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de l'Isère, des H.-Alpes, et une petite partie de celui de la Drôme. Il est très-accidenté, très-pittoresque, et offre de nombreuses curiosités naturelles, qu'on a nommées les merveilles du Dauphiné. — Le Dauphiné, occupé jadis par les Allobroges, les Segalauni, les Vocontii et les Tricastini, fit partie d'abord de la Viennaise et de la Narbonnaise 2e, puis du roy. des Burgundes, de la Bourgogne Cisjurane, du roy. d'Arles. Lorsque ce dernier roy. se divisa en fiefs nombreux, le Dauphiné se forma de la réunion de plusieurs de ces fiefs au comté de Vienne ou d'Albon, comté dont les titulaires se qualifiaient Dauphins. Il y a eu 3 maisons de Dauphins de Vienne : la 1re, la maison des comtes d'Albon, issue de Guigues I (1063-1212) ; la 2e, dite dynastie de Bourgogne, commençant à Guigues VI, et finissant en 1281; la 3e, dite maison de La Tour-du-Pin (1281-1349). Par un traité signé en 1343 et confirmé en 1349, Humbert II, héritier de cette maison, assura le Dauphiné à Philippe de Valois, à condition que toujours le fils aîné du roi de France prendrait le nom de Dauphin. Le Dauphiné accueillit au XIVe s. les doctrines des Vaudois et au XVIe s. celles de Calvin, ce qui attira sur ce pays les plus cruelles persécutions. En 1690, le duc de Savoie et le prince Eugène envahirent le Dauphiné et le mirent à feu et à sang. Ce pays fut un des plus empressés à se prononcer en faveur de la Révolution et à accueillir l'Empereur à son retour de l'île d'Elbe.

DAUPHINÉ D'AUVERGNE, nom donné du XIIe au XVe s. à une seigneurie appartenant à la branche aînée des comtes d'Auvergne, et qui se composait d'une partie de la Limagne et de la moitié de la v. de Clermont.

DAURAT. V. DORAT.

DAUSQUE (Claude), commentateur, né à St-Omer en 1566, m. en 1644, jésuite et chanoine de Tournai, a donné une édition estimée de Silius Italicus, avec notes, 1615 ; une trad. latine des Homélies de S. Basile, Paris, 1622 ; des notes sur Quintus Calaber, Coluthus, etc.; Antiqui novique Latii orthographia, 1632.

DAUVERGNE (Ant.), compositeur, né en 1713 à Clermont, m. en 1797, était fils d'un maître de violon. Il donna en 1753, avec Vadé, les Troqueurs, un des premiers opéras-comiques réguliers, devint maître de la musique du roi (Louis XVI) et composa des ballets et de la musique d'église.

DAVE, Davus, personn. de la com. lat., est, comme nos Frontins, le type de l'esclave rusé et pervers. (Voir, dans Térence, l’Andrienne, le Phormion, etc.).

DAVENANT (sir Will.), poëte anglais, né à Oxford en 1605, mort en 1668, fut nommé en 1637 poëte lauréat. Il s'attacha dans les guerres civiles à Charles I, combattit vaillamment et fut fait chevalier en 1643. Quelque temps avant la mort de ce prince, il passa en France et se fit catholique. Il revint en Angleterre lorsque Charles II monta sur le trône. Ses ouvrages ont été publiés à Londres en 1673, in-fol. On y trouve des Tragédies, des Tragi-Comédies, des Mascarades, des Comédies et des poésies diverses, entre autres le poëme de Gundibert, qui eut un grand succès. — Son fils Charles D. (1656-1714), s'est fait un nom par plusieurs ouvrages de politique, de poésie et d'économie, imprimés en 1771, 5 vol. in-8.

DAVID, roi-prophète, fils d'Isaï ou Jessé, né à Bethléem vers 1086 ou 1071 av. J.-C., conduisait les troupeaux de son père, lorsqu'il fut désigné par Samuel, à l'âge de I5ans, pour succéder à Saül, et reçut l'onction royale. Il tua le géant philistin Goliath, qui avait défié les Juifs, et se couvrit de gloire en plusieurs autres occasions ; mais Saül, jaloux de ses succès, voulut le faire périr, ce qui le força à se cacher pendant plusieurs années, et même à chercher un refuge chez l'étranger. Après la mort de Saül, qui périt à Gelboé, il se fit reconnaître roi à Hébron (1056 ou l040). Le trône lui fut d'abord disputé par un fils de Saül, Isboseth ; mais ce prince ayant été assassiné, David régna seul au bout de 7 ans. Il fit de grandes conquêtes, enleva aux Jébuséens Jérusalem, dont il fit sa capitale, vainquit les rois de Syrie et de Mésopotamie ; mais il ternit la gloire de son règne en cédant à des passions coupables : on lui reproche surtout la mort d'Urie, dont il se défit pour épouser sa femme Bethsabée ; cependant, ayant fait pénitence, il obtint de Dieu son pardon. David eut de grands chagrins domestiques : il vit un de ses fils, Amnon, tué par son frère Absalon, et eut à réprimer la révolte et à déplorer la mort de ce. dernier. Il mourut en 1016 ou 1001, laissant le trône à Salomon, le plus jeune de ses fils. On a sous le nom de David 150 psaumes qui sont regardés comme le chef-d'œuvre de la poésie lyrique. Outre qu'ils se trouvent trad. en prose dans toutes les versions de la Bible, ils ont été pour la plupart imités en vers français ; les trad. les plus estimées sont celles de Marot, de Malherbe, de Racan et de J. B. Rousseau.

DAVID de Nerken, philosophe arménien des Ve et VIe siècles, était cousin germain et disciple de Moïse de Khoren. Il étudia la philosophie à Athènes sous Syrianus, et fut condisciple de Proclus. Il fut chargé par le patriarche Isaac I de visiter Édesse, Alexandrie, Athènes, Constantinople, pour s'y instruire et recueillir des manuscrits. Il a trad. en arménien les ouvrages d'Aristote sur la Logique, et a laissé des commentaires importants sur Aristote, Porphyre, etc., les uns en grec, les autres en arménien. Ils sont restés manuscrits pour la plupart ; on en trouve des fragments dans l'Aristote de l'Académie de Berlin.

DAVID (S.), patron du pays de Galles, né vers 480, mort en 544, était fils d'un prince du Cardigan. Il prêcha le Christianisme dans la partie mérid. de la Grande-Bretagne, fonda 12 monastères, et fut évêque de Menevia, ville qui prit depuis le nom de St-David. On l'honore le 1er mars.

DAVID COMNÈNE, dernier empereur de Trébizonde, avait usurpé le trône après la mort de son frère. Il consentit à livrer ses États à Mahomet II, en 1458, à condition que ce sultan épouserait sa fille Anne, et que lui-même aurait la vie sauve. Le sultan observa la première condition ; mais il fit tuer David avec sept de ses fils, en 1462.

DAVID I et [[w:David II (roi d'Écosse)|II], rois d’Écosse. V. ÉCOSSE et BRUCE.

DAVID (J. L.), célèbre peintre français, né à Paris en 1748, était parent du peintre Boucher. Il eut Vien pour maître, remporta le grand prix en 1775 et fut admis à l'Académie de peinture en 1783. Il s'attacha à restaurer l'art en France, en faisant revivre le goût des beautés antiques. Il prit aussi une grande part aux événements de la Révolution. Passionné pour les républiques de la Grèce et de Rome, il espérait en transplanter chez nous les institutions. En 1791, il offrit à l'Assemblée constituante l'esquisse du tableau du Serment du jeu de paume ; il exécuta deux ans après la Mort de Michel Lepelletier. Nommé membre de la Convention en 1792, il s'y fit remarquer par son ardeur républicaine, vota la mort de Louis XVI, siégea avec les Montagnards, et fut un moment président de l'assemblée. La Mort de Marat lui fournit le sujet d'un tableau célèbre (1793). A partir de l'année 1796, il ne s'occupa plus de politique et s'adonna tout entier aux arts. De son atelier sont sortis, entre autres chefs-d'œuvre, Bélisaire, Brutus, les Horaces, la Mort de Socrate, l’Enlèvement des Sabines, Bonaparte au mont Str-Bernard, le Couronnement de l'Empereur, la Distribution des aigles, Léonidas aux Thermopyles, etc. À la Restauration, David fut exilé. Il mourut en 1825 à Bruxelles. Le gouvt d'alors ne permit pas qu'on rapportât ses restes en France ; les Belges lui érigèrent un monument. On compte parmi ses élèves Gérard, Girodet, Gros, Ingres, Léopold Robert. M. Delécluze a publié L. David et son temps, 1854, in-12.

DAVID (Émeric), savant, né à Aix en 1755, mort en 1839. D'abord avocat, puis maire d'Aix, en 1791, il fut appelé au Corps législatif en 1809 et nommé député en 1814. Quittant le barreau et la politique pour les lettres, il composa une Histoire de la peinture au moyen âge, 1842, une Histoire de la sculp-