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torios, entre autres la Résurrection. Dans ses compositions, sages et devenues classiques, on trouve une verve tempérée par la grâce du chant, des coupes heureuses, et une mélodie soutenue qui enchante sans fatiguer. Il releva la sonate du discrédit où elle était tombée.

DUSSELDORF, v. des États prussiens (prov. Rhénane), ch.-l. de régence, sur le Rhin et le Dussel, à 600 kil. S. O. de Berlin; 40 000 hab. Très-jolie ville, divisée en 3 parties, Altstadt ou vieille-ville, Neustadt ou ville-neuve, et Karlstadt. Port franc, pont fixe sur le Rhin ; chemin de fer. Belle place du Marché, belle cathédrale St-Lambert, renfermant les tombeaux des ducs de Juliers-et-Berg, hôtel du Gouvernement; observatoire, cabinet de physique. La galerie de tableaux, longtemps célèbre, fut transférée en 1805 à Munich. Acad. des sciences et des arts, école de commerce. Draps, velours, savon, blanchisseries, imprimeries lithographiques et sur toiles, etc. — Érigée en ville en 1288, Dusseldorf fut longtemps la capitale du duché de Juliers-et-Berg, puis passa sous la domination des comtes palatins. Prise par les Français sur les Bavarois en 1795, restituée à la Bavière par le traité de Lunéville en 1801, elle passa avec le duché de Berg à la Prusse en 1815. — La régence de D., entre la Hollande au N. et à l'O., les régences d'Aix-la-Chapelle et de Cologne au S., et la prov. de Westphalie à l'O., a 54 myriam. carrés et 891 000 hab. Outre Dusseldorf, elle a pour villes principales : Elberfeld, Crevelt et Barmen. C'est un des pays les plus industriels de l'Allemagne.

DUTEMPS (l'abbé), docteur de Sorbonne, prof. d'histoire et de morale au Collége de France, né en 1745 en Franche-Comté, m. en 1811, a publié, entre autres écrits, le Clergé de France, tableau historique des prélats du royaume, 1774-75, 4 vol. in-8, et l’Hist. du duc de Marlborough, 1808.

DUTENS (Louis), savant polygraphe, né à Tours en 1730, de parents protestants, mort en 1812, quitta la France à cause de ses opinions religieuses, adopta l'Angleterre pour patrie et entra dans le clergé anglican. Il accompagna Stuart de Mackenzie, ambassadeur à Turin (1758), fut lui-même plusieurs fois chargé d'affaires de l'Angleterre dans cette résidence et obtint le titre d'historiographe de la Grande-Bretagne, avec un riche bénéfice. Il était membre de la Société royale de Londres et associé de l'Acad. des inscriptions de France. On a de lui une édition estimée, quoique incomplète, des Œuvres de Leibnitz (J. G. H. Leibnitzii Opera omnia), 1768-69, 6 v. in-4; et plusieurs ouvrages originaux, entre autres : un mémoire Sur le Miroir d'Archimède, Genève, 1777; Recherches sur l'origine des découvertes attribuées aux modernes, 1766 et 1802; un Traité des moyens de réunion de toutes les églises chrétiennes, Genève, 1781, et un livre intitulé : Mémoires d'un voyageur qui se repose, 1806 (ce sont ses propres mémoires). — Son neveu, J. Michel D., né à Tours en 1732, mort en 1848, s'est fait un nom comme économiste; il professait les doctrines de Quesnay, de Turgot et de toute l'école des physiocrates. Ses principaux ouvrages sont : Analyse des principes fondamentaux de l’Économie politique, Paris, 1804; Les travaux publics de l'Angleterre, 1819, savant mémoire fruit d'une mission que lui avait donnée le gouvernement; Hist. de la navigation intérieure de la France, 1829. Il était membre libre de l'Acad. des sciences morales.

DUTERTRE (Jean Baptiste), religieux dominicain, né à Calais en 1610, mort à Paris en 1687, avait été employé de 1640 à 1658 dans les missions des Antilles, et publia, d'après les observations et les recherches qu'il y avait faites, une Hist. générale des Antilles habitées par les Français, 1667-1691, 4 v. in-4, avec cartes et fig. — V. DUPORT-DUTERTRE.

DUTILLET (Jean), greffier du parlement de Paris, mort en 1570, est le premier qui ait traité l'histoire de France d'après les chartes et les titres authentiques. Il a laissé plusieurs savants ouvrages qui n'ont été imprimés qu'après sa mort : Sommaire de la guerre faite contre les Albigeois, 1590; Mémoire et advis sur les libertés de l'Église gallicane, 1594; Recueil de guerres et de traités de paix.... entre les rois de France et d'Angleterre, depuis Philippe I jusqu'à Henri II, 1588; Recueil des rois de France, leur couronne et maison, 1618. — V. TITON DU TILLET.

DUTOT, économiste du XVIIIe siècle, était caissier de la compagnie des Indes fondée par Law. Il se rendit célèbre par ses Réflexions politiques sur les finances et le commerce, publiées d'abord sous forme de lettres, 1735, puis comme ouvrage, 2 vol. in-12, 1738. Il y montre que le numéraire n'a point une valeur arbitraire que le souverain puisse modifier à son gré, comme on le prétendait. Cet ouvrage a été réimprimé en 1843 dans les Économistes français.

DUTROCHET (Joachim), savant physiologiste, né en 1776 au château de Néol (Indre), mort en 1847, était issu d'une famille noble, qui émigra et fut ruinée par la Révolution. Il fit plusieurs campagnes comme médecin des armées, se retira près de Château-Regnaud, où il se livra à une étude approfondie des faits les plus mystérieux de la nature, fut élu en 1828 membre de l'Académie dés sciences et vint alors se fixer à Paris. Entre ses nombreux travaux, on remarque sa Nouvelle théorie de la voix (1800), et de l'harmonie (1810), sa Théorie de l'habitude et des sympathies (1810), ses Recherches sur l'accroissement et la reproduction des végétaux (1821), — sur l'Ostéogénie (1822), — sur la Structure intérieure des animaux et des végétaux (1824), — sur l'Agent immédiat du mouvement vital (1826), — sur l'Endosmose et l'Exosmose (1828), — sur le Développement de l'œuf et du fœtus, — sur la Direction radicale des végétaux et l'ascension de la sève. Il réunit en 1837 tous ses travaux sous le titre de Mémoires pour servir à l'histoire anatomique et physiologique des végétaux et des animaux. Il a publié depuis des Recherches physiques sur la force épipolique, 1842-1843. Les travaux de Dutrochet se distinguent par l'originalité; il s'efforça surtout d'expliquer par les lois de la physique et de la chimie les phénomènes de la vie. Son nom restera attaché à la découverte des singuliers phénomènes d’endosmose et d’exosmose.

DUTTWEILER, v. des États prussiens (prov. Rhénane), à 3 kil. N. de Sarrebruck; 1000 hab. Mines d'alun, qui fournissent 800 quintaux par an.

DUUMVIRS, magistrats au nombre de deux, institués chez les Romains pour certaines fonctions spéciales, le plus souvent temporaires. On distinguait des D. frumentaires, chargés de distribuer le blé au peuple; des D. édificateurs, dédicateurs, chargés de faire bâtir un temple ou d'en faire la dédicace; des D. coloniaux ou municipaux, magistrats supérieurs des municipes ou des colonies, qui y remplissaient les fonctions des consuls de Rome et en avaient le rang.

DU VAIR (Guill.), garde des sceaux sous Louis XIII, né en 1556 à Paris, mort en 1621, était ecclésiastique. Il remplit avec distinction plusieurs hauts emplois dans la magistrature, embrassa le parti des Politiques dans nos discordes civiles, reçut les sceaux en 1616 sans les avoir sollicités, et eut à lutter contre les intrigues des courtisans. Il fut fait comte et évêque de Lisieux en 1620. On a de lui des ouvrages de piété, la trad. d’Épictète et de quelques discours de Démosthène et de Cicéron, un traité de l’Éloquence française, la Morale des Stoïques, un traité de la Constance ès calamités publiques, et un ouvrage intitulé : De la sainte Philosophie, que Charron a mis à contribution et d'où il a tiré sa description des passions. Du Vair fut un des meilleurs écrivains de son temps. Ses Œuvres, réunies en 1606, ont été plusieurs fois réimprimées, notamment en 1641, in-fol. M. Sapey, en 1847, et M. Cougny, en 1858, ont publié des Études sur sa vie et ses ouvrages.

DUVAL (Guill.), savant, né à Pontoise vers 1570, mort en 1646, cultiva à la fois les langues anciennes, la théologie, la philosophie, la médecine, la bota-