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Rome profita de la rivalité qui divisait les Éduens et les Arvernes pour intervenir dans les affaires de la Gaule et l'asservir plus facilement, 57 ans av. J.-C. Mais les Éduens se lassèrent bientôt des secours des Romains, et en 51 ils prirent part à l'insurrection de Vercingétorix. César les soumit avec le reste de la Gaule (V. DIVITIAC et DUMNORIX) ; leur pays fut compris dans la Lyonnaise 1re. Claude leur accorda le droit de cité en 48.

EDWARDS (Jonathan), théologien et métaphysicien américain, né en 1703 dans le Connecticut, m. en 1758, remplit les fonctions de pasteur à New-York et à Northampton, se fit destituer en 1750 à cause de son extrême rigidité, fut missionnaire à Stockbridge (Massachusetts) et devint en 1757 président du collège de Prince-Town (New-Jersey). Il a laissé, outre plusieurs ouvrages de controverse, un Essai sur les affections religieuses, 1746, et des Recherches sur l'idée de liberté, 1764, où il défend la doctrine de la nécessité. Ses œuvres ont été publiées à Londres, 1817, 8 vol. in-8, avec un Essai sur ses écrits par Rogers, et une Notice sur sa vie par E. Dwight.

EDWARDS (George), naturaliste anglais, bibliothécaire du collège des médecins, membre de la Société royale de Londres, né en 1693, à Westham (Essex), mort en 1773, avait visité la Hollande, la Norvége et la France. On lui doit une Histoire naturelle d'oiseaux peu communs, etc., 4 vol. in-4, contenant 210 planches coloriées, angl.-français, 1743-51, avec une continuation sous le titre de Glanures d'histoire naturelle, 1758-63, 3 vol. in-4. Il règne dans ses écrits un esprit religieux qui les rend fort recommandables.

EDWARDS (BRYAN), membre du Parlement et de la Société royale de Londres, né en 1743, mort en 1800, habita longtemps la Jamaïque et combattit vivement, soit dans les îles, soit au Parlement, les propositions de Wilberforce pour l'abolition de la traite des nègres. On a de lui : Histoire des colonies anglaises dans les Indes occidentales, 1793.

EDWIN, roi anglo-saxon du Northumberland , 636-653, se distingua par ses vertus, refusa la couronne d'Est-Anglie, épousa Ethelburge, fille d'Ethelbert, roi de Kent, qui le convertit, lui et son peuple, à la religion chrétienne, et périt dans une bataille contre le roi de Mercie et les Bretons.

EDWY, roi anglo-saxon, fils d'Edmond I, succéda à son oncle Edred en 955, se fit de puissants ennemis en disgraciant les serviteurs du feu roi, et encourut les censures du clergé par sa passion pour Elgiva, sa parente, qu'il avait épousée malgré les canons de l’Église. Elle lui fut enlevée et périt dans les supplices; il se vit lui-même bientôt après dépossédé de ses provinces du Nord, qui furent données à Edgard, son frère. Accablé par ces malheurs, Edwy mourut de chagrin (957).

EECKEREN, bourg de Belgique (Anvers), ch.-l. de canton, à 6 kil. N. d'Anvers ; 4000 hab. Boufflers y battit les Hollandais en 1703.

EECLOO, v. de Belgique (Flandre orient.), ch.-l. d'arr., à 17 kil. N. O. de Gand; 8500 h. Dentelles.

EFFENDI, mot turc que l'on fait dériver d'un mot de la basse grécité, authentès, c.-à-d. seigneur, maître. Il sert à désigner les gens de loi, les fonctionnaires civils, les savants, les lettrés ; il se place à la suite d'un nom propre ou du nom de la profession. Ce mot répond aussi à notre Monsieur et n'est plus guère qu'un terme de courtoisie.

EFFIAT (Ant. COIFFIER-RUZÉ , marquis d'), maréchal de France, né en 1581, tirait son nom d'un bourg de l'Auvergne (Puy-de-Dôme), à 5 kil. E. d'Aigueperse. Il se distingua en 1617 à l'attaque de La Rochelle, fut envoyé en Angleterre en 1624 comme ambassadeur extraordinaire pour négocier le mariage de Henriette de France avec le prince de Galles (depuis Charles I) ; fut, peu après, nommé surintendant des finances, et administra avec beaucoup de sagesse. Envoyé au Piémont, il se signala aux bat. de Veillan et de Carignan (1630), et fut fait, l'année suiv., maréchal de France. Il marchait en 1632 sur l'électorat de Trêves à la tête d'une armée, lorsqu'il m. en Lorraine d'une fièvre inflammatoire. Le marquis d'Effiat était père du malheureux Cinq-Mars. Il a laissé des Mémoires sur les guerres et les affaires du temps, impr. en 1622. Il rebâtit le bourg d'Effiat, et y fonda un hospice et un collége d'Oratoriens.

EGA, maire de Neustrie, administra le royaume de concert avec la reine mère Nantilde (638), veuve de Dagobert I, pendant la minorité de Clovis II, et se fit remarquer par ses vertus. Il m. en 640 à Clichy.

EGADES ou EGUSES, Ægates ou Ægusæ insulæ, groupe de trois îles voisines de la côte O. de la Sicile, est célèbre par la victoire qu'y remporta Lutatius sur les Carthaginois, l'an 242 av. J.-C. Cette victoire mit fin à la 1re guerre punique. — Ces îles, qu'on nommait Ægusa, Phorbantia, Hiera, s'appellent auj. Levanzo, Favignana, Maretimo.

EGBERT, d'abord roi de Wessex, puis de toute l'Angleterre, descendait de Cerdic, un des premiers rois saxons de l'Heptarchie. Dans sa jeunesse il se retira à la cour de Charlemagne pour éviter les pièges que lui tendait Brithric, usurpateur du trône de Wessex. Mais après la mort de cet homme (799), il revint dans sa patrie, et fut reconnu roi. il parvint à réunir sous sa puissance tous les États de l'Heptarchie (827), et prit alors le titre de roi d'Angleterre. Il mourut en 836.

ÉGÉE, Ægeus, roi d'Athènes, fils de Pandion II et père de Thésée, régna de 1361 à 1323 av. J.-C. Il fit la guerre à Minos, et, ayant été vaincu, fut condamné à lui payer tous les ans un tribut de 7 jeunes garçons et 7 jeunes filles que devait dévorer le Minotaure. Thésée délivra Athènes de cet odieux tribut ; mais, pendant que le héros revenait triomphant, Égée, trompé par l'absence du signal qui devait annoncer son retour, crut qu'il avait été dévoré par le Minotaure, et se précipita de désespoir dans cette partie de la mer qui depuis porta son nom.

ÉGÉE (mer), Ægeum mare, auj. l’Archipel, golfe de la Méditerranée, entre la côte E. de la péninsule grecque, la côte O. de l'Asie-Mineure, la Thrace et l'île de Crète, dut son nom au suicide d'Égée.

ÉGÉON, géant de la Fable. V. BRIARÉE.

EGER ou EGRA, riv. d'Allemagne, a sa source en Bavière dans le Fichtelberg, entre dans la Bohême, traverse les cercles d'Eger, d'Einbogen et de Saatz, et se jette dans l'Elbe à Theresienstadt après 200 k. de cours.

EGER ou EGRA, v. de Bohême, ch.-l. de cercle, sur l'Eger, à 145 kil. O. de Prague; 10 500 hab. Trib. supérieur; collège, école pour les fils de militaires; belle église St-Nicolas. Houille; grenat. Sur la place du Marché est la maison où Wallenstein fut massacré en 1634. Le maréchal de Belle-Isle prit cette ville en 1742, mais la rendit l'année suivante. Ses fortification sont été rasées en 1808. Aux env., eaux thermales très-fréquentées.

EGER, nom hongrois d'Erlau. V. ERLAU.

ÉGÉRIE, nymphe révérée des Romains comme déesse des fontaines, habitait le bois d'Aricie, voisin de Rome. Numa Pompilius s'enfonçât dans ce bois sous prétexte de consulter cette nymphe, afin de donner à ses desseins l'autorité de la religion. Selon Ovide, Égérie était une jeune femme que Numa épousa, et avec laquelle il partagea les soins du gouvernement. On montre encore auj. près de l'anc. porte Capène, dans le vallon de la Caffarella, la grotte et la fontaine d’Égérie.

EGERTON (Thomas). V. BRIDGEWATER.

ÈGES, Ægæ. V. ÆGÆ.

ÉGESTE, v. de Sicile. V. SÉGESTE.

ÉGIALÉE (du grec ægialos, bord de la mer), nom commun à plusieurs contrées, îles ou villes maritimes de l'antiquité. Il s'appliquait plus spécialement à l'Achaïe et à la Corinthie comme étant situées sur le bord de la mer. C'est de ce nom que dérive le mot d'eyalet adopté par les Turcs. V. EYALET.

ÉGIALÉE, Ægialeus, 1er roi de Sycione, régna