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2 canaux l'environnent, et elle est située sur une superbe baie; mais le mouillage est incommode, malgré les immenses travaux qu'on y a exécutés. Plusieurs chemins de fer. Siége du vice-roi de l'Irlande; deux archevêchés, l'un anglican, l'autre catholique ; université, écoles des sciences naturelles, école de chirurgie, institut des sourds-muets; Académie royale irlandaise, Société royale de Dublin (agricole); Société Irlandaise (des écoles élémentaires), Société Biblique; bibliothèques, musée. Boulevards de 16 k. de tour, bassins, phare, docks, place dite Saint-Stephen's Green; cirque royal; nombreux jardins de plaisance; 6 ponts en pierre et un en fer. Édifices principaux : banque nationale, bourse, douane, palais de justice, autre palais dit Conciliation-hall, élevé par les soins d'O'Connell et aux frais de l'association du rappel, pour servir au parlement irlandais; archives; collége de la Trinité, siége de l'université; théâtre royal, mairie, timbre, cathédrale de St-Patrick, superbes hôpitaux, casernes, halles aux toiles, nouvelle halle aux blés, palais du lord-lieutenant, construit en 1205. Soieries, brasseries, distilleries, etc. Commerce de lin, toile, serge, laines, etc. — Suivant Ptolémée, Eblana existait dès l'an 140 de J.-C. Néanmoins, ce ne fut longtemps qu'un misérable bourg. Un évêché y fut érigé en 1018; en 1213 les Anglais, qui s'en étaient rendus maîtres, y élevèrent un château : elle fut fortifiée pendant le XVe siècle. Élisabeth et Charles I l'embellirent; mais la guerre arrêta son accroissement, et ce n'est guère que depuis 60 ans que Dublin a pris un grand essor. Patrie d'Usher, Denham, Parnell, Steele, Sheridan, Grattan, Burke.

DUBOCAGE. V. BOCCAGE et BARBIÉ.

DUBOIS (Phil. GOIBAUD), de l'Acad. française, né à Poitiers en 1626, mort en 1694, avait d'abord été maître de violon et de danse. Ayant donné des leçons de danse au duc de Guise, il plut à ce jeune seigneur, qui ne voulut plus d'autre gouverneur que lui. Il se mit alors à apprendre pour enseigner et devint un savant distingué. On lui doit des traductions de S. Augustin (Confessions, Lettres, Sermons, Traités de la Continence, de la Tempérance, de la Patience, etc.), et de quelques ouvrages de Cicéron (les Offices, l'Amitié, la Vieillesse).

DUBOIS (Guill.), abbé, puis cardinal, né en 1656 à Brive-la-Gaillarde, était fils d'un pauvre apothicaire. Il fit ses études au collège de St-Michel à Paris, tout en remplissant auprès du principal les fonctions de domestique, fut ensuite précepteur dans différentes maisons, et réussit enfin à se faire placer en cette qualité auprès du duc de Chartres, depuis duc d'Orléans et régent. D'un esprit vif, pénétrant et adroit, il sut promptement gagner la confiance de son élève : il s'appliquait à cultiver son intelligence, sans combattre son goût pour le plaisir. Il sut également se concilier la faveur de Louis XIV, en déterminant son élève à épouser une fille légitimée du roi, Mlle de Blois; il reçut en récompense une riche abbaye. Le duc d'Orléans, devenu régent en 1715, l'appela au conseil d'État et le chargea des plus importantes missions. En 1717, Dubois se plaça au rang des grands diplomates en concluant à La Haye, de concert avec lord Stanhope, la triple alliance entre l'Angleterre, la France et la Hollande contre l'Espagne, qui inquiétait le Régent : il fut, en récompense, nommé ministre des affaires étrangères. Il acquit bientôt de nouveaux titres à l'affection du Régent en découvrant et en faisant échouer la conspiration de Cellamare, 1718, et en obtenant du roi d'Espagne la disgrâce du ministre Alberoni. Peu après, il se lit donner à force d'intrigues l'archevêché de Cambray (1720), et obtint enfin le chapeau de cardinal (1721). L'Académie Française lui ouvrit en même temps ses portes, et bientôt après l'Assemblée du clergé le choisit pour président. En 1722 il se fit nommer premier ministre. Dès lors il régna réellement en maître absolu et la dépravation de la cour ne connut plus de bornes. Il mourut l'année suivante d'un abcès à la vessie. Ses ennemis se sont plu à le représenter comme unissant à la débauche l'avarice, l'ambition, la basse flatterie, la fourberie; cependant on ne peut lui refuser une activité infatigable et de grands talents politiques. V. Vie privée du cardinal Dubois, 1789, par la Houssaye-Pegeault; Mémoires secrets et Correspondance inédite du cardinal Dubois, recueillis par Sevelinges, 1814-17 ; l'abbé Dubois, par M. de Seillac, 1862.

DUBOIS DE CRANCÉ, ministre de la guerre, né à Charleville en 1747, mort en 1814, était lieutenant des maréchaux de France, lorsqu'il fut nommé député aux États généraux de 1789. Il se rangea parmi les plus fougueux démagogues, et devint membre du comité du salut public : il y rendit des services en organisant les armées républicaines. Envoyé à Lyon pour réprimer l'insurrection de cette ville (1793), il pressa le siège avec énergie. Après le 9 thermidor, il entra dans le parti de la réaction, et fut nommé membre du Conseil des Cinq-Cents, mais il y joua un faible rôle. Il fut appelé par le Directoire au ministère de la guerre; mais après le 18 brumaire, auquel il s'était montré opposé, Bonaparte lui ôta son portefeuille.

DUBOIS (Antoine), professeur à la faculté de médecine de Paris, né en 1756 à Gramat, près de Cahors (Lot), mort en 1837, fut nommé professeur au collége de chirurgie en 1790, fit partie de l'expédition d’Égypte, devint en 1802 chirurgien de la maison de santé connue encore aujourd'hui sous le nom de Maison Dubois, fut choisi en 1811 pour accoucher l'impératrice Marie-Louise, et reçut à cette occasion le titre de baron. Nommé en 1820 professeur de clinique à la Faculté de Paris, il fut destitué en 1822, mais réintégré en 1829 et élevé en 1830 au décanat. Dubois remplit jusqu'à sa mort ses fonctions de médecin dans les hospices de Paris. Ce qui le distinguait, c'était la sûreté et la pénétration de son coup d'œil. Sa vie a été toute pratique, il a peu écrit ; on a seulement de lui plusieurs articles dans le Dictionnaire des sciences médicales. Il a perfectionné plusieurs instruments de chirurgie, entre autres le forceps. Il a créé en face de l'École de Médecine à Paris un hôpital pour la clinique, qui porte encore son nom. M. Dubois (d'Amiens), a prononcé son Éloge à l'Académie de médecine en 1849. — Son fils, M. Paul Dubois, né en 1795, s'est comme lui distingué dans l'art obstétrique, et est aussi devenu doyen de la Faculté et accoucheur de l'impératrice.

DUBOIS (Fr.) ou DELEBOÉ, méd. holland. V. SYLVIUS.

DUBOIS-FONTANELLE. V. FONTANELLE.

DUBOS (l'abbé J. B.), né à Beauvais en 1670, mort à Paris en 1742, s'appliqua d'abord à la théologie, qu'il abandonna bientôt pour l'étude du droit public, fut chargé de diverses missions par M. de Torcy, par le cardinal Dubois et le régent, et s'en acquitta toujours avec succès. Cependant son goût pour l'histoire et la littérature lui firent abandonner la carrière politique. Il fut reçu à l'Académie française en 1720 et devint deux ans après secrétaire perpétuel de cette compagnie. Le plus connu et le plus estimé de ses ouvrages est intitulé : Réflexions critiques sur la poésie et la peinture, 1719; il a été souvent réimprimé. On a aussi de lui : Histoire de la ligue de Cambray, 1709; Histoire critique de l'établissement de la monarchie française dans les Gaules, 1734: dans ce dernier ouvrage, il prétend que l'établissement des Francs dans les Gaules eut lieu sans conquête, thèse qui fut vivement attaquée.

DUBOS (Constant), professeur de rhétorique au Lycée impérial (auj. Louis-le-Grand) de 1810 à 1820, né en 1798 à Massy, près de Lonjumeau, m. en 1845, donna en 1808 les Fleurs, charmant recueil d'idylles et d'allégories; composa jusque dans sa vieillesse des poésies remarquables, parmi lesquelles on cite une Ode à P. Riquet, le créateur du cana! du Languedoc (1838), et donna une traduction en