Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/499

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vailla pour le théâtre, et donna, depuis 1781 jusqu’à sa mort, un grand nombre d’opéras charmants, dont les paroles étaient le plus souvent composées par Marsollier ou Monvel, et qui eurent presque tous du succès. Les plus connus sont : Mina ou la Folle par amour (1786) ; Renaud d’Ast (1787) ; les Petits Savoyards (1789) ; Camille (1791) ; Ambroise (1793) ; Adolphe et Clara (1799) ; Maison à vendre (1800) ; Picaros et Diego (1803) ; Gulistan (1805). Sa musique est gracieuse, naturelle et facile ; il excellait surtout dans la romance.

DALBERG (Charles, baron de), prince primat de l’église catholique d’Allemagne, né en 1745 à Hernsheim, près de Worms, mort en 1817, sortait d’une des plus anciennes familles de l’Europe, dont les membres remplirent pendant plusieurs siècles les fonctions de trésorier du chapitre de Worms. D’abord gouverneur civil d’Erfurt, puis évêque de Constance, il devint en 1802 électeur de Mayence, évêque de Ratisbonne et archichancelier de l’empire. Il présida les dernières diètes de l’Allemagne, et tenta d’abord de s’opposer aux projets de Napoléon ; mais, voyant que toute résistance était inutile, il se rallia à la France. Il fut nommé président de la Confédération du Rhin, grand-duc de Francfort, et désigna Eugène Beauharnais pour son successeur. Resté fidèle à Napoléon dans ses revers, il fut dépouillé par les alliés d’une partie de ses États ; il ne conserva que l’évêché de Ratisbonne. Aussi bon écrivain que savant éclairé, il a laissé plusieurs ouvrages, dont le principal, Méditation sur l’univers (all.), a eu jusqu’à 10 éditions. — Son neveu, Emmeric, duc de Dalberg, 1773-1833, fut d’abord au service du grand-duc de Bade, puis s’attacha à Napoléon, se fit naturaliser Français et eut part au mariage de l’empereur avec Marie-Louise. A la chute de Napoléon, il fut un des membres du gouvernement provisoire en France : il accompagna Talleyrand au congrès de Vienne comme plénipotentiaire, et reçut en récompense de Louis XVIII la pairie et l’ambassade de Turin. On lui attribue une part dans l’Histoire de la Restauration de M. Capefigue.

DALÉCARLIE, en suédois Dalarne, anc. prov. de Suède, bornée à l’O. et au N. par les Dofrines, à l’E. par l’Helsingie et la Gestricie, au S. par la Westmanie et le Wermeland, forme auj. le gouvt de Falun. Elle doit son nom à la riv. de Dal qui l’arrose. Falun, Hedemora, en étaient les principales villes. La Dalécarlie est hérissée de montagnes couvertes de forêts de sapins et très-riches en mines. Elle a toujours servi de refuge aux mécontents : c’est là que Gustave Wasa se cacha en 1520, après son évasion des prisons de Christian II, et qu’il prépara l’affranchissement de la Suède.

DALECHAMPS (Jacq.), médecin, botaniste et philologue, né à Caen en 1513, mort à Lyon en 1586, exerça la médecine à Lyon depuis 1552. On lui doit : Historia generalis plantarum, Lyon, 1586, trad. par J. Desmoulins, 1615, ouvrage où sont rassemblées toutes les connaissances que l’on possédait alors en botanique, mais dont malheureusement il ne put faire par lui-même la publication, ce qui donna lieu à bien des fautes ; une édition d’Athénée, avec traduction latine et commentaires, 1552 ; Pline, 1587, édition estimée ; et des traductions françaises de Paul d’Égine, de Galien et de Cœlius Aurelianus.

D’ALEMBERT. V. ALEMBERT (D’).

DALESME (André), physicien, né vers 1660, mort en 1727, fut admis en 1699 à l’Académie des sciences. On lui doit un nouveau cric, d’une grande force, et un fourneau dans lequel la fumée, ramenée dans le brasier, se convertit en flamme en se brûlant de nouveau. Il avait imaginé en même temps que Newcomen une machine à vapeur.

DALGARNO (George), savant écossais, né à Aberdeen, publia à Londres en 1661 : Ars signorum, vulgo character universalis et lingua philosophica, ouvrage dans lequel il propose une langue universelle fondée sur une classification méthodique des idées. Déjà Wilkins, dès 1641, avait traité ce sujet.

DALIBARD (Thom. Franç.), naturaliste, fut un des premiers à introduire en France la méthode de Linné et publia en 1749, sous le titre de Floræ parisiensis prodromus, une Flore où les plantes sont distribuées d’après le système de ce savant. Il fut aussi le premier à répéter les expériences de Franklin sur l’électricité atmosphérique et traduisit ses écrits.

DALIE, anc. prov. de Suède, dans la Gothie occidentale, fait auj. partie des gouvts d’Elfsborg et de Gœtheborg-et-Bohus.

DALILA, femme philistine, de la vallée de Sorec, fut aimée de Samson. Gagnée par l’or de ses compatriotes, elle lui coupa pendant la nuit ses cheveux, dans lesquels résidait toute sa force, et le livra ensuite pieds et poings liés à ses ennemis.

DALIN (Olaüs), écrivain suédois, né à Winsberg en 1708, mort en 1763, fut conseiller de la chancellerie, puis chancelier de la cour. Son gouvt le chargea d’écrire l’Histoire générale du royaume. Cet ouvrage, publié à Stockholm en 1747, s’étend jusqu’à la mort de Charles XI. On a encore de lui un poëme : la Liberté de Suède, 1742, et un grand nombre d’Épîtres, de Satires, de Fables, de Pensées.

DALLERY (Ch.), mécanicien, né en 1754 à Amiens, mort en 1835, s’adonna d’abord à la facture de l’orgue, puis perfectionna la bijouterie, inventa en 1780 une machine à vapeur avec chaudière tubulaire, eut le premier l’idée d’appliquer l’hélice à la navigation à vapeur, prit à cet effet un brevet d’invention en 1803, et entreprit de construire un bateau sur ce principe, mais se ruina sans avoir pu achever ce bateau, et le brisa dans son désespoir.

DALMATIE. On désigne sous ce nom une prov. de l’anc. empire romain et le royaume actuel de Dalmatie, qui, joint à l’Albanie, forme un des 15 grands gouvernements des États autrichiens.

DALMATIE ANCIENNE, contrée de l’Europe, située entre l’Adriatique à l’O. et les monts de la Liburnie à l’E., faisait partie de la grande région illyrique. Ses habitants se subdivisaient en Dalmates proprement dits (à Delminium et Salone), Ardyéens ou Vardéens (vis-à-vis de l’île de Pharos), Autariates et Daorizes. Dans la distribution de l’empire en diocèses, la Dalmatie devint une prov. du diocèse d’Illyrie occidentale, et fit partie de la préfecture d’Italie. Elle eut alors pour ch.-l. Salone, qui était aussi capitale de tout le diocèse d’Illyrie occidentale.

DALMATIE-ET-ALBANIE (roy. de), province littorale des États autrichiens, le long de l’Adriatique, bornée au N. par l’Istrie et la Croatie, à l’E. par la Bosnie, au S. par l’Albanie turque, se compose de 4 cercles : Zara, Spalatro, Raguse et Cattaro, et de plusieurs îles : Arbe, Brazza, Bua, etc. ; 450 000 h., de races variées ; ch-l., Zara. La Dalmatie est traversée par les Alpes Dinariques ; elle est arrosée par de petites riv. côtières, dont les principales sont : le Kerba, la Zermania, la Cettina et la Narenta. Climat tempéré dans l’intérieur, chaud sur les côtes ; sol fertile, riches carrières de marbre et d’albâtre ; mines de fer et de houille. Construction de petits bâtiments ; assez de commerce. La langue usuelle est l’esclavon ; dans les villes maritimes, c’est, l’italien.

Histoire. La Dalmatie formait jadis un État puissant, composé de peuples divers qui furent successivement soumis par les Romains. Les Dalmates-Ardyéens étaient devenus sujets dès l’an 229 av. J.-C. Paul-Émile prit Delminium en 219 ; Gentius, roi de l’Illyrie, battu et pris en 168, se vit enlever les provinces dalmates qu’il possédait ; Marcus Figulus (156) et Nasica Corculum (154) domptèrent les Autariates et autres tribus dalmates ; un Métellus soumit le reste du pays sans coup férir en 118, et prit de là le nom de Dalmaticus. L’an 9 de J.-C., la Dalmatie se révolta, mais ce soulèvement fut bientôt réprimé. Après la chute de l’empire d’Occident, la Dalmatie fut conquise par les Hérules, puis par