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mort. Charles-Quint, en récompense des services de Cortez, l’avait nommé gouverneur du Mexique ; mais il fut peu après calomnié par des envieux et rappelé. Avant de quitter l’Amérique, il avait découvert la Californie et la mer Vermeille, 1535. Il mourut en 1547 en Espagne, pauvre et délaissé. L’Histoire de Cortez a été écrite en espagnol par Antonio de Solis, et trad. par Citry de La Guette. Piron a composé une tragédie de Fernand Cortez ; Jouy et Spontini ont donné un bel opéra sous le même titre.

CORTONE, Corythus, puis Cortona, v. de la Toscane, à 93 k. S. E. de Florence ; 5000 h. Évêché. Vieux château, ruines antiques. Académie étrusque, bibliothèque, cabinet d’histoire naturelle, musée d’antiquités étrusques. Patrie du peintre Cortone. — Avant d’avoir été soumise par les Romains, elle formait une des 12 villes de la Confédération étrusque.

CORTONE (Piétro BERETTINI, dit Pierre de), peintre italien, né en 1596 à Cortone en Toscane, mort en 1669, se créa un genre à part par la hardiesse de ses conceptions : décora plusieurs chapelles à Rome, ainsi que le palais Barberini ; puis vint à Florence, où il peignit les plafonds du palais Pitti ; enfin fournit à Louis XIV des projets d’achèvement du Louvre et des Tuileries. On l’a appelé le premier des peintres décorateurs. On voit de lui au Louvre la Réconciliation de Jacob et d’Esaü, la Nativité de la Vierge, et une Ste Catherine.

CORTORIACUM, auj. Courtray (Belgique).

CORTOT (Jean Pierre), statuaire, né à Paris, en 1787, mort en 1843, remporta en 1809 le grand prix, fut envoyé à Rome, et fut nommé, en 1825, membre de l’Institut et professeur à l’École des beaux-arts. Il a exécuté une foule d’ouvrages, la plupart pour des établissements publics, parmi lesquels on remarque : Ste Catherine, pour la ville de Rouen ; Louis XIII, pour la Place Royale, à Paris ; la Captivité de Louis XVI, bas-reliefs pour le Palais de justice ; les statues colossales de Brest et de Rouen, pour la place de la Concorde ; Casimir Périer, au Père-Lachaise ; le Soldat de Marathon, aux Tuileries ; le Fronton de la Chambre des députés, qu’il ne termina qu’en 1841, et qui lui valut la croix d’officier de la Légion d’honneur.

CORVEY, v. des États prussiens (Westphalie), à 65 kil. S. E. de Minden, sur le Weser : 5300 h. Évêché. — Corvey était la plus anc. et l’une des plus riches abbayes de Bénédictins de l’Allemagne. Elle fut fondée par Louis le Débonnaire qui y envoya pour l’organiser plusieurs moines de Corbie en Picardie : ce qui lui fit donner le nom de Nouv.-Corbie. L’abbé de Corvey devint prince d’Empire du cercle de Westphalie. En 1794, il obtint la dignité épiscopale. En 1803, l’abbaye fut sécularisée et donnée au prince d’Orange ; en 1807, son territoire fut incorporé au roy. de Westphalie ; en 1815, il échut à la Prusse.

CORVIN (Mathias), roi de Hongrie, fils de Jean Hunyade, fut élu en 1458, à l'âge de 15 ans, et mourut en 1490. Comme guerrier et comme législateur, il fut l’homme le plus marquant de son temps. Attaqué continuellement par l’Autriche, la Bohême, la Pologne, par les vayvodes de Transylvanie, de Moldavie et de Valachie, il fit face à tous ses ennemis et les repoussa tous. Il fut le boulevard de la chrétienté contre les Turcs, qui tentèrent inutilement de lui enlever la Moldavie et la Valachie. Il donna de sages lois à ses sujets, et, pour répandre parmi eux les lumières, appela des savants d’Allemagne, de France et d’Italie, fonda une université à Bude, y réunit une vaste et magnifique bibliothèque, construisit un observatoire, et importa l’art typographique.

CORVISART (J. Nic., baron), médecin de la Faculté de Paris, membre de l’Institut, né à Dricourt (Ardennes) en 1775, mort en 1821, fut nommé professeur de clinique en 1795, lors de la création de l’École de santé (École de médecine), et en 1797, professeur au Collége de France, et contribua beaucoup par son enseignement et ses écrits à faire fleurir les études médicales. Bonaparte le choisit pour son médecin. On a de lui un Essai sur les maladies du cœur, 1806, et plusieurs traductions.

CORYBANTES, prêtres de Cybèle, célébraient le culte de la déesse avec un grand tumulte, faisant retentir l’air du bruit des tambours, frappant leurs boucliers avec des lances, dansant et agitant leur corps comme des frénétiques, et poussant des hurlements, comme pour pleurer la mort d’Atys, le favori de Cybèle. Ils étaient Phrygiens et pour la plupart mutilés. Selon la Fable, ils furent chargés avec les Curètes de veiller sur Jupiter enfant. Ils paraissent se confondre avec les Galles. Leur nom vient probablement du grec korybantion, petit casque, tiare, parce qu’ils portaient un casque en forme de tiare.

CORYCUS, auj. Kurco ou Kara-Hissar, v. de la Cilicie Trachée, au pied du mont Corycus et au N. E. du cap Sarpédon, célèbre par une belle grotte, dédiée à Pan et aux Nymphes.

CORYTHE, Corythus, nom primitif de CORTONE.

COS, île de la mer Égée, près de la côte O. S. O. de l’Asie-Mineure, en face de la Carie ; 10 000 h. Temples célèbres d’Esculape et de Vénus. Patrie d’Hippocrate, Épicharme, Apelle. Longtemps indépendante ; soumise aux Romains sous Vespasien. Au moyen âge, elle appartint aux chevaliers de Rhodes, à qui les Turcs l’enlevèrent. Les Turcs l’appellent Stanco.

COSA, Ansedonia, v. de l’Étrurie, au N. de PortUs Herculis Cosani (auj Porto-Ercole). Murs cyclopéens.

COSAQUES, population russe en partie nomade, descend d’un mélange de Slaves et de Tartares et est disséminée dans diverses parties de l’empire. On distingue : 1o les Cosaques du Don, sur les rives du Don, dans la Russie mérid. ; 2o les Cosaques de la Petite Russie, qui forment trois groupes : les C. de l’Ukraine (subdivisés eux-mêmes en C. Zaporogues, C. de la mer Noire et Slobodes) ; les C. de Tchougouïef et les C. du Boug. Les Cosaques sont d’une taille moyenne et d’une constitution robuste ; l’ensemble de leur physionomie rappelle le type tartare : cavaliers habiles, guerriers hardis, pillards déterminés, ils forment une cavalerie légère irrégulière terrible pour l’ennemi. On a aussi organisé quelques régiments réguliers de Cosaques qui font partie de la garde impériale russe. Le chef général des Cosaques prend le nom d’hetman ; il est nommé par l’empereur. Du reste les Cosaques ont leurs lois et leurs institutions propres et ne se gouvernent que par elles. — Les Cosaques paraissent pour la 1re fois dans l’histoire vers le milieu du XVe siècle. Depuis 1516, les Cosaques de l’Ukraine, réunis en corps divers, formèrent pour l’Europe un cordon militaire contre les Tartares et les Turcs : ils se mirent d’abord au service des Polonais ; mais, mécontents de la domination polonaise, ils se révoltèrent en 1638, sous l’hetman Powluck, et en 1647 sous Chmielnicki. Vaincus à Berestek, ils furent traités durement par les Polonais ; un grand nombre d’entre eux passèrent alors aux Russes (1654-1657). Les démembrements de la Pologne achevèrent de les mettre sous l’empire de la Russie. Néanmoins, pendant longtemps encore, ils supportèrent impatiemment le joug de ces nouveaux maîtres et se soulevèrent plus d’une fois, notamment sous Pierre le Grand, époque à laquelle le célèbre Mazeppa, qui était alors hetman de l’Ukraine, s’allia avec Charles XII. En 1828 et en 1829, les Cosaques de la mer Noire voulurent se déclarer indépendants, mais l’empereur Nicolas les dompta. Les Cosaques du Don se soumirent à la domination russe depuis la destruction des roy. d’Astrakhan et de Kazan. Ils sont moins civilisés que les Cosaques de l’Ukraine. V. ZAPOROGUES, DON, UKRAINE, etc.

COSENZA, Consentia, v. d’Italie (anc. roy. de Naples),ch.-l. de la Calabre Citérieure, au confluent de Bussento et de Crati, à 248 kil. S. E. de Naples ; 10 000 hab. Archevêché, belle cathédrale, collége royal ; académie scientifique. Patrie de Télésio. —