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Celui-ci régna en tyran, et fut tué en 260. — D. IV, prince pieux, régna de 636 à 651. Il accueillit la famille d'Ethelred, chassée du Northumberland, l'aida à recouvrer ses États et envoya des missionnaires dans le Northumberland pour y prêcher la foi. — D. V, prince voluptueux, monta sur le trône en 857, eut à combattre les Pictes et les Bretons, éprouva des revers, et mourut en 858 dans une prison où il avait été jeté par ses seigneurs mécontents. — D. VI, 892-903, secourut Alfred contre les Danois, et se fit chérir de ses sujets par sa justice et sa douceur. — D. VII, 1023-40, repoussa avec succès les attaques de Suénon, roi de Norvége. Il périt assassiné par Macbeth. C'est ce prince qui figure sous le nom de Duncan dans le Macbeth de Shakespeare. — D. VIII, fils du préc., s'enfuit aux îles Hébrides durant la tyrannie de Macbeth, s'empara en 1093 du trône d’Écosse au préjudice des fils de son frère aîné Malcolm III, fut chassé au bout de six mois par Duncan pour avoir cédé les Hébrides au roi de Norvége, puis rappelé à cause de la sévérité de son successeur, et enfin chassé de nouveau par Edgard, fils de Malcolm. Livré à son rival, il fut jeté en prison et y m. en 1098.

DONAT, Donatus, nom de deux évêques schismatiques d'Afrique, dont les partisans prirent le nom de Donatistes. Le premier, évêque de Cases-Noires (Cellæ nigræ) en Numidie, excita un schisme vers 305 en refusant d'admettre à la communion les traditeurs, c'est-à-dire ceux qui pendant la persécution de Dioclétien avaient livré aux Païens les vases sacrés et les livres saints. Il fit déposer Cécilien, évêque de Carthage, qu'il accusait d'indulgence à cet égard; mais il fut lui-même excommunié par le pape Melchiade (313), et par les conciles de Rome et d'Arles. — Le 2e, élu en 316 évêque schismatique de Carthage, se montra aussi intolérant. Condamné par le pape et l'empereur, il se révolta, se porta avec ses partisans aux plus grands excès contre les Catholiques, et alluma une guerre civile qui désola l'Afrique sous les règnes de Constantin et de ses successeurs jusqu'à l'invasion des Vandales, qui persécutèrent également Donatistes et Catholiques. Les Donatistes ont été combattus par S. Augustin et par S. Optat, qui a écrit leur histoire.

DONAT, Ælius Donatus, grammairien latin du IVe siècle, fut précepteur de S. Jérôme. On a de lui un commentaire estimé sur Térence (Venise, 1473), qui offre de précieux rapprochements entre Térence et Ménandre, et deux traités De Barbarismo et De octo partibus orationis, 1522. Ce dernier fut longtemps adopté dans les écoles. On lui attribue aussi une Vie de Virgile, qui n'est qu'un tissu de fables, et un Commentaire sur l'Énéide; ces deux derniers ouvrages paraissent être d'un autre Donat, postérieur, qui aurait eu pour prénoms Claude Tibère.

DONATELLO (DONATO, plus connu sous le diminutif de), sculpteur, né à Florence en 1383 d'une famille pauvre, mort en 1466. Élevé par un homme généreux qui, devinant son talent, lui donna des maîtres de dessin et de sculpture, il fit de rapides progrès et bientôt il n'eut plus d'égal dans son art. Il donna successivement plusieurs chefs-d'œuvre : une figure de Vieillard à tête chauve, les statues en bronze de S. Pierre, S. George et S. Marc, et celle de ääJudith qui vient de couper la tête d'Holopherne, à Florence ; il exécuta à Venise en bas-reliefs l'histoire de S. Antoine, et fut en dernier lieu employé à Florence par les Médicis qui soutinrent sa vieillesse de leurs bienfaits. On reproche à cet artiste de tomber dans le réalisme.

DONATIEN (S.), jeune Armoricain de Namnetes (Nantes), se fit chrétien, convertit son frère Rogagien et subit le martyre avec lui sous Maximien, vers 287. On les honore ensemble le 24 mai.

DONATISTES. V. DONAT.

DONATO, nom de quelques doges de Venise. Franc. D. gouverna de 1545 à 1553, fit respecter la neutralité de la république, malgré l'opposition de Charles-Quint et de Henri II; fit construire l'hôtel des Monnaies et la bibliothèque, et enrichit le palais Ducal des œuvres des meilleurs maîtres. — Léonard D., doge de 1606 à 1612, résista au pape Paul V qui voulait interdire au sénat d'exercer sa juridiction sur les ecclésiastiques, et faire rapporter une loi qui défendait à ceux-ci d’acquérir de nouveaux immeubles.

DONAUESCHINGEN, v. du grand-duché de Bade, à 82 kil. N. O. de Constance; 3500 hab. Château, dans la cour duquel on voit la source principale du Danube (Donau), et qui sert de résidence aux princes de Furstenberg. Bibliothèque de 30 000 volumes, belle collection de tableaux et de gravures.

DONAWERT, v. de Bavière (H.-Danube), sur le Danube, à 40 kil. N. O. d'Augsbourg; 2500 hab. Jadis ville libre, érigée en ville impériale par Albert I en 1308, réunie à la Bavière en 1607, prise par Baner en 1632. Marlborough y battit les Bavarois en 1704; Soult y vainquit Mack en 1805.

DONCASTER, Danum, v. d'Angleterre (York), sur le Don, à 59 kil. S. d'York; 12 000 hab. Jolie ville, renommée par ses courses de chevaux, fondées en 1703. Ancienne station romaine, antiquités.

DONCHERY, v. forte du dép. des Ardennes, sur la Meuse, à 5 kil. O. de Sedan; 1800 hab. Serges, toiles et dentelles. Donchery appartint successivement aux abbés de St-Médard de Soissons et aux comtes de Réthel; elle fut fortifiée en 1358, pendant les troubles de la Jacquerie, et vainement assiégée par Charles-Quint; prise par les Espagnols en 1641, par Louis XIII, 1642.

DONCOURT, vge près de Metz, où se livra un des combats du siége (août 1870).

DONDUS ou DE DONDIS (Jacq.), surnommé Horologius, médecin et mécanicien, né à Padoue en 1298, mort en 1360, inventa une horloge qui marquait, outre les heures, les révolutions du soleil et des planètes et les phases de la lune. Cette horloge fut placée en 1344 sur la tour du palais de Padoue. On a de Dondus : Promptuarium medicinæ, Venet., 1481, compilation de remèdes tirés des médecins grecs, latins et arabes. — Son fils, Jean Dondus, mort en 1380, est aussi auteur d'une horloge célèbre, placée à Pavie.

DONEAU (Hugues), Hugo Donellus, jurisconsulte, né en 1527 à Châtillon-sur-Saône, mort en 1591, enseigna le droit dès l'âge de 24 ans à Toulouse, eut dans cette ville de vifs démêlés avec Cujas, quitta la France après la St-Barthélemy parce qu'il était calviniste, et fut successivement professeur à Heidelberg, à Leyde, à Altorf, où il mourut. Doué d'une mémoire prodigieuse, il était aussi bon littérateur que savant jurisconsulte. Il a laissé des Commentaires sur le Digeste et le Code et des traités particuliers. Ses ouvrages se distinguent par la méthode philosophique. Ses Opera omnia juridica ont été réunis en 12 vol. in-fol, Lucq., 1762-68; Rome et Macerata, 1828-33.

DONEGAL, Dungalia, v. d'Irlande (Ulster), dans le comté de son nom, à 195 kil. N. O. de Dublin, à l'emb. de l'Erne. Bon port. — Le comté de Donegal, sur l'Océan Atlantique, à l'O. de ceux de Londonderry et de Tyrone, a 115 kil. sur 71 et 300 000 hab. Ch.-l., Lifforg. Lacs, dont le principal est le lac Derf, contenant une île dite Purgatoire de S. Patrick.

DONGOLA, contrée de la Nubie, entre 25° 40'-35° long. E., et 18° 20-19° 50' lat. N., a pour ville, principales le Vieux-Dongola, auj. envahi par les sables, et le Nouveau-Dongola ou Marakah, sur la r. g. du Nil, avec 6000 hab. Le Nil traverse cette contrée et la couvre en partie par ses inondations annuelles. Déserts arides, sauf sur les bords du Nil et du Tacazzé. Le Dongola se divise en plusieurs petits États, parmi lesquels les plus importants étaient le pays des Chaykiés et le Dongola proprement dit. Ce dernier fut longtemps le plus puissant, puis il est devenu, comme tous les autres tributaire, d'abord des Chaykiés, ensuite des Mamelouks échappés d'É-