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pondance avec d’Alembert et le président Hénault, 1809; Corresp. avec Walpole et Voltaire, 1811; Corresp. complète avec notice par St-Aulaire, 1859.

DUDERSTADT, v. de Hanovre, à 22 k. E. de Gœttingue; 4200 h. Cette ville appartint successivement à l'électeur de Mayence, à la Prusse (1802), au roy. de Westphalie (1807). Elle est au Hanovre depuis 1815.

DUDLEY, v. d'Angleterre (Worcester), à 13 k. N. O. de Birmingham; 23 043 hab. Fabrication d'ustensiles de fer, clouteries, verreries. Dudley donne son nom à un canal qui va s'unir à ceux de Stourbridge et de Worcester-et-Birmingham.

DUDLEY (Edmond), ministre de Henri VII, né en 1562, prit une grande part au traité d'Étaples, conclu avec la France en 1493. Il aida Henri VII à remplir ses coffres par toutes sortes d'extorsions, et se rendit tellement odieux qu'à la mort de ce roi (1509), Henri VIII, son successeur, se vit obligé de l'abandonnera la fureur du peuple. Il fut condamné comme coupable de haute trahison et mis à mort, en 1510.

DUDLEY (John), duc de Northumberland, fils du préc. et d’Élisabeth Grey, né en 1502, jouit de la faveur de Henri VIII, malgré la disgrâce de son père, et fut nommé par lui grand amiral d'Angleterre. Il eut encore plus de crédit auprès de son successeur, le jeune Édouard VI, fut créé comte de Warwick, duc de Northumberland, grand maréchal d'Angleterre, et supplanta Somerset, son rival en puissance. Celui-ci, ayant tenté de l'assassiner par vengeance, fut mis à mort (1552). Égaré par l'ambition, Dudley conçut le projet de faire entrer la couronne dans sa famille : voyant Édouard VI près du tombeau, il lui persuada d'exclure du trône ses propres sœurs Marie Tudor et Élisabeth et de choisir pour héritière Jeanne Grey, issue de Henri VII, à laquelle il avait marié un de ses fils, Guildford Dudley. Jeanne reçut en effet pendant quelques jours le titre de reine; mais la princesse Marie, sœur d’Édouard, ayant fait reconnaître ses droits, Dudley, abandonné de tout le monde, fut mis à mort, ainsi que son fils et Jeanne Grey (1553).

DUDLEY (Robert), comte de Leicester, fils du préc., né en 1531, fut quelque temps emprisonné lors de la sentence prononcée contre son père, recouvra sa liberté dès 1554 et jouit du plus grand crédit sous Élisabeth. Il prit sur cette princesse un ascendant presque absolu par la beauté de sa figure, l'élégance de ses manières, par sa souplesse et ses flatteries, et fut, dit-on, sur le point d'obtenir sa main. La reine le combla de faveurs, le fit comte de Leicester (1564), chancelier de l'université d'Oxford, lieutenant général du royaume, et le chargea en 1585 et 1587 d'aller dans les Pays-Bas soutenir les provinces révoltées contre Philippe II. Dépourvu de talents militaires, il n'éprouva que des revers; il n'en conserva pas moins sa faveur jusqu'à sa mort (1588). On accuse Leicester d'avoir conseillé à Élisabeth d'empoisonner Marie Stuart, d'avoir lui-même empoisonné le comte d'Essex afin d'épouser sa veuve (1576), enfin d'avoir commis toutes sortes de crimes et de perfidies. — W. Scott a mis ce personnage en scène dans le Château de Kenilworth.

DUDON, doyen de St-Quentin, chroniqueur du XIe siècle, a laissé une Histoire des premiers ducs de Normandie depuis Rollon, en 912, jusqu'à la mort de Richard I, en 996. Cet ouvrage, écrit en latin, et mêlé de vers, est inséré dans les Historiæ Normannorum scriptores de Duchesne. Il est rempli de fables.

DUERO, fleuve. V. DOURO.

DUFAUR DE PIBRAC. V. PIBRAC.

DUFAY (Ch. Fr. DE CISTERNAY), savant universel, né en 1698 à Paris, mort en 1739, fit marcher de front le service militaire et les sciences, accompagna le cardinal de Rohan à Rome, où il prit le goût des antiquités, fut reçu en 1733 membre de l'Académie des sciences, et rédigea pour, cette compagnie des mémoires appartenant aux six sections de géométrie, astronomie, mécanique, anatomie, chimie et botanique, dont ce corps savant était alors composé. C'est à lui qu'est due l'hypothèse des deux fluides électriques (1733), qui a prévalu depuis. Dufay fut le premier directeur spécial du Jardin des Plantes; il fit de cet établissement, négligé avant lui, le plus beau jardin de l'Europe, et obtint que Buffon lui succédât dans l'intendance générale.

DUFF, MACDUFF. V. FIFE (comtes de).

DU FOSSÉ (Thomas), écrivain janséniste, né à Rouen en 1634, m. en 1698, fut élevé à Port-Royal, se lia de l'amitié la plus étroite avec Tillemont, Lemaistre, Arnaud d'Andilly, Singlin, subit une captivité d'un mois à la Bastille avec L. de Sacy en 1666, puis fut exilé dans sa terre du Fossé, près de Forges-les-Eaux. On a de lui : Vie de Barthélemy des Martyrs, 1663; Vie de S. Thomas de Cantorbéry, 1674 (sous le nom de Beaulieu); Histoire de Tertullien et d'Origène, 1675; Vies des Saints (pour les mois de janvier et de février), 1685-87, et des Mémoires, publiés à Utrecht en 1735. Après la mort de Sacy, il continua la Grande Bible, commencée par ce savant : les commentaires sur les Nombres, le Deutéronome, Josué, Ruth, les Psaumes et les Évangiles sont de lui.

DU FOUILLOUX (Jacq.), gentilhomme du Poitou, né en 1519 au château du Fouilloux près de Parthenay (Deux-Sèvres), mort en 1580, était un grand chasseur. On lui doit un livre célèbre sur la Vénerie, dédié à Charles IX. Publié pour la 1re fois à Poitiers en 1561, cet ouvrage a été fréquemment réimprimé et traduit. On y trouve sur les habitudes des animaux une foule d'observations curieuses qui ont été recueillies et confirmées par les naturalistes. Du Fouilloux a aussi laissé un poëme sur son Adolescence.

DUFRESNE (QUINAULT), acteur. V. QUINAULT.

DUFRESNOY (Ch. Alph.), peintre et poëte, né à Paris en 1611, mort en 1665, fut l'élève de Vouet, et l'ami de Mignard, avec lequel il visita l'Italie. Le Musée possède de cet artiste un Groupe de Naïades et une Ste Marguerite foulant aux pieds un dragon. Ces deux compositions, qui ne manquent point de mérite, ont moins contribué à sa réputation que son poëme latin sur la peinture : De Arte graphica, publié après sa mort par Roger de Piles, Paris, 1684, avec une trad. en prose et des notes estimées. Renou en donna une 2e traduction, en vers français, 1789, et Rabany une 3e, en 1810. Enfin cet ouvrage a été traduit en vers anglais par Dryden.

DUFRESNOY (Adélaïde BILLET, dame), femme poëte, née à Nantes en 1765, morte à Paris en 1825, épousa à quinze ans un riche procureur au Châtelet. Ruinée par la Révolution, elle eut quelque temps à lutter contre la misère ; mais elle en fut tirée par le général Bonaparte, à qui elle voua une reconnaissance sans bornes. Elle s'était fait connaître dès 1787 par de charmantes poésies insérées dans l’Almanach des Muses; elle doit surtout sa réputation à ses élégies. Elle a aussi donné des traductions de l'anglais, quelques romans et des livres pour l'éducation des filles. Le recueil de ses élégies a paru en 1807, et a été plusieurs fois réimprimé avec des augmentations. On y remarque la Boutade, le Pouvoir d'un amant, la Journée d'une amante, l'Anniversaire, les Derniers moments de Bayard, couronné par l'Académie en 1815. On trouve dans tous ses écrits un style gracieux et une âme ardente ; quelquefois même elle exprime la passion avec une vivacité excessive chez une femme. Elle fut recherchée des hommes les plus distingués de l'époque, particulièrement de Fontanes.

DUFRESNOY (Pierre Armand), géologue, fils de la préc., né en 1792, mort en 1857, entra dans le corps des mines, devint inspecteur général, professeur a l'École des mines, puis directeur de l'établissement, et fut admis en 1840 à l'Académie des sciences. De concert avec M. Élie de Beaumont, il exécuta la grande Carte géologique de France, qui parut en 1841, avec un texte explicatif en 3 vol. in-4 : cette œuvre n'avait pas demandé moins de 18 années de travaux assidus. Il publia avec le même savant un Voyage métallurgique en Angleterre (2 vol. in-8,