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cet ouvrage insensé fut mis à l’Index. Fabre prétendait avoir guéri des sourds-muets par une méthode secrète (Guérison de Rodr. Grivel, 1811).

FABRE (Franç. Xavier), peintre français, né à Montpellier en 1766, mort en 1837, fut élève de David, obtint en 1787 le grand prix de peinture, se tendit à Rome, puisa Florence, où il sa lia avec la comtesse d'Albany, veuve du dernier des Stuarts et d'Alfieri. Ses principaux tableaux sont : la Mort de Milon de Crotone ; Philoctète dans l'île de Lemnos; la chaste Susanne; le Jugement de Pâris; la Mort de Philopœmen, le portrait d’Alfieri, etc. Il se distingua par la sévérité du style, la pureté du dessin et la richesse de la couleur. Le musée de Montpellier a été enrichi par Fabre de plusieurs riches collections : depuis sa mort il porte le nom de Musée-Fabre.

FABRE (Victorin), écrivain et poëte, né à Jaujac (Ardèche) en 1785, mort en 1831, se fit remarquer dès l'âge de 20 ans, et publia dans le court espace de sa vie un assez grand nombre d'ouvrages en prose et en vers qui lui assurent un rang distingué, mais où l'on sent trop souvent le rhéteur. Voici les principaux : Éloge de Boileau, 1805; Discours en vers sur les voyages, 1807 ; Éloge de P. Corneille, 1808 ; la Mort Henri IV, poème, avec notes, 1808; Éloge de La Bruyère, 1810 ; Tableau littéraire du XVIIIe siècle, 1810; Éloge de Montaigne, 1813. Ses Œuvres ont été publiées par C. Durand, 1844, 6 vol. in-8. — Son frère, Auguste F., 1792-1839, s'est aussi distingué dans les lettres. On lui doit : la Calédonie, poème en douze chants, 1823; Histoire du siége de Missolonghi, 1826 ; la Révolution de 1830 et Mémorial historique de la Révolution, 1833. Les deux frères fondèrent en 1829 la Tribune, journal politique avancé.

FABRETTI (Raphaël), antiquaire, né à Urbin en 1618, mort en 1700, fut successivement trésorier d'Innocent VIII, légat dans le duché d'Urbin, et préfet des archives secrètes du château St-Ange sous Innocent XII. Chargé de diverses missions importantes, il se lia avec les savants de l'Espagne, de la France et de l'Italie. On a de lui des Dissertations sur les aqueducs des Romains, des Observations sur la colonne Trajane, Rome, 1683, in-fol., de savantes recherches sur la Table iliaque (bas-relief qui représente les événements de la guerre de Troie), sur le canal souterrain creusé sous le règne de Claude pour l'écoulement des eaux du lac Fucin, et sur la topographie du Latium, mais il est surtout connu par un Recueil d'Inscriptions, 1899, un des ouvrages les plus parfaits que l'on possède en ce genre.

FABRIANO, v. de l'Italie (prov. de Macerata), sur le Giano, à 40 k. O. de Macerata; 7500 h. Évêché.

FABRICE (Jérôme), médecin, né à Acquapendente en 1537, mort en 1619, remplaça Fallope dans sa chaire de chirurgie à Padoue. Il pratiqua son art avec le plus grand succès et avec un rare désintéressement, et reçut des habitants de Padoue les distinctions les plus honorables. Ses écrits d'anatomie et de physiologie, qui furent longtemps classiques,ont été réunis sous ce titre : Opera omnia anotomica et physiologica, Leipsick, 1687, Leyde, 1738, in-fol. Ses traités de chirurgie (Opera chirurgica) ont été imprimés à Padoue, 1617 et l666, in-fol., et trad. en français, Rouen, 1658, Lyon, 1670. On lui doit, entre autres découvertes, celle des valvules situées à l'intérieur des veines, qu'il décrivit dans son traité De Venarum ostiolis, 1603.

FABRICE de Hilden (Guill.), chirurgien, né à Hilden près de Cologne en 1560, mort en 1634, exerça son art à Berne, perfectionna les instruments de chirurgie, fit plusieurs découvertes en anatomie et publia des ouvrages estimés. Ses œuvres ont été réunies par Beyer sous le titre d’Opera omnia, Francfort, 1646, in-fol. On y remarque son traité De la Gangrène et un recueil d'observations intitulé Centuries.

FABRICIUS, C. Fabricius Luscinus, général romain, célèbre par sa pauvreté et son désintéressement. Consul l'an 282 av. J.-C., il vainquit les Samnites, les Brutiens et les Lucaniens, et refusa les dons des Samnites auxquels il avait fait accorder la paix. Deux ans après, ayant été député vers Pyrrhus pour traiter de l'échange des prisonniers, il refusa également les présents du roi. Pyrrhus, charmé de ses vertus, lui confia les prisonniers pour les emmener à Rome, à la condition de les lui renvoyer si le sénat refusait de payer leur rançon : le sénat n'ayant point admis les demandes de Pyrrhus, Fabricius les lui renvoya tous fidèlement. L'an 278 av. J.-C., il fut de nouveau nommé consul et envoyé encore une fois contre Pyrrhus. Le médecin de ce prince lui ayant offert de l'empoisonner, il en instruisit le roi, qui, frappé de sa générosité, délivra tous les prisonniers sans rançon, et bientôt évacua l'Italie. Fabricius fut nommé censeur en 275. Il mourut si pauvre, que l’État fut obligé de faire les frais de ses funérailles et de doter sa fille. Plutarque a écrit sa Vie.

FABRICIUS (Théodore), un des premiers partisans de la Réforme, né en 1501 à Anholt-sur-l'Yssel (comté de Zutphen), mort en 1559, avait été disciple de Luther et de Mélanchthon. Chassé de Cologne pour ses opinions, il devint en 1544 premier pasteur de l'église réformée de St-Nicolas à Zerbst. Il se fit une grande réputation pour ses connaissances en hébreu. On lui doit les ouvrages suivants : Institutiones grammaticæ in linguam sanctam, Cologne, 1528; Articuli pro evangelica doctrina; Tabulæ de nominibus et verbis Hebræorum, Bâle, 1545, etc.

FABRICIUS (George), poëte et historien, né à Chemnitz en 1516, mort en 1571, fut protégé par l'empereur Maximilien II et dirigea pendant 25 ans le collège de Meissen. Il a composé des poésies latines tirées de sujets sacrés, Bâle (l560), ainsi qu'un traité De Poetica (1566), et a donné des éd. de Térence (1548), de Virgile (1551), d’Horace (1656, avec les commentaires d'Acron et de Porphyrion), et d'anciens poëtes ecclésiastiques (1562). On a encore de lui : Roma, sive de veteris Romæ situ, regionibus, viis, templis et aliis ædificiis, Bâle, 1550 et 1587; Origines stirpis saxonicæ, 1597. Son style latin est d'une remarquable pureté.

FABRICIUS (Franç.), érudit, né en 1525 à Duren (Prov. rhénane), mort en 1573, recteur de l'école de Dusseldorf, a donné des éd. de Lysias (Cologne, 1554), de P. Orose (1561), a commenté les Comédies de Térence (1565), ainsi que plusieurs ouvrages de Cicéron et a écrit en latin une Vie de cet orateur.

FABRICIUS (J. Albert), savant bibliographe, né à Leipsick en 1668, mort en 1736, passa la plus grande partie de sa vie à Hambourg, y remplaça en 1699 Vincent Placcius dans la chaire d'éloquence et de poésie, enseigna aussi la théologie, et fût en 1708 nommé recteur de l'école St-Jean. Travailleur infatigable, il a laissé plus de cent ouvrages. Les principaux sont : Bibliotheca latina ou Notise des auteurs latins et de leurs éditions, 1697, réimprimée en 1773 par J. A. Ernesti avec de grandes améliorations; Biolioth. græca, 1705-28, refondue par Harles, 1790-1812; Biblioth. antiquaria, 1713 et 1760; Biblioth. mediæ et infimæ latinitatis, 1734-46, terminée après sa mort par Schœttgen et rééditée par Mansi, Padoue, 1754; Bibliotheca ecclesiastica, 1718 : c'est un recueil d'auteurs qui ont écrit sur l'histoire ecclésiastique. Il a en outre donné des éd. de Dion Cassius, de Sextus Empiricus, des écrits apocryphes de l'Ancien et du Nouveau Testament, et de divers ouvrages de V. Placcius, de Mabillon, Banduri, Morhof. etc. Reimarus a écrit sa Vie.

FABRICIUS (J. Chrétien), entomologiste danois, né à Tundern (Sleswig) en 1743, mort à Copenhague en 1807, étudia les sciences à Upsal sous Linné, auquel il resta attaché toute sa vie, et fut nommé conseiller du roi de Danemark. Il parcourut presque tous les pays de l'Europe pour compléter ses collections. Ses principaux ouvrages sont : Systema entomologiæ, 1775; Philosophia entomologica, 1778; Entomologia systematica, 1792-96; on lui doit en outre des traités séparés sur un grand nombre d'espèces. Fa-