Russes obtinrent une portion de la Carélie par le traité de Nystad, 1721 ; ils acquirent en outre diverses places de la Finlande par celui d'Abo, 1743, et enfin le reste du pays par celui de Frédrikshamn, 1809. Elle reçut alors le nom de Grande Principauté.

FINLANDE (golfe de), bras oriental de la mer Baltique, s'étend, au S. de la Finlande, de 59° à 60° 37' lat. N. et de 19° 25' à 27° 37' long. E. Il a 115 kil. de long, de 13 à 28 de large, et reçoit entre autres rivières la Néva. Ses côtes sont semées d'îlots et de récifs.

FINMARK (c.-à-d. Marche finnoise), province sept. de la Norvège, entre 60°-71° lat. N., est séparée de la Laponie russe par la rivière de Tana, et est bornée au N. et à l'O. par l'Océan Glacial; 660 kil. sur 300; 45 000 hab. lieu principal, Hammerfest. Un nombre infini d'îlots sont répandus sur les côtes du Finmark, qui, à son extrémité sept., est terminé par le cap Nord. Cette province stérile et glacée est habitée par des Lapons nomades qui se nourrissent de la chair et du lait de leurs rennes, et par des Finnois qui y ont émigré au XVIIIe siècle et lui ont donné leur nom.

FINN-MAGNUSSEN, savant archéologue, né en 1781 à Skalholt en Islande, mort en 1847. D'abord juge à Reikiavick, il alla en 1809 se fixer à Copenbague, s'y livra à d'intéressantes recherches sur les antiquités littéraires des contrées du Nord, devint professeur de langue islandaise à l'université, puis directeur en chef des archives du royaume. Il a traduit les Eddas en danois, et a donné, entre autres ouvrages : Commentaires sur les Sagas, en latin; Archéologie septentrionale; Doctrines et origines de l'Edda; Parallèle des religions des anciens Scandinaves et des peuples indopersans, tous trois en danois; Dictionnaire de la mythologie des anciens peuples du Nord, en latin.

FINNOIS, Fenni, peuple répandu au N. de l'Asie et de l'Europe, que distinguent un visage plat, un teint jaunâtre, des joues caves, peu de barbe et une taille moyenne; on en compte auj. 3 millions environ. Ils habitaient dans les premiers temps de l'empire romain l'intérieur des terres comprises depuis la Vistule et les monts Carpathes jusqu'au Rha (Volga); mais lors de l'arrivée des Goths, ils furent moitié soumis et moitié refoulés dans la Sarmatie septentrionale et la Scandinavie. On peut les partager dès cette époque en deux groupes : les Fenni occidentaux ou Finnois proprement dits, qui habitaient les pays actuels de Finlande, d'Ingrie et de Livonie, et descendaient jusqu'au confluent du Volga et de l'Oka; les Fenni orientaux, depuis le confluent du Volga et de l'Oka jusqu'aux monts Ourals. Dans la suite, les migrations successives des barbares de l'Asie resserrèrent peu à peu les Finnois dans la partie de l'Europe qui a pris d'eux le nom de Finlande. On croit que les Finnois sont une branche des Huns (Hunni). Ils ont une langue à part. Les Russes les nomment Tchoudes.

FINSTERHORN ou FINSTERAARHORN, c.-à-d. Corne sombre de l'Aar, haute mont, de Suisse, entre les Cantons de Berne et du Valais; 4362m d'élévation.

FIONIE, en danois FYEN , île du Danemark dans la mer Baltique, entre le petit Belt, qui la sépare du Jutland, et le grand Belt, qui la sépare de Seeland; 80 kil. sur 65; 115 000 hab.; ch.-l., Odensée. Climat humide, sol plat; quelques rivières, entre autres l'Odense. Culture bien entendue : grains, chanvre et lin, houblon, cumin ; peu de bois. Chevaux, abeilles ; pêche fluviale ; Chaux, craie, plâtre, pierres, tourbe. Quelque industrie, peu de commerce. — Elle forme, avec l'île de Langeland qui en est voisine, 2 bailliages du roy. de Danemark, Odensée et Svendborg.

FIORAVANTI (Leonardo), empirique italien, né à Bologne vers 1520, mort en 1588, fut à la fois chirurgien, médecin, alchimiste, exerça son art avec un grand succès dans les principales villes d'Italie, et porta dans ses écrits comme dans ses discours la forfanterie d'un charlatan. On a de lui des traités de Scienza universale, Venise, 1564; dei Secreti intorno alla medecina, chirurgia et alchemia, 1571; il Tesoro della vita umana, etc. Son nom est resté à un baume de son invention qui est encore employé contre les rhumatismes et les névralgies. (Pour la composition de ce baume, V. notre Dict. univ. des Sciences, au mot BAUME.)

FIORAVANTI (Valentino), compositeur, né à Rome en 1764, mort en 1837, élève du Conservatoire de Naples, a donné à différents théâtres des opéras qui jouirent d'une véritable vogue, due à leur gaieté franche et naturelle. Parmi ses charmantes productions, on aimait surtout celles qui ont pour titre : le Cantatrice villane (joué à Paris en 1806), et I Virtuosi ambulanti (1807). On a de lui plusieurs messes et autres morceaux de musique d'église, qu'il a composés comme maître de chapelle de St-Pierre de Rome (fonctions qu'il remplissait depuis 1816). On estime surtout son Miserere à trois voix de soprani.

FIORD, terminaison géographique suédoise et danoise, veut dire bras de mer ou détroit.

FIRANDO, île et ville du Japon, près de la côte S. de l'île de Ximo. Les Hollandais y abordèrent en 1609 et y fondèrent le premier établissement qu'ils aient eu au Japon; ils en furent chassés en 1640. Ils avaient fait dans l'île de nombreuses conversions.

FIRDOUCY. Voy. FERDOUCY.

FIRENZE, nom italien de FLORENCE.

FIRENZUOLA, Florentia, v. du Parmesan, à 23 k. S. E. de Plaisance; 3000 hab. Patrie du cardinal Alberoni. A 13 kil. au S. se trouvent les ruines de l'anc. Veleia, engloutie au IVe siècle par un éboulement.

FIRENZUOLA (Ange), écrivain toscan, né à Florence en 1493, m. vers 1548, étudia à Pérouse et se lia dans cette ville avec le fameux Arétin. Il suivit d'abord le barreau, puis entra chez les religieux de Vallombreuse, et fut pourvu de plusieurs abbayes. Il mena, comme son ami l'Arétin, une vie fort licencieuse, et publia des écrits plaisants ou galants, entre autres : Discours des animaux, imités des fables orientales (traduits par G. Cottier, 1556); Entretien d'amour; Nouvelles (dans le genre de Boccace); Dialogues sur les beautés des dames (trad. par Pallet, 1578). Il a aussi composé des poésies bernesques. Ses œuvres ont été réunies à Florence en 1763 et 1848.

FIRMA AUGUSTA, v. d'Hispanie, auj. Ecija.

FIRMICUS MATERNUS (Julius), écrivain chrétien du IVe siècle, a composé vers 348 un Traité de la fausseté des religions profanes, publié d'ordinaire