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quatre villes, Dryope, Pinde, Érynée, Citynium ; la 2e, à laquelle on ajoutait les îles de Rhodes et de Cos, était dite Hexapole, à cause de ses six villes, Cnide, Halicarnasse, Cos, Jalyse, Camire, Linde. — Dans le roy. actuel de Grèce, la Doride forme une éparchie du gouvt de Phocide ; ch.-l., Lidoriki ou Ægition.

DORIENS, Dori, Dores, Dorienses, une des 4 tribus helléniques. Ils tiraient leur nom de Dorus, fils d'Hellen. Ils habitaient d'abord au pied de l'Œta, puis ils occupèrent l'Histiéotide, où ils eurent des démêlés avec les Lapithes. Hercule les délivra des attaques de ce peuple, mais en stipulant que les Doriens lui feraient cession d'un tiers de leur pays. Plus tard, les Cadméens, dit-on, ravirent toute l'Histiéotide aux Doriens, qui alors se fixèrent autour du Pinde. Mais bientôt ils quittèrent encore ce pays pour s'établir, avec les Maliens de Trachine, dans la Dryopide, qui prit dès lors le nom de Doride. Un siècle après, les Doriens, unis aux Thesprotes de Thessalie et aux Héraclides, subjuguèrent presque toute l'Hémonie et l'enlevèrent aux Éoliens, mais sans la garder pour eux ; puis, unis aux Héraclides, sous la conduite de Cléodée et d'Aristomaque, ils attaquèrent à deux fois, mais vainement, le Péloponèse. Enfin, en 1190 av. J.-C., 120 ans après la mort d'Hercule, les Doriens, fondus désormais avec les Héraclides, et aidés des Étoliens, occupèrent le Péloponèse, moins l'Arcadie : ils gardèrent pour eux l'Argolide, la Laconie, la Messénie ; l'Élide passa aux Étoliens. L'Égiale, enlevée aux Ioniens, ne resta point aux conquérants, mais reçut de nouveaux habitants, les Achéens. Plus tard, les Doriens s'emparèrent aussi de Mégare et de l'île de Crète. Enfin, comme tous les peuples grecs, ils envoyèrent au loin des colonies ; les principales sont : Cos, Rhodes et plusieurs villes de l'Asie-Mineure, dont la partie S. O. prit d'eux le nom de Doride (V. DORIDE), puis Byzance, Corcyre, Syracuse, Tarente, Héraclée en Italie, etc. — C'est a tort qu'on identifie parfois les Doriens et les Hellènes. Les Doriens, derniers venus dans la Grèce méridionale, ont dépossédé non pas les Pélasges, mais les autres Hellènes, Ioniens, Achéens, Éoliens, et toujours l'opposition a subsisté entre eux et ces tribus, tant pour le caractère que pour le gouvernement, les lois et le dialecte. L'invasion dorienne fit rétrograder la civilisation en Grèce et causa une espèce de moyen âge de cinq à six siècles. L’Histoire des peuples Doriens a été écrite par Ottfried Müller (1824 et 1844).

DORIGNY, famille d'artistes distingués. Michel D., né en 1617 à St-Quentin, mort en 1663, élève de Vouet, réussit à la fois dans la peinture et la gravure et grava les meilleures œuvres de Vouet. — Son fils, Louis D., 1654-1742, également peintre et graveur, peignit à fresque la coupole de la cathédrale de Trente et grava la Descente des Sarrasins à Ostie d'après Raphaël ; — Nicolas D., 2e fils de Michel, 1658-1746, admis en 1725 à l'Académie de peinture, grava surtout d'après Raphaël, le Dominiquin, le Guerchin, C. Maratte et Lanfranc.

DORIS, fille de l'Océan et de Téthys, épousa Nérée, dont elle eut 50 filles appelées les Néréides.

D'ORLÉANS (le P. Joseph), jésuite, né à Bourges en 1644, m. à Paris en 1698, professa d'abord les belles lettres dans différents colléges, se livra ensuite a la prédication et à la rédaction d'ouvrages d'histoire qui obtinrent un succès mérité. On a de lui : Histoire des révolutions d'Angleterre, Paris, 1693, continuée par F. Turpin, 1786 ; Histoire des révolutions d'Espagne, 1734-1735, terminée par Brumoy et Rouillé, et un grand nombre de biographies particulières.

DORMANS, ch.-l. de c. (Marne), à 24 kil. O. d'Épernay ; 2300 h. Station du chemin de fer de Strasbourg. Vins, poteries. Anc. châtellenie qui appartint à la maison de Condé et aux princes de Ligne. Henri de Guise y reçut, en combattant un corps d'Allemands, la blessure qui lui valut le surnom de Balafré (1575).

DORMANS (Jean de), cardinal, chancelier et garde des sceaux sous les rois Jean et Charles V, avait été d'abord avocat au parlement. Il s'éleva par son mérite aux premières dignités de l’État et de l'Église et fut fait évêque de Beauvais, puis cardinal, en 1368. Ce fut lui qui fonda à Paris le collège dit de Beauvais ; il le nomma ainsi en l'honneur de la ville dont il était évêque. Il mourut en 1373.

DORMANTS (les Sept), nom donné à sept frères qui, selon la légende, souffrirent le martyre à Éphèse sous l'empereur Dèce en 251. S'étant cachés dans une caverne, ils y furent murés par ordre de l'empereur : on les y retrouva 157 ans après : ils paraissaient n'être qu'endormis. On les fête le 27 juillet.

DORMEILLES, bourg de Seine-et-Marne, canton de Moret, à 21 kil. de Fontainebleau ; 800 hab. Clotaire II y fut défait par Théodebert et Thierry en 600.

DORNACH, vge de Suisse (Soleure), à 10 kil. S. de Bâle ; 500 hab. Bat. célèbre où 6000 Suisses battirent 15 000 Autrichiens en 1499. L'église renferme le tombeau de Maupertuis.

DORNES, ch.-l. de c. (Nièvre), à 50 kil. S. E. de Nevers ; 1400 hab. Élève d'abeilles.

DORNOCH, v. d’Écosse, eh.-l. du comté de Sutherland, à 330 kil. d’Édimbourg, sur un petit bras de mer qui sépare les comtés de Sutherland et de Ross ; 3500 hab. Anc. résidence des évêques de Caithness.

DOROTHÉE (Ste), vierge et martyre, confessa la foi sous Maximin (311), fut dépouillée de ses biens et bannie. On la fête le 6 février.

DOROTHÉE (S.), prêtre d'Antioche, natif de Tyr, contemporain de S. Cyrille, fut, dit-on, martyrisé en 362. Il est auteur d'un livre intitulé : Synopsis de vita et morte apostolorum. On l'hon. le 5 juin.

DOROTHÉE, l’Archimandrite, disciple du moine Jean le Prophète, et maître de Dosithée, vivait vers 560 en Palestine, et devint chef d'un monastère près de Gaza. Il a laissé des Sermones de vita recte instituenda, trad. en français par l'abbé de Rancé, 1686, et des Lettres, en grec et en latin.

DORPAT, en allemand Derpt, v. de Russie (Livonie), sur l'Embach, à 230 k. N. E. de Riga ; 13 000 h. Commerce de transit. Anc. évêché, université établie en 1635 par Gustave Adolphe, et renouvelée en 1802 par l'empereur Alexandre, école vétérinaire, jardin botanique, observatoire. Dorpat fut fondée en 1030, détruite en 1191, mais rebâtie peu de temps après. Elle appartint pendant le XIIIe siècle aux chevaliers de l'Ordre Teutonique, qui y fondèrent un évêché en 1224, et fit partie de la ligue hanséatique. Plusieurs fois prise par les Polonais, par les Suédois et par les Russes, qui la possèdent depuis 1704.

DORSET, comté de l'Angleterre, au S. O., entre-ceux de Southampton à l'E. et de Devon à l'O. ; 84 k. sur 58 ; 175 000 hab.; ch.-l. Dorchester. Beau pays, surnommé le Jardin de VAngleterre : pâturages, céréales, fruits, chanvre, légumes ; moutons renommés, laine ; pêche. Anciennement habité par les Durotriges, ce pays fit ensuite partie du roy. de Wessex et fut conquis par le roi Egbert.

DORSET (Thomas SACKVILLE, comte de), grand-trésorier d'Angleterre, né en 1536 à Withian (Sussex), mort en 1608, sortait d'une famille normande venue en Angleterre avec Guillaume le Conquérant, et était proche parent de la reine Élisabeth. Élevé en 1567 à la pairie avec le titre de lord Buckhurst, il siégea en cette qualité parmi les juges qui condamnèrent Marie Stuart ; ce fut lui que l'on chargea d'aller annoncer cette sentence à la malheureuse princesse. En 1598, il fut fait grand trésorier, et présida la commission qui jugea le comte d'Essex. Jacques I le créa comte de Dorset, et lui continua la faveur dont il avait joui sous le règne précédent. Dorset avait dans sa jeunesse cultivé la poésie ; il est le premier qui ait donné à l'Angleterre un drame régulier, la tragédie de Gordobuc, 1561. Il avait publié en 1559 le Miroir des magistrats, recueil de poèmes où de grands personnages racontent les malheurs dont ils ont été victimes.

DORSET (Édouard, comte de), petit-fils du préc.,