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Jadis capit. du Brutium. Les Romains la soumirent ; Annibal, aidé des Lucaniens, s’en empara. Alaric, roi des Goths, qui l’assiégeait, mourut devant ses murs et fut enterré par ses soldats dans le lit du Bussento (412). Les Sarrasins, puis les Normands la ravagèrent. Ces derniers s’y établirent en 1130.

COSETANI, peuple de Tarraconaise, au S. E. des Lacetani, entre l’Èbre et le Rubricatus (Llobregat).

COSMAS, surnommé Indicopleuste, c.-à-d. navigateur dans l’Inde, marchand d’Alexandrie qui vivait au VIe siècle, voyagea vers 519 en Orient, puis quitta le commerce et se fit moine. Il reste lui une Topographie chrétienne (publiée par Montfaucon, 1707), écrite vers 536, où il établit le système le plus bizarre sur la figure de la terre : il lui donne la forme d’une cage dont le ciel formerait le toit. On y trouve une description assez exacte de Ceylan.

COSME (S.), patron des chirurgiens, né en Arabie, pratiquait la médecine à Éges en Cilicie, ainsi que son frère, S. Damien ; tous deux exerçaient leur art gratuitement. Ils souffrirent ensemble le martyre sous Dioclétien, en 303 ou 310. On les fête le 27 sept. — Il se forma en France au XIIIe siècle, sous l’invocation de ce saint, une confrérie de chirurgiens, dite de Saint-Cosme, qui pendant longtemps partagea l’enseignement et la pratique de la chirurgie avec la Faculté de Paris.

COSME (Jean BASEILHAC, dit Frère), habile chirurgien, né en 1703 à Pouy-Astruc près de Tarbes, mort en 1781, vint exercer à Paris et fut attaché à l’Hôtel-Dieu. Il jouissait déjà d’une grande réputation lorsqu’il prit l’habit chez les Feuillants (1729) ; on lui donna le nom de frère Jean de St-Cosme. Il fonda à ses frais à Paris un hospice pour les pauvres où il les soignait lui-même. Il pratiqua surtout avec succès la taille latérale ; on lui doit le lithotome caché, la sonde à dard, et plusieurs autres instruments. Il publia en 1779 une Méthode d’extraire la pierre.

COSME DE MÉDICIS. V. MÉDICIS.

COSNAC, bourg du dép. de la Corrèze, à 7 kil. de Brive. Patrie de l’abbé de Cosnac et de Cabanis.

COSNAC (Daniel de), prélat courtisan, né vers 1630 au château de Cosnac en Limousin, mort en 1708, fut attaché fort jeune à la maison du prince de Conti en qualité de gentilhomme, décida le prince à faire sa paix avec la cour, obtint en récompense l’évêché de Valence quoiqu’il n’eût que 24 ans (1654), devint peu après aumônier de Monsieur, frère du roi, déplut à ce prince par les efforts même qu’il fit pour le ramener au bien et le rapprocher de Madame, et fut, sur la demande du prince, enfermé au For-l’Évêque. Il rentra cependant en grâce et fut nommé en 1687 archevêque d’Aix. Il a laissé des Mémoires, qui n’ont été publiés qu’en 1852, par le comte Jules de Cosnac. Ces mémoires, écrits par un homme d’esprit, qui avait été mêlé à toutes les intrigues de la cour, offrent un vif intérêt.

COSNE, Condate, ch.-l. d’arr. (Nièvre), sur la Loire et le Nouain, à 60 k. N.O. de Nevers ; 4967h. Trib., collége. Coutellerie, clouterie, quincaillerie. Principal entrepôt des forges du dép.

COSSÉ-BRISSAC. V. BRISSAC.

COSSÉ-LE-VIVIEN, ch.-l. de cant. (Mayenne), à 19 kil. N. O. de Château-Gonthier ; 1649 hab.

COSSÉIR, v. de la Haute-Égypte, sur la côte O. de la mer Rouge, par 31° 44′ long. E., 26° 7′ lat. N. ; 2000 h. Point de communication entre l’Inde, l’Arabie et l’Égypte : beaucoup de pèlerins s’y embarquent pour la Mecque. Il s’y trouve une rade, mais pas de port. Près de là, ruines de Myos Hormos.

COSSUS (SERV. CORNELIUS), tribun militaire, tua de sa main dans une bataille, Tolumnius, roi des Véiens, et remporta ainsi les secondes dépouilles opimes, 436 av. J.-C. Il les consacra dans le temple de Jupiter Férétrien. — Aulus Corn. COSSUS, dictateur en 384 av. J.-C., repoussa les Volsques, et déjoua les complots de Manlius Capitolinus.

COSTAR (l’abbé), né à Paris en 1603, mort en 1660, était fils d’un libraire. Quoique prêtre, il vécut dans le monde et même d’une manière assez dissipée. On a dit de lui qu’il était le pédant le plus galant et le galant le plus pédant de son temps. Il connaissait bien les lettres grecques, latines, italiennes, était lié avec Balzac, Voiture, et fréquentait l’hôtel de Rambouillet. Il a laissé : Défense des ouvrages de Voiture, 1653 ; Entretiens de Voiture et Costar, 1654 ; des lettres, écrites d’un style fort guindé ; un Recueil des beaux endroits de Martial, avec un Traité sur l’épigramme, posth., 1689, et des Mémoires des gens de lettres célèbres.

COSTA-RICA, c.-à-d. côte riche, république de l’Amérique centrale, entre le Nicaragua au N., le Grand Océan au S. et au S. O., la mer des Antilles et la Colombie à l’E. ; 280 kil. sur 130 ; env. 250 000 h. ; capit., San-José. Climat très-chaud, cacao, tabac, etc. On y trouve des mines d’or et d’argent, ce qui lui a valu son nom. — Costa-Rica, sous la domination espagnole, dépendait du Guatemala. Ce pays se rendit indépendant de l’Espagne en 1821, entra en 1824 dans la Confédération de l’Amérique centrale et se constitua en république indépendante en 1840.

COSTE (Pierre), traducteur, né à Uzès en 1668, de parents protestants, passa sa jeunesse en Angleterre, revint ensuite en France et mourut à Paris en 1747. Il a trad. la plupart des ouvrages de Locke : le Christianisme raisonnable, 1695 ; l’Éducation des enfants, 1698 ; l’Essai sur l’entendement humain, 1700 ; l’Optique de Newton, 1722 ; l’Usage de la raillerie de Shaftesbury, 1710 ; il a donné des éd. avec notes de Labruyère, 1720, Montaigne, 1724, La Fontaine, 1730. Ses trad. sont exactes, mais son style est lourd et traînant.

COSTER (J. Laurent), né vers 1370, mort en 1439, était sacristain à Harlem et se fit imprimeur. Quelques écrivains hollandais lui ont attribué l’invention de l’imprimerie ; cette opinion a été victorieusement réfutée par Lambinet (Origine de l’imprimerie, 1810), et par A. Renouard (Bibl. d’un amateur, 1819).

CÔTE DES DENTS ou D’IVOIRE, partie de la Guinée supérieure, sur l’Atlantique, entre l’Assinie à l’E. et le cap Palmas à l’O., s’étend de 9° 50′ à 6° long. O. Elle est ainsi nommée de la grande quantité de dents d’éléphant qu’on s’y procure. Les Français y ont le comptoir du Grand Bassam.

CÔTE DES ESCLAVES, partie de le Guinée supérieure, sur l’Atlantique, entre la côte d’Or à l’O. et le Bénin à l’E., s’étend de 3° long. O. à 1° long. E. On y voyait jadis un grand nombre d’établissements, européens qui faisaient la traite ; ils ont disparu depuis l’abolition de ce trafic.

CÔTE DES GRAINES, ou DU POIVRE, ou DE MALAGUETTE, partie de la Guinée supérieure, sur l’Atlantique, au S. E. de la côte de Sierra-Leone, et à l’O. de celle des Dents, s’étend de 12° 30′ à 9° 50 long. O. Elle doit son nom à sa fertilité. On y cultive beaucoup d’épices, surtout une sorte de poivre que les indigènes appellent malaguette.

CÔTE D’OR, territoire de la Guinée supérieure, entre la côte des Dents à l’O. et celle des Esclaves à l’E. Beaucoup de sable aurifère. Les Anglais et les Hollandais y ont de riches établissements.

CÔTE D’OR, chaîne de collines en France, naît au S. O. de Dijon, s’étend au S. et traversé les dép. de la Côte-d’Or et de Saône-et-Loire, séparant les eaux de la Seine de celles de la Saône et de la Loire ; hauteur : de 350 à 600m. Cette côte est riche en excellents vignobles, ce qui lui a valu son nom.

CÔTE-D’OR (dép. de la), entre ceux de l’Aube au N., de Saône-et-Loire au S., de la Nièvre, de l’Yonne à l’O., de la Haute-Saône, du Jura, à l’E. ; 8770 k. carrés ; 384 140 hab ; ch.-l., Dijon. Il est formé de la partie septentrionale de l’anc. Bourgogne. On y trouve la Côte-d’Or, petite chaîne de mont. d’où le dép. prend son nom. La Seine, l’Armançon, la Tille, l’Ouche, l’Arroux, y prennent leur source. Fer, houille, marbres, tuf, gypse, pierres de taille,