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ranima le commerce, établit des manufactures, creusa des canaux, rétablit la marine, favorisa les études, créa plusieurs universités et fonda l'Académie de St-Ferdinand. Son règne fut affligé par plusieurs calamités : Lima en 1746, Quito en 1755, furent presque entièrement détruites par des tremblements de terre. Ce prince avait des accès de mélancolie que le charme de la musique réussissait seul à dissiper (V. FARINELLI). Il mourut en 1759, universellement regretté. Il ne laissait pas d'enfants et il eut pour successeur Charles III, son frère.

FERDINAND VII, fils aîné de Charles IV et de Marie-Louise de Parme, né en 1784, mort en 1833, montra dès sa première jeunesse une haine profonde pour le favori Godoy, qui dominait le roi et la reine, et fut arrêté en 1807 comme conspirateur; mais, après le soulèvement populaire d'Aranjuez (mars 1808), son père se vit forcé d'abdiquer en sa faveur. Au bout d'un mois, à l'entrevue de Bayonne, ce prince lui reprit la couronne pour la mettre entre les mains de Napoléon, qui la donna lui-même à son frère Joseph. Ferdinand fut retenu à Valençay jusqu'à la fin de 1813, époque à laquelle Napoléon lui rendit son trône. De retour en Espagne, il abolit en 1814 la constitution des cortès de 1812, violant par là les engagements qu'il avait pris en rentrant; par suite, il éclata en 1820 une insurrection militaire qui le força d'accepter une constitution ; mais bientôt, aidé du secours de Louis XVIII, roi de France, qui envoya à son secours une armée commandée par son neveu, le duc d'Angoulême, il réussit à comprimer l'insurrection et à faire rentrer ses sujets sous le joug (1823). Il fit de vains efforts pour recouvrer les colonies d'Amérique. Ce prince, bien que marié 4 fois, ne laissa que deux filles, qu'il avait eues de Marie-Christine, princesse napolitaine. Par un décret rendu en 1830, dit Pragmatique Sanction, il abolit l'acte de 1713, par lequel Philippe V avait exclu les femmes du trône; puis il légua la couronne à sa fille aînée, l'infante Isabelle, sous la tutelle de Marie-Christine, à l'exclusion de don Carlos, son frère. (V. ce nom.)

III. Naples et Sicile.

FERDINAND I, roi de Naples, de la maison d'Aragon, né en 1424, mort en 1494, succéda en 1458 à Alphonse le Magnanime, dont il était fils naturel. Il eut longtemps à combattre les prétentions de Jean de Calabre, fils de René d'Anjou : vaincu d'abord à Sarno (1460), il resta vainqueur à Troïa (1462). Ce prince était faux et cruel ; son peuple se souleva plusieurs fois contre lui; mais il parvint à maintenir son autorité par la terreur.

FERDINAND II, fils d'Alphonse II, et petit-fils du préc., fut couronné en 1495, après l'abdication de son père. L'inimitié que le peuple napolitain avait vouée à Ferdinand I et à Alphonse II s'étendit sur lui : lors de l'invasion du roi de France Charles VIII, le peuple, les troupes et la noblesse abandonnèrent Ferdinand pour se soumettre au monarque français. Cependant, par un revirement subit d'opinion, les Napolitains ne tardèrent pas à rappeler leur souverain, qui s'était retiré dans l'île d'Ischia, et les Français durent abandonner le territoire napolitain. Ferdinand mourut en 1496, âgé de 26 ans.

FERDINAND III, roi de Sicile (1479), puis de Naples de 1504 à 1516, est le même que Ferdinand V, dit le Catholique. V. ce nom à la série Espagne.

FERDINAND IV (comme roi de Naples; I, comme roi des Deux-Siciles), n'avait que 8 ans quand son père don Carlos, appelé à la couronne d'Espagne sous le nom de Charles III, lui laissa le trône de Naples, sous la tutelle de Tanucci, en 1759. Ayant pris parti contre la France pendant la Révolution, il perdit en 1798 ses États de terre ferme, mais il y rentra l'année suivante, ramené par le cardinal Ruffo, et y laissa exercer de cruelles vengeances; il les perdit de nouveau en 1806 pour avoir violé la neutralité qu'il avait jurée : Napoléon donna ce royaume à Joseph, son frère, puis à Murat. Ferdinand continua néanmoins à régner en Sicile; en 1815, il remonta sur le trône de Naples qu'il conserva jusqu'à sa mort, en 1825. Ce prince faible fut gouverné par la reine Marie-Caroline et son indigne favori Acton. Il avait donné en 1812 une constitution, qu'il retira en 1816; de là en 1820 une violente insurrection, qui ne fut réprimée qu'avec le secours de l'Autriche.

FERDINAND II, roi des Deux-Siciles, fils de François I et d'Isabelle d'Espagne, né en 1810, mort en 1859, succéda en 1830 a son père. Il donna d'abord des espérances que la suite ne réalisa pas, vit éclater, soit en Sicile, soit dans ses États continentaux, plusieurs insurrections qu'il réprima de la manière la plus violente, fut contraint, en 1848, de donner une constitution, mais l'abolit dès l'année suivante; exerça contre ses sujets de telles rigueurs que les puissances étrangères furent obligées d'intervenir, et amena par son impopularité la chute de sa dynastie. Le peuple l'avait surnommé le roi Bomba. On lui accorde d'avoir amélioré l'organisation de l'armée et des finances. Il laissa dix enfants : son fils aîné François II lui succéda, mais il fut renversé au bout d'un an.

IV. Portugal.

FERDINAND, roi de Portugal, né à Coïmbre en 1340, succéda à Pierre le Cruel, son père, en 1367; soutint deux guerres malheureuses contre Henri II, roi de Castille, et contre Jean I, successeur de Henri II, et fut forcé de renoncer à ses prétentions sur quelques domaines de la Castille. Ce prince s'était d'abord aliéné le cœur de ses sujets en épousant Éléonore Tellez de Ménezez, qu'il avait enlevée à don Laurent Velasquez d'Acunha; mais il sut par la sagesse de son gouvernement ramener les esprits, et mourut regretté, en 1383.

FERDINAND, infant de Portugal, fils de Jean I, né à Santarem en 1402, passa en Afrique dès l'âge de 15 ans pour combattre les Maures, et mit le siège devant Tanger; mais il fut fait prisonnier et mourut à Fez, en captivité, en 1443. Les malheurs de ce prince sont le sujet d'un grand nombre de légendes, parmi lesquelles nous citerons la Chronique du P. Jérôme Ramas, Lisbonne, 1577, in-8.

Princes divers.

FERDINAND I, grand-duc de Toscane de 1587 à 1609; et Ferdinand II, de 1621 à 1690, tous deux de la maison de Médicis, n'ont rien fait de remarquable.

FERDINAND III, grand-duc de Toscane, de la maison de Lorraine-Autriche, était fils du grand-duc Léopold (depuis l'empereur Léopold II). Il monta sur le trône en 1790, fut forcé par les Anglais de prendre parti contre la France, vit en conséquence ses États envahis dès 1796 par Bonaparte, et conquis définitivement en 1799. Il se retira à Vienne, pendant que Louis de Parme, puis Élisa Bonaparte, occupaient son trône. En 1805, il accepta de Napoléon le grand-duché de Wurtzbourg et accéda à la confédération du Rhin. Il rentra dans son duché en 1814, et y régna paisiblement jusqu'en 1824.

FERDINAND DE PARME. V. PARME.

FERDINAND (ordre de S.-), ordre napolitain, institué en 1800 par Ferdinand, roi des Deux-Siciles, en mémoire de son rétablissement sur le trône de Naples, pour récompenser les sujets restés fidèles. La décoration consiste en une croix d'or formée de rayons et de fleurs de lis, ayant au centre l'image de S. Ferdinand avec la légende Fidei et Merito. Le cordon est bleu avec un liséré ponceau.

FERDINAND (ordre militaire de S.-), ordre espagnol, créé en 1811 par les cortès d'Espagne, et confirmé par Ferdinand VII lors de sa rentrée à Madrid. L'insigne de l'ordre est une croix d'or pommelée, émaillée de blanc, ayant au centre l'image de S. Ferdinand avec l'exergue : El rey y la patria. Le ruban est ponceau, liséré d'orange.

FERDOUCY (Aboul-Cacem-Mansour), poëte persan, né à Rizvan, près de Thous, dans le Khoraçan, vers 940, m. vers 1020. Vint habiter Gazna, et y