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plus grand zèle les erreurs d'Arius et d'Origène : sans se laisser arrêter par aucune considération humaine, il alla à Jérusalem, à Antioche et à Constantinople, accuser les évêques et les solitaires qu'il soupçonnait d'hérésie. On le fête le 12 mai. On a de lui : Panarion ou Antidote contre les hérésies, dans lequel il donne l'histoire et la réfutation d'un grand nombre d'hérésies; un traité des Poids et mesures des Juifs ; Anchora ou l'Ancre, destiné à confirmer les esprits dans la foi. Son style est grossier, incorrect, mais vigoureux. Ses œuvres ont été publiées par le P. Pétau, grec-latin, 1662, 2 vol. in-fol., et dans la collection Migne, l858. Œhler a donné le Panarion à part, Leips. 1860. — Un autre S. Épiphane, évêque de Pavie, né à Pavie en 438, mort en 496, est honoré le 21 janvier. Ennodius a écrit sa vie.

ÉPIPHANE, le Scholastique, vivait en Italie vers l'an 510. A la prière de Cassiodore, il traduisit du grec en latin les histoires ecclésiastiques de Socrate, de Sozomène et de Théodoret, et en fit un abrégé en 12 livres sous le titre d’Historia tripartita (publié à Bâle par Beatus Rhenanus, 1523, traduit en français par L. Cyaneus, Paris, 1568). On lui attribue la trad. latine des Antiquités juives de Josèphe (Oxford, 1700), et de quelques autres ouvrages grecs.

ÉPIPHANE, surnom d'ANTIOCHUS IV, roi de Syrie et de PTOLÉMÉE V, roi d'Égypte. V. ces noms.

ÉPIPHANIE (du grec épiphaneia, manifestation), fête qui se célèbre le 6 janvier, en mémoire du jour où la divinité du Christ fut manifestée aux Gentils par l'adoration des rois Mages. V. MAGES.

ÉPIRE, Epirus (du grec épeiros, continent), auj. l’Albanie merid., contrée de l'anc. Grèce, bornée au N. par l’Illyrie, à l'O. par la mer Ionienne, à l'E. par la Thessalie et au S. par le golfe d'Ambracie et l'Acarnanie, se divisait en Chaonie et Thesprotide à l'O., Athamanie à l'E., Molosside au milieu. Les habitants de l'Épire étaient Pélasges, et cette contrée garda toujours son caractère pélasgique; aussi passait-elle aux yeux des Grecs pour barbare. Elle avait pour v. princ. Ambracie, Buthrotum, Larta, Dodone, qui en était le ch.-l. religieux. — Sous l'empire romain, au IVe siècle, on donna le nom d'Épire à une des 6 provinces du diocèse de Macédoine : elle se subdivisait en Anc.-Épire, formée de l'Épire propre, de l'Ambracie et de l'Acarnanie, ch.-l. Nicopolis; et Nouv.-Épire, répondant à l'Illyrie proprement dite, ch.-l. Dyrrachium. Les Pélasges vinrent occuper l'Épire vers le XIXe siècle av. J.-C., sous la conduite des fils de Lycaon. Vers 1280, des princes héraclides envahirent cette contrée; peu après, Néoptolème ou Pyrrhus, fils d'Achille, chassé de Thessalie, vint en Épire fonder le roy. des Molosses (1270); des rois inconnus régnèrent après lui jusqu'à Adméte (480). Sous ce dernier et ses successeurs le roy. des Molosses s'agrandit peu à peu, et enfin en 342, sous Alexandre I, il comprit l'Épire tout entière. L'aventureux Pyrrhus (295-272), jeta un instant quelque éclat sur l'Épire. En 229, ce pays voulut se constituer en république, mais il ne tarda pas à tomber sous l'influence de la Macédoine. Après que Persée eut été vaincu à Pydna, Paul-Émile soumit l'Épire, en 167, et la réduisit en prov. romaine. Elle fit partie de l'empire grec jusqu'à l'invasion des Turcs, qui en firent la conquête en 1435; Scanderbeg lui rendit un instant l'indépendance (1444), mais elle retomba dès 1467 sous le joug des turcs, qui la possèdent encore. Auj. l'Épire, habitée principalement par les Arnautes, forme la partie S. de l'Albanie ou pachalik de Janina. Elle compte env. 375 000 h., dont 311 000 chrétiens.

Rois d'Épire
Admète, 480 Alcétas II, 312
Tarrutas, 479 Pyrrhus II, d'abord avec Néoptolème III, puis seul, 295
Alcétas I, 395 Alexandre II, 272
Arymbas, et Néoptolème II, 361 Pyrrhus III, avec Ptolémée, 242-229
Alexandre I, 342
Éacide, 331

ÉPISCOPAUX, adhérents de l'église anglicane, sont ainsi nommés par opposition aux Presbytériens, parce qu'ils admettent des évêques, tandis que les Presbytériens rejettent toute hiérarchie ecclésiastique.

ÉPISCOPIUS (Simon BISSCHOP, dit), Arminien zélé, né à Amsterdam en 1583, mort en 1643, étudia sous Arminius, professa la théologie à Leyde en 1612, et remplit cette chaire jusqu'au synode de Dordrecht en 1618. La doctrine qu'il soutenait ayant été condamnée dans ce synode, il fut forcé de s'expatrier : il se retira en France, où il fut fort bien accueilli par Grotius, alors ambassadeur de Suède. En 1626 il rentra en Hollande, et il professa la théologie à Amsterdam depuis 1634 jusqu'à sa mort. Il a laissé un assez grand nombre d'ouvrages de théologie, parmi lesquels on remarque ses Institutiones theologicæ et l’Apologie des Remontrants (ou Arminiens), qui ont été réunis en 2 v. in-fol., Amsterdam, 1650. Bossuet a attaqué Épiscopius comme entaché de semi-pélagianisme et de socinianisme. Zélé partisan de la tolérance, il recommandait, avec Lactance, de convertir les incrédules verbis, non verberibus. Ses ouvrages sont condamnés à Rome.

ÉPOISSES, bourg de la Côte-d'Or, à 11 kil. O. de Semur; 1200 hab. Fromages renommés. Les Mérovingiens avaient une résidence dans ce bourg; il fut érigé en marquisat en 1613.

ÉPONINE, femme de J. Sabinus, est célèbre par son dévouement conjugal. V. SABINUS.

ÉPOPTES, c.-à-d. Voyants, nom donné dans les mystères d'Éleusis aux initiés aux grands mystères.

EPOREDIA, V. de Gaule Cisalpine, auj. Ivrée.

ÉPRÉMESNIL (J. J. DUVAL d'), conseiller au parlement de Paris, né en 1746 à Pondichéry, se rendit populaire par la violence avec laquelle il attaqua la cour, qui exigeait du parlement l'enregistrement de divers édits repoussés par cette compagnie, demanda avec instance la convocation des États généraux, et fit partie de l'Assemblée nationale; mais bientôt il recula devant cette Révolution qu'il avait appelée. Il devint dès lors l'objet de la haine du peuple dont il avait eu un instant la faveur : traduit devant le tribunal révolutionnaire, il fut condamné à mort, et exécuté en 1794.

ÉPREUVES JUDICIAIRES. V. JUGEMENTS DE DIEU.

EPSOM, bourg d'Angleterre (Surrey), à 22 kil. S. O. de Londres; 3200 hab. Eaux minérales découvertes en 1613 et dont on extrait un sel purgatif dit sel d'Epsom. Il se fait à Epsom le 21 mai de chaque année, depuis 1779, de célèbres courses de chevaux.

EPTE, petite riv. de France, naît à 3 k. N. de Forges (Seine-Inf.), passe par Gournay, Gisors, St-Clair, Bray, et se perd dans la Seine à 4 kil. au-dessus de Vernon; cours, 85 kil. L'Epte séparait autrefois la Normandie de l'Île-de-France.

ÉPULONS (du lat. epulæ, repas), prêtres de l'anc. Rome, chargés de faire préparer et servir les banquets sacrés offerts aux dieux dans leurs temples, ou donnés à la suite de jeux publics. Ils furent créés l'an 188 av. J.-C., au nombre de 3, pour remplacer les pontifes dans cet office, qui leur avait jusqu'alors été dévolu. Vers le temps de Sylla, leur nombre fut porté à 7, d'où leur vint le nom de Septemviri epulones. Ils formaient un des 4 collèges sacerdotaux et portaient la robe prétexte. Ils étaient élus à vie.

ÉQUATEUR, grand cercle de la sphère. V. cet article au Dictionnaire univ. des Sciences.

ÉQUATEUR (République de l'), contrée de l'Amérique mérid., située presque tout entière sous l'équateur, d'où elle a pris son nom, forme un État indépendant, borné au N. par la Nouv.-Grenade, à l'E. par le Brésil, au S. par le Pérou, et à l'O. par l'Océan Pacifique; env. 1200 kil. de l'E. à l'O., et 840 du N. au S.; 700 000 hab.; capit., Quito ; port principal, Guayaquil. Cet État est traversé par la chaîne des Andes et renferme les célèbres montagnes de Chimborazo, Cayambe, Antisana, Guamani, Imbabura, Cotopaxi, Pichincha. Il est arrosé par la Mira, le Rio-