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trouvent aussi dans les Historicor. fragm. de la Biblioth. grecque de MM. Didot. Ctésias s'accorde peu avec Hérodote et paraît mériter moins de foi.

CTÉSIBIUS, mécanicien d'Alexandrie, qui florissait env. 130 av. J.-C., a inventé la pompe aspirante et foulante qui porte son nom, un orgue hydraulique, une clepsydre à rouages. Il fut le maître ou peut-être le père de Héron.

CTÉSIPHON, v. de Babylonie, au N., sur la r. g. du Tigre, à 4 kil. de son confluent avec le Délas, et assez près de Séleucie : elle a été bâtie par les rois parthes, dont elle fut la résidence d'hiver. Ville puissante et riche sous les Parthes; sa prospérité porta un coup fatal à Séleucie. Elle fut prise par Trajan et par Vérus. Les débris des deux villes ont servi à bâtir la v. actuelle de Bagdad; ce qu'il en reste se nomme Al-Madaïn, c.-à-d. les villes.

CTÉSIPHON, Athénien, fit décerner à Démosthène une couronne d'or pour prix de ses services. Eschine, jaloux, lui intenta une accusation pour ce fait, et Démosthène se chargea de le défendre : c'est à cette occasion qu'il prononça le Pro Corona.

CUBA, la plus grande île des Grandes Antilles, surnommée la Reine des Antilles, au S. de la Floride, au N. de la Jamaïque et d'Haïti. Elle est de forme longitudinale, a 1150 kil. de l'E. à l'O. et env. 170 de large : 1 400 000 h., dont le tiers d'esclaves ; capit., La Havane. Climat chaud et sec, sujet à la fièvre jaune. L'île de Cuba appartient à l'Espagne; elle est, avec Porto-Rico, tout ce qui reste à cette puissance de ses vastes possessions en Amérique. Elle forme une capitainerie générale et se divise en 3 dép.: le dép. occidental (ch.-l., La Havane), le dép. du centre (Puerto-Principe), le dép. oriental (Santiago-de-Cuba). Elle a un archevêché (à Santiago) et un évêché (à la Havane). L'île de Cuba est hérissée de montagnes qui courent dans toute sa longueur; le Rio-Cauto, le Rio-de-Guines, l'Ay ou Rio-dos-Negros sont ses principales rivières. Baies et ports en grand nombre; plusieurs chemins de fer. Superbes forêts, fertilité admirable près des côtes: on y trouve en abondance toutes les productions de la zone torride, ainsi que des mines d'or, de fer, d'aimant, de cuivre, etc. — Cuba fut découverte en 1402, par Colomb, et devint dès lors propriété de l'Espagne. En 1660 et en 1762 les Anglais la prirent et la ravagèrent; elle fut rendue en 1763 aux Espagnols, qui la possèdent encore aujourd'hui; mais cette possession est menacée de suivre le sort des autres colonies espagnoles ou d'être absorbée par les États-Unis, qui la convoitent depuis longtemps. Déjà des flibustiers américains, conduits par le gén. Lopez, l'ont envahie, mais sans succès, en 1850 et 1851. Violente révolte en 1873.

CUBAGUA, île de la mer des Antilles, entre l'île Marguerite et la côte de Cumana, appartient au Venezuela; 15 kil. de tour. Elle est inculte; on y faisait jadis la pêche des perles.

CUBIÈRES (L. Pierre, marquis de), né en 1747, à Roquemaure (Gard), mort en 1821, était écuyer de Louis XVI et lui resta dévoué au milieu de ses malheurs. Il n'émigra pas et échappa cependant aux massacres de la Révolution. Il consacra ses loisirs aux sciences et aux lettres, et écrivit une Histoire des coquillages de mer, 1799, in-4. Il a aussi composé des poésies et des comédies, entre autres le Charlatan.

CUBIÈRES (Michel, chevalier de), frère du préc., né en 1752, mort en 1820, est connu sous les noms de Palmézaux et de Dorat-Cubières, nom qu'il prit parce qu'il avait eu Dorat pour maître. Il écrivit de petits vers pour les Almanachs et les Étrennes lyriques du temps, et composa une foule de pièces de théâtre et d'écrits de circonstance. Partisan exalté de la Révolution, il fut secrétaire de la Commune et prononça un Éloge de Marat. Il fut l'amant de Fanny de Beauharnais et coopéra, avec Dorat, aux écrits que publia cette femme d'esprit.

CUBZAC, bourg du dép. de la Gironde, sur la r. dr. de la Dordogne, à 20 kil. N. E. de Bordeaux et à 2 kil. S. de St-André-de-Cubzac ; 1000 h. On y passait la Dordogne dans un bac On y a élevé en 1840 un pont suspendu, qui est un. des ouvrages les plus hardis de ce genre.

CUCUSE, Cucusus, auj. Coscan, v. de Cappadoce, en Cataonie. S. Jean-Chrysostôme y fut exilé.

CUDWORTH (Ralph ou Rodolphe), philosophe anglais, né à Aller (Somerset) en 1617, mort en 1688, fut d'abord recteur ou ministre d'une petite paroisse, devint en 1645 professeur d'hébreu à Cambridge, et en 1654 principal du collége du Christ dans la même université. On a de lui : le Vrai système intellectuel de l'Univers, 1678, et l'Immutabilité des idées morales, 1731, contre Hobbes. Il a laissé manuscrits plusieurs traités qui devaient compléter le Système intellectuel. Cudworth fit revivre les idées ou types primitifs de Platon, et prétendit que ce philosophe avait connu les livres de Moïse ; il imagina, pour expliquer la formation des corps, des natures plastiques (formatrices), forces aveugles qui étaient chargées d'assembler et d'organiser les parties de la matière inerte, et qui n'étaient que les instruments de l'intelligence suprême. Il faisait de ces natures plastiques des êtres distincts de l'âme et du corps, et s'en servait comme de médiateurs pour expliquer l'action réciproque des deux substances. Les deux ouvr. de Cudworth ont été trad. de l'anglais en latin par Mosheim ; ils sont à l’Index à Rome. — La fille de Cudworth, lady Masham, fut une femme très-distinguée. Elle était l'amie de Locke, qui passa chez elle les dernières années de sa vie.

CUENÇA, Conca, v. d'Espagne, ch.-l. d'intendance, à 124 kil. S. E. de Madrid; 9000 hab. Évêché. Rues tortueuses; quelques beaux édifices. Beaucoup de miel et de cire. Patrie de Molina. — Cuença appartint longtemps aux Maures ; elle fut apportée en dot par Zayde, fille du roi maure de Séville, au roi de Castille Alphonse VI (1072). Perdue par ce prince, elle fut reprise par Alph. IX en 1177, et depuis ce temps elle est restée aux rois chrétiens. — L'intendance de Cuença, formée de la partie orient. de la Nouv.-Castille, se trouve entre Valladolid, Burgos, Soria, Guadalaxara, Tolède, Avila. Elle a 160 kil. du N. au S. et 140 de l'E. à l'O. : 353 000 hab.

CUENÇA, v. de la République de l’Équateur, ch.-l. de la prov. de Cuença et du dép. d'Assuay, par 80° 34' long. O., 2° 53' lat. S.; 30 000 hab. Évêché, couvent des Jésuites, collége et séminaire. Assez belle ville. Raffineries de sucre; fromages, confitures estimées, mine de cuivre et de mercure. Cuença est située à 2550m au-dessus du niveau de la mer.

CUERS, ch.-l. de c. (Var), à 17 kil. N. E. de Toulon; 5600 hab. Vins, câpres, huile d'olive, figues.

CUICULUM, v. de Numidie, auj. Djimilah.

CUISEAUX, ch.-l. de c. (Saône-et-Loire), à 19 k. S. E. de Louhans; 1700 h. Jadis fortifié.

CUISERY, ch.-l. de c. (Saône-et-Loire), à 21 kil. S. O. de Louhans, sur la Seille; 1650 hab.

CUJAS (Jacques), fameux jurisconsulte, né à Toulouse en 1520 ou 1522, mort à Bourges en 1590. Méconnu dans sa ville natale, il la quitta pour toujours. Il enseigna, avec un succès extraordinaire, à Cahors, à Bourges, à Valence, à Paris, le droit ancien et moderne, civil et canonique. Emmanuel-Philibert, duc de Savoie, l'attira à Turin, et lui donna les plus grandes marques de son estime. Il revint ensuite sa fixer à Bourges, où il eut un nombre prodigieux d'écoliers; il ne se contentait pas de les instruire, mais il les assistait souvent de sa propre bourse. Cujas a été longtemps l'oracle des jurisconsultes : aucun n'a pénétré plus avant dans la connaissance et l'explication des lois romaines, et aucun n'a écrit la langue latine avec plus de pureté. Ses Œuvres, qui consistent principalement en Commentaires sur le Corpus juris, ont eu plusieurs éditions : la meilleure est celle de Fabrot, Paris, 1658, réimprim. à Venise, 1758, 10 vol. in-fol., et à Prato, 1836-47, 13 vol. in-8. Sa vie a été écrite par Scévole de Ste-Marthe, Papyre-