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Santiago, l’Esmeraldas et le Daule, tributaires de l’Océan Pacifique ; par le haut Maragnon et plusieurs de ses affluents, le Marona Moscas, le Pastaça, le Napo, le Putumayo, le Yupura dont les eaux se rendent à l’Océan Atlantique. Grâce à l’élévation du sol, le climat est tempéré, sain et très beau, surtout dans la vallée de Quito. Belles forêts, récolte abondante de grains, pommes de terre, riz, quinquina, fruits des tropiques, cacao, vanille, indigo, coton, tabac, canne à sucre. Mines très-riches, mais peu exploitées. Industrie peu développée. — Ce pays faisait jadis partie de l’empire du Pérou ; depuis la conquête, il appartint à l’Espagne. Affranchi en 1822 par Bolivar (V. ce nom), il fit pendant quelques années partie de la Confédération des États-Unis de l’Amérique du Sud ou Colombie : il y formait les trois dép. de l’Équateur, de Guayaquil et de l’Assuay. Il s’en détacha en 1831 pour former un État indépendant. Il se divise en 7 prov. : Pichincha, Chimboraço, Imbabura, Guayaquil, Manabi, Cuença, Loxa. La constitution, rédigée en 1835, modifiée en 1838, a été refaite en 1850. Ce pays n’en est pas moins agité par des troubles continuels.

ÈQUES, Æqui ou Æquicolæ, petit peuple du Latium, d’origine osque, au N. des Herniques et des Volsques. Præneste (auj. Palestrine), Carseoli, Treba, étaient leurs villes principales. Ils firent à Rome naissante une guerre acharnée, de l’an 473 à 401 av. J.-C., tantôt seuls, tantôt unis avec les peuples voisins, Latins, Sabins, Étrusques ou Volsques ; et quelquefois, notamment en 463 et 458, ils la mirent en danger. En 305, ils reprirent les armes pendant la Guerre du Samnium et furent écrasés.

ÉQUESTRE (ordre). V. chevaliers.

EQUICOLA (Mario), écrivain italien, né au bourg d’Alveto, dans le pays des anc. Èques, vécut à la cour des princes de Ferrare et de Mantoue, et publia en 1521 une Histoire estimée de Mantoue, Ferrare, 1521. On a aussi de lui un livre célèbre : Della natura d’Amore, 1525, trad. par Chappuis, Lyon, 1584.

ÉQUINOXES, époque de l’année où la durée du jour et celle de la nuit sont égales. V. cet art. au Dictionnaire univ. des Sciences.

ÉQUINOXIALE (Ligne). V. ÉQUATEUR au Dict. univ. des Sciences.

ÉQUINOXIALES (Régions), régions comprises entre le 10° ou 12° degré au-dessus de l’équateur et le 10 ou 12° degré au-dessous. Ce sont le N. de l’Amérique mérid., le milieu de l’Océan Pacifique, les îles Salomon, la Nouv.-Guinée, les îles Moluques, les îles de la Sonde, le N. de la mer des Indes, l’Afrique intérieure, une partie de la Guinée et le milieu de l’Océan Atlantique. C’est la partie la plus chaude de la zone torride.

On appelle Océan équinoxial la partie du grand Océan qui s’étend du tropique du Cancer au tropique du Capricorne, entre l’Asie et l’Amérique, baignant la plupart des îles de l’Océanie.

EQUOTUTICUM, Ariano, v. du Samnium, chez les Hirpini, au N. E. de Bénévent, avait été fondée par Diomède. C’est d’elle qu’Horace a dit :

Oppidulo quod versu dicere non est (Sat. 1, 5).

ÉRARD (Sébastien), facteur de pianos, né à Strasbourg en 1752, mort en 1831, était fils d’un fabricant de meubles. Il vint dès 1768 Paris, y établit en 1780 une fabrique de pianos qui obtint bientôt la vogue, allas fonder à Londres un établissement du même genre, et se fixa définitivement à Paris à partir de 1812. Érard perfectionna le piano, l’orgue et la harpe. Il construisit les premiers pianos à queue (1796) et à double échappement (1823) ; inventa les harpes à fourchettes (1789) et le mécanisme à double mouvement pour harpe (1810) ; il réussit à rendre expressif le jeu de l’orgue au moyen de la seule pression du doigt 1827). — Son neveu, Pierre E. (1794-1855), étendit encore la réputation de sa maison par de nouvelles inventions et d’heureux perfectionnement.

ÉRARIC, roi des Ostrogoths, était d’abord le chef des Rugiens, peuple du Nord qui avait accompagné Théodoric en Italie. Il fut élevé sut le trône en 541. Voyant la domination des Ostrogoths en Italie ébranlée par les conquêtes de Bélisaire, il traita avec l’empereur Justinien pour lui livrer ses États ; mais il fut tué par ses soldats avant la fin de là négociation.

ÉRASISTRATE, médecin grec du IIIe s. av. J.-C, né à Iulis dans l’île de Céos, m. en 257, était, selon Pline, un descendant d’Aristote. Appelé par le roi de Syrie, Séleucus Nicator, pour traiter son fils, la jeune Antiochus, qu’on croyait attaqué d’une maladie incurable, il découvrit que son mal venait uniquement de l’amour sans espoir qu’il avait conçu pour Stratonice, 2e femme ds son propre père. Il dévoila au roi la cause de la maladie de son fils, et lui persuada de lui céder la reine. Érasistrate est, dit-on, le premier qui ait disséqué des corps humains. Il fut le chef de la secte dite des Méthodistes, opposée à celle des Empiriques. Il avait écrit des ouvrages qui sont perdus ; mais Galien, qui le cite souvent, fait assez bien connaître ses doctrines.

ÉRASME, Desiderius Erasmus, célèbre écrivain du XVe siècle, né à Rotterdam en 1467, était fils naturel. Il fut d’abord enfant de chœur, entra jeune dans l’état monastique, dont il se dégoûta bientôt. Vint terminer ses études au collège de Montaigu à Paris, et alla prendre le bonnet de docteur en théologie à Bologne (1506). Il fut quelque temps précepteur d’un fils de Jacques IV, roi d’Écosse, avec lequel il voyagea en Italie. Il se fit bientôt une telle réputation par ses écrits, que plusieurs princes voulurent l’attirer auprès d’eux : il visita Rome, où Léon X tenta de le retenir ; passa en Angleterre, où il fut fort bien accueilli par Henri VIII et où il se lia avec Thomas Morus ; enseigna quelque temps le grec à Oxford et à Cambridge ; refusa les offres de François I, qui voulait le placer à la tête du Collége de France, et reçut de Charles-Quint, dans les États duquel il était né, le titre de conseiller, avec une pension, En 1521 il se fixa à Bâle auprès de l’imprimeur Froben son ami, pour surveiller l’impression de ses ouvrages. Il mourut dans cette v. en 1536. Le pape Paul III pensait à le faire cardinal. Érasme, était à la fois l’homme le plus savant, l’écrivain le plus pur, le plus élégant, le plus spirituel, et l’un des hommes les plus sages de son temps. Il était partisan, d’une prudente réforme dans le clergé, et eut à ce sujet une correspondance avec Luther ; mais il s’éloigna de lui quand il le vit recourir à la violence ; n’aimant pas, disait-il, la vérité séditieuse ; il le réfuta même dans son Traité du libre arbitre. Toutefois, il se fiait trop à ses propres lumières en matière de religion : ce qui l’entraîna dans quelques erreurs et fit mettre plusieurs de ses ouvrages à l’Index par le concile de Trente. Ses principaux écrits, tous en latin, sont : De Copia verborum et rerum ; les Adages ; les Apophthegmes ; les Colloques, dialogues satiriques dans le genre de Lucien ; l’Éloge de la Folie, piquante satire de tous les états de la vie. Ses Lettres fournissent de précieux renseignements sur sa personne et son époque. Érasme contribua puissamment à la renaissance des lettres par ses écrits et par la publication d’auteurs anciens : on lui doit l’éd. princeps du texte grec de la Géographie de Ptolémée, celle de la trad. grecque du Nouveau Testament, qu’il accompagna d’une version latine et d’une Paraphrase, et des éd. de S. Jérôme, S. Athanase, S. Basile, S. Jean Chrysostôme, etc. Ses œuvres ont été réunies en 8 vol. in fol., Bâle, 1540, et 10 vol. in-fol., Leyde, 1703-6. Les Colloques et l’Éloge de la Folie on été plusieurs fois trad. en français, notamment par Lavaux, 1780, et Barrett, 1789. L. de Burigny a écrit une Hist. de la vie et des ouvrages d’Érasme, 1757. M. D. Nisard lui a consacré un chapitre étendu dans ses Études sur la Renaissance.

ÉRATO (du grec ératos, aimable), muse qui présidait à la poésie lyrique et anacréontique. C’est une