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Masson et Berryat-St-Prix. Toulouse lui a érigé une statue en 1850.

CUJAVIE, région de l'anc. Pologne, comprenait ce qui depuis forma le palatinat de Brzesc, celui d'Inovraclaw et le pays de Dobrzin. Elle fit d'abord partie de la principauté de Mazovie, érigée vers 1206 en faveur de Conrad, fils de Casimir II; mais elle en fut détachée ensuite et forma un duché particulier, dont les limites varièrent. Réunie plus tard au duché de Mazovie. elle revint à la couronne de Pologne en 1526. On donne le nom d'évêque de Cujavie à l'évêque de Wladislaw, parce que, primitivement, le siége de cet évêché fut à Krouswiça en Cujavie.

CULARO, v. de la Narbonnaise, auj. Grenoble.

CULIACAN, v. du Mexique (Sonora-et-Cinaloa), SST le Culiacan, qui tombe dans le golfe de Californie, à 175 kil. S. E. de Cinaloa; 10 000 h. Évêché.

CULLEN (W.), médecin écossais, né en 1712, m. en 1790, professa avec la plus grande distinction la médecine et la chimie à Glasgow, puis à Édimbourg ; attaqua la doctrine médicale de Boërhaave, qui régnait alors, et y substitua une doctrine nouvelle dans laquelle il attribuait le principal rôle au système nerveux, que son prédécesseur avait trop négligé. Il rendit aussi de grands services à la physiologie et surtout à la nosologie, dans laquelle il introduisit une classification méthodique. Ses ouvrages principaux sont : Physiology, 1785; Practice of physic, 1787; Synopsis nosologiæ methodicæ, 1772; A treatise of the Materia medica, 1789, qui tous ont été trad. par Bosquillon.

CULLODEN-MOOR, bruyère d'Écosse (Inverness), à 16 k. S. O. de Nairn. Il s'y livra en 1746 une bataille décisive où les Jacobites, commandés par Charles-Édouard, furent défaits par le duc de Cumberland.

CULM, v. des États prussiens (Prusse), à 53 k. S. O. de Marienwerder; 5300 hab. Évêché (dont le titulaire réside à Culmsee, située à 10 k. S. E.), séminaire, école de cadets. La ville fut fondée en 1230 par les Chevaliers teutoniques.

CULM, bourg de Bohême (Leutmeritz), à 12 kil. N. E. de Tœplitz. Vandamme y fut battu en 1813.

CULMBACH, v. de Bavière (Haut-Mein), à 24 kil. N. O. de Bayreuth ; 3700 h. Station de chemin de fer. Incendiée par les Hussites (1430). Patrie du graveur Schœn (Martin).

CULMBACH (Principauté de), la même que celle de Bayreuth. V. BAYREUTH.

CULOZ, commune du dép. de l'Ain, sur la r. dr. du Rhône, à 5 k. S. de Seyssel et à 14 k. N. E. de Belley, sur la frontière de Suisse; 1200 h. Station; pont qui relie les chemins de fer français et suisse.

CUMANA, v. et port du Vénézuela, ch.-l. de la prov. de Cumana et du dép. de Maturin, à l'embouchure du Manzanarès; 10 000 h. Rade vaste et sûre. Climat sain, mais très-chaud. Ville forte et commerçante. Cumana est exposée à de fréquents tremblements de terre. Fondée en 1523 par les Espagnols. — La prov. a 55 000 hab. environ.

CUMANIE (GRANDE), district de Hongrie, dans le cercle en deçà de la Theiss, entre les comitats d'Hevesch, Szaboltsch, Bekes; 1086 k. carrés; 60 500 h. en 1825; ch.-l., Kardzag-Uj-Szallas. — CUMANIE (PETITE), district de Hongrie, dans le cercle en deçà du Danube, entre les comitats de Bacs, Csongrad, Hevesch et Pesth; 80 000 hab. ; ch.-l., Felegyhaza. — La Grande et la Petite Cumanie prennent leur nom d'un corps de Cumans (V. ci-après) qui était venu s'établir en Hongrie dans les XIIe et XIIIe siècles. Les rois de Hongrie leur concédèrent des terres en récompense de leurs services et pour prix de leur conversion au Christianisme.

CUMANS ou COMANS, dits aussi Uzes et Polovtzes, peuple de la Sarmatie européenne, était probablement une tribu des Alains et tirait son nom du Cuma ou Kouma, fl. qui se jette dans la mer Caspienne. En 888, on voit les Cumans établis entre le Volga et l'Oural, pays dont ils avaient chassé les Petchenègues. Au XIe siècle, ils se répandirent entre le Dnieper, le Tanaïs, le Volga et l'Iaïk. Au XIIIe, la plus grande-partie d'entre eux passa en Hongrie, où ils s'établirent dans le pays appelé depuis Cumanie.

CUMBERLAND, Cumbria, comté d'Angleterre, dans l'angle N. O., sur la mer d'Irlande, et limitrophe de l'Écosse : 115 k. sur 65; 180 000 hab.; ch.-l. Carlisle. Sol varié, mont. (de 300 à 1000m), sites pittoresques ; climat sain, mais humide. Mines de plomb, de houille, carrières de pierres à chaux; très-peu d'industrie. Au N. s'étend l'ancien mur d'Adrien. Le pays tire son nom des Cimbres (Cumbri ou Cimbri), ses anciens habitants. — Le nom de Cumberland est très-commun aux États-Unis et dans les possessions anglaises de l'Amérique du Nord; ainsi il est porté : 1° par plusieurs comtés des États-Unis ; — 2° par une riv. qui arrose les États de Kentucky et de Tennessee, passe par Nashville, et se jette dans l'Ohio, r. g., après un cours de 800 k.; — 3° par une chaîne de mont. qui sort de la branche occidentale des monts Alleghany et s'étend de 35° à 37° lat. N., formant au N. E. la limite entre le Kentucky et la Virginie; — 4° par une v. du Maryland, capit. du comté d'Alleghany, au confluent du Potomac et du Will's Creek, à 200 kil. N. O. de Baltimore ; — 5° par une région de la Nouv.-Bretagne, à l'O. du détroit de Davis.

CUMBERLAND (Richard), moraliste, né à Londres en 1632, mort en 1718, fut longtemps ministre d'une petite paroisse, et devint en 1691 évêque de Peterborough. Il publia en 1672, sous le titre De legibus Naturæ, un traité où il établit, contre Hobbes, qu'il y a une morale naturelle, indépendante des conventions des hommes. Cet estimable ouvrage a été trad. en français par Barbeyrac, 1744. Cumberland a aussi donné un Essai sur les poids et mesures des Juifs, 1686; une trad. des fragments de Sanchionathon, 1720, et un livre sur l’Origine des plus anc. peuples, 1724. — Richard C., son arrière petit-fils, 1732-1811, s'est fait connaître comme littérateur, et a donné plusieurs pièces de théâtre, entre autres, les Frères et l'Américain, qui eurent du succès.

CUMBERLAND (Will. Aug., duc de), 3e fils de George II, né en 1721, mort en 1765, battit à Culloden (1746) le prétendant Charles-Édouard et ruina par cette victoire toutes ses espérances. Il fut moins heureux contre les Français : déjà, en 1745, il avait perdu là bataille de Fontenoy; il se fit encore battre à Lawfeld (1747), puis à Hastenbeck (1757), et fut forcé, après cette dernière défaite, de signer la convention de Kloster-Seven. Il cessa depuis de commander.

CUME ou CYME, v. d'Asie-Mineure (Éolie), sur le golfe de Cumes (auj. golfe de Sandarli), entre les emb. du Caïque et de l'Hermus. Patrie d'Hésiode. C'est une des villes qui se disputaient la naissance d'Homère.

CUME ou CUMES, Cumæ, v. de Campanie, sur la côte, au N. de Naples, fondée vers 1130 av. J.-C., par deux colonies venues, l'une de la Cume d'Éolie, l'autre de Chalcis en Eubée, passait pour être le séjour d'une sibylle, qui, selon la Fable, conduisit Énée aux Enfers, et qui vendit à Tarquin les livres sibyllins. Cumes eut pour colonies Neapolis (Naples) et Zancle ou Messine. En 419 av. J.-C. elle fut prise par les Campaniens, à qui les Romains l'enlevèrent. Il ne reste de cette ville que des ruines informes.

CUNAXA, vge de la Mésopotamie mérid., près de l'Euphrate, à 130 k. N. O. de Babylone, est célèbre par la victoire qu'Artaxerce II y remporta sur Cyrus le Jeune, son frère : celui-ci y périt (401 av. J.-C.).

CUNDINAMARCA, un des dép. de la Nouv.-Grenade, dans la partie supérieure de la vallée de la Magdalena; 620 000 h.; ch.-l., Santa-Fé-de-Bogota. Traversé par une chaîne des Andes et couvert de forêts habitées par des tribus sauvages.

CUNÉGONDE (Ste), impératrice, fille de Sigefroi, premier comte de Luxembourg, épousa Henri, duc de Bavière et empereur après Othon III. Elle fonda plusieurs monastères, et, après la mort de son